2.11 La confrontation

 



TW : Proxénétisme sur mineur, viol




/!\ Merci de lire MEET KATE avant de poursuivre /!\














➡ Meet Kate 2/3 ⬅





















































- " Et ? Pourquoi tu t'arrêtes ? Tu vas cracher le morceau bordel ?"

- " On a une petite chose à faire avant que je te lâche."







***






Lazlo a hésité de longues minutes quant à la tenue qu'il allait porter. Au moment de partir, il s'était senti mal à l'aise dans ses vêtements. Il était remonté à l'étage et s'était planté devant son placard, indécis. Si l'ensemble qu'il portait ne convenait pas, quel était celui qui ferait l'affaire ? Il avait imaginé toutes sortes de tenues, de la plus casual à la plus habillée, mais il n'était pas question de se montrer ni débraillé, ni engoncé dans un costume qui aurait offert sur un plateau son manque d'estime de lui-même à son rival. Non, il lui fallait la tenue parfaite. Surtout ne pas en faire des tonnes, surtout ne pas laisser son attitude parler pour lui, trahir son complexe d'infériorité.


Oui, Lazlo se sent inférieur à cet inconnu. Un profond sentiment de jalousie l'étreint, jalousie qui a eu le temps de macérer avec les années et se teinter d'aigreur et de colère. C'est ce type qui a brisé Lin, c'est lui qui a eu cette importance-là, ce pouvoir-là. Avant lui, elle était pleine de fraîcheur, d'envie, de niaque. Elle paraissait indestructible... Elle a changé du tout au tout après leur rupture. Elle s'est fermée au monde. À lui. Il avait pourtant eu de l'espoir quand il avait pensé qu'elle lui avait offert son cœur à Granite Falls... Mais en fin de compte elle ne lui avait réservé qu'une nuit. Puis il s'était permis d'y croire dur comme fer sur Sixam, bien qu'elle lui eût déclaré son amour pour un autre... 
La réalité les avait finalement rattrapés et le fantôme de l'amant disparu s'était immiscé à nouveau entre eux. Et alors qu'aujourd'hui, après toutes ces années, ces fausses joies, ces faux départs, il touche enfin du doigt leur union, il se retrouve avec le rival en chair et en os dans sa cave. Ce cercle infernal doit impérativement prendre fin cette fois-ci. S'il ne fait rien il aura toujours tort ; il ne fera jamais le poids face à une victime. Il va donc commencer par là : enlever à l'amant son statut de martyr.
Pour cela, il ne veut rien laisser au hasard. Or, céder à Victor l'entière responsabilité de la gestion du cas de l'ancien compagnon de Lin revient à courir droit au désastre. Par ailleurs, maintenant qu'il a dit à Lin qu'il veillait à l'intégrité morale de leurs différentes entreprises, il ne peut plus se permettre de se cacher derrière son frère aîné. Dorénavant, Victor devra compter avec lui, que cela lui plaise ou non.
C'est fort de cette décision, qu'il se répète en boucle pour se donner du courage, qu'il s'approche du garde : 

- " Laissez-nous.
- " Êtes-vous sûr, Monsieur ? 
- " Oui. Dites... D'où vient cette odeur ?"


- " Du prisonnier, Monsieur."

Lazlo jette un coup d'œil soucieux à la cellule, aperçoit une forme assise dans un coin, cachée par une table, et demande, incrédule : 

- " Il n'a rien pour se laver ou se soulager ?
- " Non, Monsieur. Il a une bassine pour ça.
- " Une bassine ? C'est une plaisanterie ? Allez immédiatement me chercher le nécessaire pour lui fournir au moins de quoi se laver !
- " ...
- " Vous avez bien entendu. Et à partir de maintenant vous allez le traiter mieux que ça ! Où... Mais... Il n'a pas de lit non plus ? Prenez un lit de camp aussi. Nan mais je rêve ! Il a vraiment perdu la tête !"

Lazlo enrage. Victor va vraiment finir par causer leur perte avec sa cruauté. Il a décidément trop longtemps laissé faire.


Le soldat déverrouille la cellule puis tente de le dissuader de rester seul avec le prisonnier. Mais Lazlo n'écoute pas et claque un index autoritaire vers la sortie pour seule réponse. Il n'a pas peur pour sa sécurité : Ig a été formel, l'homme dans la cellule est démissionnaire au dernier degré et n'a pas l'intention de sortir vivant d'ici. Il prend une petite inspiration et pénètre dans la pièce. 
Entre-temps, il a observé l'homme se lever lentement, avec peine, mais également avec perplexité. Face à face, Lazlo sait qu'il a été reconnu. L'expression du détenu s'est lentement muée en une moue décidée, pleine de défit, trahissant sa volonté de se mesurer à lui. Sa capitulation n'est pas si certaine, finalement. Ne se sentant pas pour autant menacé, il s'assoit sur la chaise près de lui et invite le prisonnier à faire de même.



Ils se dévisagent un moment en silence : que pense cet homme de lui ? Sa mine sévère semble refléter une certaine antipathie, ce qui ne l'étonne pas. Il sait maintenant ce qu'il a enduré et il ne pense pas pouvoir se racheter à ses yeux. Lazlo l'observe encore, parcourt les lignes de son visage, de ses épaules, ne baisse pas les yeux sous le regard perçant qui lui est adressé.


Un frémissement le parcourt malgré lui et il se déteste pour cela ; pour ce qu'il ressent, pour cette impression d'être si insignifiant. Le soldat Bellone, avec laquelle il s'est entretenu, a raison : ce gars n'est pas n'importe qui. Il comprend ce qu'elle veut dire, et pour cela il faut avoir été en contact avec lui, ressentir son aura dans sa chair. Lazlo se sent oppressé par lui ; les secondes passent et il a l'impression de rétrécir sur sa chaise quand son rival semble prendre des épaules et de la hauteur . Ne le toise-t-il pas déjà ? Il tente de résister mais c'est la débandade dans son cerveau : que reste-t-il de lui en Lin ? À quel point son souvenir est-il prégnant ? Il la croit quand elle lui dit que c'est du passé, mais est-ce-que cela vaudra toujours le jour où il lui parlera de lui, qu'il fera ressurgir les vestiges de leur histoire ? Saura-t-il s'imposer, une bonne fois pour toutes, dans le cœur et la tête de celle qu'il aime depuis toujours ?
Il soupire. Les épaules basses, il abdique, conscient que la seule façon de gagner Lin à sa cause est de jouer cartes sur table, de ne pas tricher : 

- " Je suis désolé."



- " Je suis désolé pour tout ce qui est arrivé. Quand tout nous a explosé à la figure, je n'ai pensé qu'à sauver les enfants. J'ai paniqué. Toute cette affaire m'a dépassé à la seconde où on s'est aperçu que le contenu du camion volé avait contaminé des gens. Comme d'habitude, j'ai laissé faire mon frère. Il était plus âgé, plus expérimenté, et c'est lui qui rendait des comptes. Alors je me suis concentré sur les enfants. Ça n'apaisera ni votre peine ni votre colère, mais on a vraiment essayé de les sauver. Très peu s'en sont sortis, nous n'étions pas encore assez avancés scientifiquement. Mais parmi ces petits miraculés il y avait votre sœur, dont la contamination n'a pas livré ses secrets. Quand vous l'avez récupérée, nous ne savions rien d'elle. Presque dix ans étaient passés et nous n'avions rien à dire. Nous savions qu'ils avaient subi des altérations génomiques mais elles semblaient muettes. Sur la dizaine de survivants, une seule supportait mal ces altérations sans pour autant y succomber. Nous cherchions sans relâche le moyen de la soulager, chez elle mais aussi chez les autres. Nous avions besoin de chaque rescapé pour trouver un remède. Par ailleurs, nous ne savions pas dans quelle mesure ils étaient un danger pour la population si les gènes venaient à s'exprimer, et puis le deuil des familles était fait, nous n'avions pas de solution à proposer... alors nous avons décidé de garder le secret."


Le poids sur les épaules de Lazlo s'allège. Il a l'impression que parler le libère, c'est pourquoi il poursuit ; il doit absolument dire à quel point il a souffert lui aussi, du secret, de la pression, de la peur. Alors il profite du silence de son interlocuteur : 



- " Je vous assure que rien n'était prémédité. Il n'y avait pas de complot derrière tout cela... Nous avons aussi été victimes de ce vol...
- " Oh la FERME !"


- " Ne venez pas comparer votre peur de vous prendre une fessée à ce qu'on a vécu, nous, qui avons perdu des parents et des enfants ! Putain mais vous n'avez aucune décence ! J'ai perdu ma sœur DEUX FOIS à cause de vos conneries alors allez pleurnicher ailleurs, espèce de trou-du-cul.
- " Je me suis mal exprimé... je ne cherche pas à mesurer nos détresses...
- " MAIS VOS DETRESSES DE QUOI, CONNARD ?!"


Lazlo recule devant la véhémence du prisonnier qui lui fait face mais s'aperçoit, contre toute attente, que ce-dernier est resté assis. Son cerveau avait anticipé une agression qui n'est pas venue et il se demande quelle force cloue les fesses de son opposant sur sa chaise alors qu'il lui crache toute sa bile à la figure : 

- " Vous ne savez rien de ce qu'est la détresse ! Vous ne savez rien de la douleur liée à la perte d'un enfant, ni ce que ça fait de ne pas obtenir justice en plus d'être ignoré par un état qui est sensé vous protéger des raclures dans votre genre ! C'était une putain de catastrophe humaine ce qu'il s'est passé et personne n'a bougé ! Alors oui, on a proposé de l'argent à mes parents, mais à quel moment on peut penser que c'est d'argent dont on a besoin ?! Il aurait fallu reconnaître publiquement vos conneries et les réparer ! 
- " Et ça aurait changé quoi, de rendre public ces informations ? 
- " Putain mais vous posez vraiment la question ?!
- " Oui ! Que ça vous plaise ou non, il y a des domaines qui sont classés secrets ! Ça a toujours existé et ça existera toujours. Ceux qui sont vraiment à blâmer dans l'histoire, ce sont vos petits copains qui...
- " Ce ne sont pas mes "petits copains". J'avais dix ans bordel. Et si mes parents sont allés les trouver par la suite, c'est uniquement à cause de votre silence !
- " On ne PEUT PAS partager les informations en lien avec cette histoire. C'est classé secret-défense au niveau maximal. 
- " Je m'en contre-fous. Vous aviez la possibilité de le faire. 
- " Je comprends. Mais ce n'est pas nous qui faisons les lois ou les classifications. Nous, nous bossons pour rendre le monde meill..."

Le prisonnier pouffe avec dédain mais Lazlo continue : 

- " ...eur. Les enfants ont été bien traités, je vous assure. Votre sœur a du vous le dire...
- " Ma sœur a été arrachée à sa famille avant même de pouvoir la connaître. Ma sœur est morte à cause de votre incompétence...
- " Je suis désolé de vous dire qu'elle serait encore vivante si vous nous l'aviez ramenée."

Les yeux écarquillés et injectés de sang, les narines dilatées et les muscles de la mâchoire saillant sous sa peau, le détenu fait manifestement preuve d'un incroyable contrôle de lui-même pour ne pas lui sauter à la gorge.
Lazlo, de son côté, ne comprend pas ce qu'il se passe ; il ne sait pas pourquoi il a besoin de lui dire tout ça, en dépit de tous les risques que cela implique alors qu'il est isolé, pourquoi il est encore en un seul morceau après tout ce qu'il a dit. Il sait juste qu'il a une furieuse envie de vider son sac : 


- " Je me doute qu'on vous a bourré le crâne avec une ou plusieurs théories du complot, mais je vous assure que nous n'étions pas l'ennemi de votre sœur. Au contraire."

Lazlo sent un sentiment d'impatience le gagner, mais là encore, il n'arrive pas à comprendre son origine. Il lance alors : 

- " Je vous assure que si nous avions eu plus de temps elle aurait une belle vie aujourd'hui."


Le temps s'arrête. La respiration du détenu est suspendue, son regard se perd , sa peau perd de sa couleur, les muscles se bandent et saillent en dessous. Puis, au lieu de se jeter sur lui, l'homme perd peu à peu de sa raideur et demande, alors que son visage retrouve doucement sa teinte naturelle : 

- " Qu'est-ce-que vous cherchez ? Pourquoi me pousser à bout alors que je suis déjà à votre merci ? Vous essayez de me convaincre jusqu'à l'ultime minute que vous êtes une pourriture ? C'est quoi le plan ?"

Lazlo voudrait se convaincre que c'est le calme affiché par son interlocuteur qui lui coupe la chique, mais sa mauvaise foi ne résiste pas à l'illumination provoquée par la lucidité du prisonnier : il veut pousser ce dernier à la faute. Non pas par rapport à la personne qu'il est ou son statut chez Oaz'Corp, mais par rapport à Lin. Lazlo veut prouver que l'ex est un criminel doublé d'une brute hostile de laquelle il n'y plus rien à regretter ou à aimer. Il veut pouvoir dire à Lin qu'il a rendu un service à la société en s'en débarrassant. Mais ça ne tourne pas du tout comme il le voudrait. Le type en face de lui persiste à rester ce martyr contre lequel il perdra toujours, refusant de céder à la violence avec une intelligence insupportable. Désormais, c'est lui-même qui enrage. Il en vient à pester intérieurement contre Ig qui n'a pas été foutu d'en tirer des informations suffisamment précises pour qu'il puisse les utiliser... Comment cela est-il possible, d'ailleurs ? Soudainement, il doute de l'homme de main. Il n'a même pas vu que le prisonnier et Lin étaient liés. Il était allé le voir pour obtenir tous les renseignements possibles sur son rival et lui avait lancé des perches rassurantes pour déterminer s'il savait si le détenu avait un lien avec un des employés du laboratoire ; Ig avait été catégorique : rien ne le laissait penser dans ce qu'il avait vu et avait répété qu'à sa connaissance, Daniel Magnolia n'avait jamais rien tenté personnellement contre Oaz'Corp. "À sa connaissance". Voilà qui était bien limitant. Car s'il avait laissé passer l'idylle, quelles autres données significatives ignorait-il également ? À cette pensée, il se calme instantanément. Peut-être que la clé est là, peut-être que leur relation n'est pas significativement active pour être repérée. Cette supposition lui apporte une détente immédiate et bienvenue, et lui permet de reprendre ses esprits.

- " Le plan, " reprend-il "c'est de remettre les pendules à l'heure. Nous ne sommes pas responsables des crimes des autres. Si le camion n'avait pas été volé rien de tout cela ne serait arrivé. Et croyez-moi, je suis vraiment désolé que nous ne nous soyons pas rencontrés avant, parce-que nous aurions pu aider votre sœur à avoir une vie normale. Voilà, la vérité. Et comme elle est certainement très différente de la version de vos parents, je pense qu'elle méritait d'être dite."

La haine dans les yeux de l'homme qui lui fait face ne faiblit pas et y fait même monter des larmes. Des larmes contenues, mais des larmes que Lazlo ne peut affronter si bien qu'il baisse les siens. Plein de lassitude, il finit par ajouter : 


- " C'est pourquoi je vous demande, si jamais vous avez des contacts à La CLOES, de nous les fournir. Si vous n'en possédez pas, ce dont je doute fortement, vous connaissez forcément quelqu'un qui peut nous mener à eux. Il n'y a personne à sauver, il n'y a que des jeunes adultes qui veulent vivre leur vie. Ce serait bien qu'ils ne la perdent pas, eux ou d'autres innocents, dans un attentat dont les revendications sont vaines et basées sur des théories inexactes si elles ne sont pas mensongères."

Après avoir soutenu son regard quelques secondes, le détenu se détourne en reniflant, la mâchoire crispée. Lazlo en retire une satisfaction inattendue. À tel point qu'il est pris d'une ferveur nouvelle qui lui fait ajouter, après avoir désactivé la caméra à l'aide de son téléphone - ce que n'a pas manqué de remarquer le prisonnier : 

- " Je ne suis peut-être pas le bon interlocuteur. Peut-être que vous préféreriez expliquer à votre ex-compagne que vous préférez risquer sa vie plutôt que de dénoncer des terroristes."


Il l'a cherché, mais Lazlo est passablement agacé de voir que l'énonciation de Lin perturbe son rival. Néanmoins, il ne peut que se féliciter d'obtenir plus de réactions que leur homme de main aux pouvoir parapsychiques. Désireux de surfer sur son succès il poursuit : 

- " Vous avez l'air tellement sûr du bienfondé de votre haine et de votre mépris que vous en oubliez de balayer devant votre porte. Vous gagnez votre vie par abus de faiblesse et vous alimentez le moulin de la criminalité. Et vous vous permettez de nous juger alors que nous nous évertuons depuis 25 ans à réparer les conneries de putains de complotistes qui ont tué des dizaines et des dizaines d'enfants."

Devant le silence obstiné de son interlocuteur, Lazlo conclut : 

- " Très bien. Sachez une chose, Monsieur Magnolia : c'est que vous ne vous en sortirez pas si facilement. Vous avez l'air persuadé qu'on va se débarrasser de vous... Détrompez-vous. Maintenant que vous êtes ici, votre espérance de vie n'a jamais été aussi bonne. Je vais non seulement faire en sorte que vous soyez punis pour vos crimes, mais si jamais vous ne nous permettez pas de stopper La CLOES, je viendrai également personnellement vous chercher pour vous mettre le nez dans vos horreurs et ferai en sorte que vous n'oubliez jamais les victimes que vous auriez pu sauver. À bon entendeur..."

Il se lève sur ces mots, réactive la caméra, et quitte la pièce dont il referme la porte en prenant bien soin de ne pas quitter l'homme du regard afin de savourer ce qui se trouve être certainement sa plus belle victoire.





***








Victor a du mal à se concentrer. Devant sa correspondance, les doigts en suspens, il cherche ses mots. Ulcéré par le comportement du benjamin de la famille, il n'arrive pas à penser à autre chose. Que lui prend-il tout à coup à vouloir se mêler de ses affaires ? Pour qui se prend-il, soudainement ? Et pourquoi s'est-il trouvé incapable de l'empêcher d'aller voir le prisonnier ? Encore une preuve que son autorité est en berne.
Il bascule la tête en arrière et se morigène : ce qui est fait est fait, il a plus important à traiter pour le moment ; il s'ébroue et se consacre à nouveau à la réponse qu'il est en train de rédiger. Une réunion au sommet anticipée, voila qui n'augure rien de bon.


Seulement, à peine a-t-il extirpé une phrase de son cerveau préoccupé qu'il est à nouveau interrompu, par son téléphone cette fois.


Il est surpris l'espace d'une seconde par l'identité de l'appelant, avant de se rappeler que Lazlo est injoignable.

- " Oui, Lin ? "


Les mots qui lui répondent peinent à prendre du sens tant ils sont incohérents. Pourtant, ce sont bien des sirènes qu'il entend en arrière-plan.


Il finit par répondre un laconique "J'arrive." avant de raccrocher, quasiment au nez de son employée. Il quitte son poste de travail dans un état second. Il abandonne son téléphone sur le bureau et erre quelques minutes dans la pièce, comme s'il cherchait à reprendre ses esprits après un uppercut. Puis, lentement mais sûrement, ses idées se réorganisent et il se sent à nouveau capable de penser.


La première chose qu'il fait est de capter le bon angle d'attaque : les explosifs n'ont pas sauté. Et non seulement ils n'ont pas sauté, mais en plus ses adversaires ont été trahis par un des leurs.
Victor aimerait s'en réjouir. Mais son esprit n'occulte pas le fait que ces explosifs ont été posés au nez et à la barbe d'une sécurité sensée être infranchissable. Cela faisait des années qu'aucune menace sérieuse ne s'était manifestée, seules quelques cyber attaques venaient les contrarier de temps à autres, accompagnées toujours du même message - Justice pour Chloé - si bien qu'il pensait avoir éreinté les dernières forces armées de LA CLOES. Cette découverte est une gifle cinglante. Car s'ils ont été capable de feinter la garde avec autant de plastique sous le bras, qu'ont-ils accompli d'autre à l'ombre des regards ?











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Commentaires

Eulaline a dit…
" Je ne suis peut-être pas le bon interlocuteur. Peut-être que vous préféreriez expliquer à votre ex-compagne que vous préférez risquer sa vie plutôt que de dénoncer des terroristes."
Si Dan semble surpris à ce moment-là, c'est parce qu'il comprend soudain que Lin a parlé de lui à Lazlo?

Et sinon, je suis contente que Dan puisse avoir accès à une douche et couche. C'est toujours ça de pris, il se sentira moins comme un animal acculé. Pour le reste, je peux comprendre que Lazlo ait eu besoin de cette confrontation. Dire tout haut ce dont il est convaincu. Le souci c'est que lorsque deux personnes sont dans des raisonnements totalement parallèles, il est compliqué de dialoguer et vain d'imaginer de vouloir convaincre l'autre. Il a eu raison de changer d'angle d'attaque, Lazlo.
J'ai hâte de découvrir comment Dan va appréhender son après-discussion avec Lazlo et ce que Sharon réserve à Max après toutes ces révélations atroces :/

Encore un fascinant moment, j'ai adoré. Merci!
GGO a dit…
Eulaline : Oui, c'est ça. Oh j'ai hâte que l'on soit dans sa tête, il y a tellement de choses à dire !!!!

Merci pour ce passage sur Lazlo, c'est ce que je voulais dire. 😊
"Dire tout haut ce dont il est convaincu".

Merci pour tout, encore. ❤
Agathe La Petite a dit…
Mais Jane est vraiment morte ? Morte de la main de Sharon ? *choquée*

Bien évidemment que la confrontation entre Lazlo et Dan n'apportent rien puisque chacun est sûr de son bon droit, de ses convictions. Dan n'allait pas céder si facilement, même si le nom de Lin l'a quelque peu destabilisé.
Est-ce qu'il éprouve toujours des sentiments pour elle ? Qu'est-ce qu'il y a donc derrière son coeur cadenassé à triple tour ?

Et quel plaisir de voir Victor surpris et effaré par le coup de la CLOES. Même si bon, cela augure ensuite un nettoyage par le fond dans les locaux.

Que de montagnes russes dans ce chapitre. C'est fort ♥♥♥

Et, sinon, que cherche vraiment Sharon, maintenant ? Toujours la vengeance contre Oaz'Corp ou un motif plus personnel ? C'est un électron libre qui risque de faire des dégâts dans les deux camps.
Parthenia a dit…
Tout d'abord, merci pour le visage en gros plan de Don (j'avais oublié de te le dire)...

J'avais aussi oublié de rebondir sur ce qui a trahi Kate auprès de Max (en plus de son absence de libido) : en faisant allusion à ce fameux Connor ? (j'avoue que je ne me souviens pas à quel moment il est déjà apparu dans ton histoire... mais c'est peut-être justement pour ça que ça l'a trahie... ^^)

Bref, quelles révélations sordides sur les parents des triplées... En plus, je me demande si les autres membres du CLOES étaient au courant vu que la prostitution était là pour réalimenter la caisse si j'ai bien compris ?
Du coup, Lazlo ne ment peut-être pas complètement à Dan et n'essaie-t-il pas de minimiser à outrance leurs responsabilités dans cette tragédie ?
Du coup bis : finalement, la plus monstrueuse des soeurs n'était pas Sharon mais Jane !

J'ai l'impression que la plupart de tes personnages sont désormais perdus pour l'humanité tellement ils se sont compromis dans des actes terribles qu'ils ne renient pas, enfermés qu'ils sont dans leur idéologie et dans une forme de déni... Y-a-t-il encore seulement un espoir de rédemption pour quelques-uns ?
GGO a dit…
Agathe Oui, elle est morte. Mais on ne sait pas quand ni comment. ^^

Sans parler de sentiments actifs, je pense qu'elle a une place pour lui. Mais ce n'est pas tant cela qui se joue ici. C'est qu'elle ait parlé de lui à Lazlo. Mais il n'a pas tellement le temps d'analyser l'info à ce moment. On y reviendra en temps voulu, cela dit.

Oui, c'est cela. Sharon n'est un cadeau pour personne XD

Merci merci, encore <3



Parthenia Mais avec grand plaisir ! J'ai lu dans tes pensées par anticipation, c'est fort ça, hein ? XD

Bien vu pour Connor, c'est cela qui a trahi Kate et qui a permis à Max d'assembler toutes les pièces du puzzle alors qui ne savait pas quoi faire des infos discordantes qui lui parvenaient et qu'il a donc ignorées tant qu'il a pu. Et vous n'avez jamais vu Connor, mais vous avez déjà un indice sur Twitter, que j'ai posté à l'écriture du chapitre en question... *Tête de Mystère*

Oui, tout le monde était au courant.

Lazlo est sincère. Par ailleurs, ce qui n'est pas explicité, c'est que Lazlo est bien plus jeune que ses frères, il doit avoir 42 ans de mémoire. Donc il était ado quand cela est arrivé. Ce n'était pas un ado comme les autres, certes, car très précoce, mais il n'était qu'un ado. Forcément, cela est essentiel pour comprendre sa position au moment des faits, 25 ans plus tôt.

Oui, Jane était bien la pire. Comme je le disais à Agathe sur le Meet, Sharon aurait besoin de soins. Jane était vérolée par la haine et Max n'est pas lucide sur ce qu'il aurait pu obtenir d'elle. Néanmoins, vous verrez que c'est la personne qui était la plus à même de la sauver.....

Pour la rédemption : qui lira verra... ^^

Merci beaucoup Parthenia pour tes messages, du fond du coeur <3