2.07 Épreuves de Confiance - Partie 1

 







Jane stoppe ses aller-retours infernaux. Cela fait des heures maintenant qu'elle guette les actualités sans apercevoir une seule ligne sur une explosion à Oaz'Pharma. 

Un mauvais pressentiment l'étreint, qu'elle décide de ne pas laisser s'installer : il n'y a qu'une seule façon d'être sûre.
Jane prend la camionnette et fonce en direction du laboratoire. Au fur et à mesure qu'elle s'approche de sa destination, l'appréhension ressentie une demi-heure plus tôt gonfle à nouveau dans son thorax et lui comprime poumons et tripes.


2 kilomètres plus loin, elle n'a même plus la force d'appuyer sur la pédale d'accélérateur. Le corps chevrotant, elle se gare au ralenti sur le sable, encore bien loin du laboratoire. Elle n'a pas besoin d'aller plus loin. Le ciel bleu et le silence lui ont déjà apporté la réponse qu'elle redoutait tant : l'explosion n'a pas eu lieu. Elle a bel et bien été trahie. Des larmes de rage aux coins des yeux, le souffle rauque, Jane redémarre en trombe et soulève un nuage de poussière en faisant faire un poussif 180° à sa camionnette qu'elle lance à toute allure vers l'O'Mé, bien décidée à faire de son dernier acte un carnage.


Pied au plancher, Jane a zigzagé sur tout le trajet entre les voitures devant elle et celles à contre sens.
Arrivée au bar, elle gare négligemment le van en le faisant glisser sur les gravillons, attrape sa lame dans la boîte à gants et saute de son véhicule. Elle ouvre les porte de l'O'Mé avec fracas, surprenant Ricardo et Rufus qui sont en train de discuter, l'air embarrassé.

Elle s'approche d'un pas décidé vers eux et bien qu'ils aient jeté un coup d'œil à son poignard, ils ne semblent pas se sentir menacés. Soucieux, Ricardo demande : 
- " ¿Qué sucede, cariño?
     Qu'est-ce-qui ne va pas ma chérie ?
    
- " Djalil nous a trahi. C'est un vendu.
- " Imposible.
- " Il nous a empêché d'intervenir pour Dan et maintenant il a déconnecté les explosifs ! J'ai voulu tout faire sauter, j'ai vu Arthur lancer la commande et il ne s'est rien passé !! Il est où ?! IL EST OÙ CE SALOPARD ?!
- " Cálmate. Seguro que hay otra explicación.
    Calme-toi. Il y a sûrement une autre explication.

- " Qu'est-ce-qu'il vous faut de plus ?!"

- " Tenía razón sobre Daniel. Fue un suicidio.
     Il avait raison à propos de Daniel. C'était un suicide.

- " Et la bombe ?! Mais vous avez de la merde dans les yeux ou quoi ?! Vous attendez qu'ils débarquent chez nous aussi ?!
Il fait un pas vers elle, la main tendue. Elle recule lentement derechef. Puis c'est au tour de Rufus d'avancer, la mine navrée, pendant que Ricardo tente de la raisonner :
- " Necesitas calmarte antes de lastimar a alguien más."
    Tu dois te calmer avant de blesser quelqu'un d'autre.


- " C'est quoi ce bordel ?
- " À toi de nous le dire. "


- " Je viens juste de... Pourquoi vous ne m'écoutez pas ?!
- " Parce-que Djalil n'est pas un traître. Le seul comportement inquiétant ici, c'est le tien."

Jane recule encore, en serrant bien fort son poignard.


- " Vous ne voyez pas bande de buses qu'il vous a retourné le cerveau ?!"

Ricardo avance vers elle tandis que Rufus lui répond : 

- " Encore une fois, ce n'est pas lui qui nous inquiète. Et ce depuis un petit moment. "

Reconnaissant les paroles de Djalil dans la bouche de son ami, Jane hurle : 


- " ALORS VOUS AVEZ CHOISI VOTRE CAMP !"

Elle prend le peu d'élan que la distance lui permet et lance la lame en direction de Ricardo. Celui-ci esquive mais elle l'avait prévu et lui balance son poing gauche vers le nez. Un réflexe de sa victime lui fait afficher sa pommette droite. Elle a le temps de lui envoyer un coup de genou dans l'entrejambe avant que Rufus ne lui saisisse sa main libre. Le visage crispé, Ricardo lui tape sèchement sur le poignet de la tranche de la main pour lui faire lâcher le poignard, juste avant que Jane ne lui envoie son front contre sa bouche. Malheureusement pour elle, entravée comme elle est, elle manque d'impulsion et l'homme s'est redressé juste à temps, la dominant de toute sa hauteur. Mais Jane ne capitule pas. Un bras dans le dos maintenu par Rufus, elle prend appui sur ce dernier pour balancer ses jambes contre son autre assaillant qui se prend ses talons dans le plexus. Pendant qu'il cherche son souffle, elle se sert de l'élan qu'elle vient de prendre pour donner une bourrade vers l'arrière. Mais la poigne est ferme et elle se fait mal toute seule à l'épaule. Ricardo revient à lui et la contourne avec un air furieux, la contraignant vers l'avant. Pour lui enlever tout appui, Rufus la saisit pas la ceinture et la soulève de quelques centimètres, ne lui laissant que le loisir de mouliner des jambes dans le vide. 


Elle hurle, alors, leur ordonne de la lâcher, mais les deux hommes sont à bout de patience, si bien qu'ils la conduisent sans ménagement au sous-sol. Quand elle s'en rend compte, elle proteste : 


- " Pourquoi vous m'emmenez en bas ?! Répondez-moi ! Mais vous êtes cons ma parole ! Vous voyez pas qu'il est en train de gagner ? Qu'ils SONT en train de gagner ?!"


- " MAIS ARRETEZ BORDEL DE MERDE ! ÉCOUTEZ-MOI ! RUFUS PUTAIN ! PAS TOI ! PAS TOI !"

Mais rien à faire, les deux colosses la font léviter malgré elle au-dessus du sol. 
Là où elle commence vraiment à s'inquiéter, c'est quand ils dépassent la salle commune.

- " Non... non non non non non... "

Dans le couloir, elle redouble de fureur... pour masquer sa peur panique.


Elle croit avoir une chance quand Rufus lui lâche la ceinture, mais sa main large plaquée dans le bas de son dos lui bloque toute retraite possible. Elle freine avec ses pieds, tente d'accrocher le sol avec ses semelles, mais les forces derrière elle la propulsent inévitablement vers le fond du couloir.


- " NON RUFUS ! NON ! PAS ÇA !"


- " Tu ne nous laisses pas le choix bébé... Tu vas aller te calmer quelques temps pendant qu'on réfléchit à ce qu'on va faire de toi."

Ricardo ressert sa prise le temps que son acolyte ouvre la porte et la projette en avant tandis qu'ils referment la porte derrière elle. Elle stoppe sa course forcée comme elle peut puis repart instantanément dans la direction opposée, mais c'est trop tard. La clé a été récupérée et tourne maintenant dans la serrure de l'autre côté.

- " NNNOOOOOOONNNN ! PAS ÇA ! RUFUS !!! JULIO !!! D..."

Le reflexe lui fait commencer à prononcer le nom du traitre mais il meurt dans sa gorge. Désorientée, abasourdie, elle plaque ses mains tremblantes contre le bois de la porte et tente de reprendre son souffle. 


Beaucoup de questions s'entremêlent dans sa tête, dont certaines font naître le doute dans son esprit. L'état de Djalil revient comme un boomerang opacifier sa réflexion. Elle devrait s'en foutre. Elle sait qu'il la trahit, elle le sent dans ses tripes. Ses paroles lui disaient une chose, mais ses yeux lui en apprenaient d'autres. Pour qui la prenait-il ? Pour qui la prenaient-ils, tous ? Et pour qui se prenaient-il ? Ils osaient insinuer qu'elle avait perdu les pédales à cause d'un mec... Mais ils étaient où ces connards ces dernières années quand Dan était le seul à se casser le cul pour leur trouver du fric, pour aller au charbon, se mettre en danger pour éviter qu'un autre du groupe ne prenne un risque ? Et ces trous-du-cul qui prenaient ça pour de l'égo... Non, c'était tout sauf de l'égo. C'était le poids de la culpabilité. Il était responsable de la mort d'Adio, quand ça avait dégénéré avec Sharon, et avec Julie ils avaient gardé le secret. Un secret empoisonné qui avait rouvert la blessure de l'épisode avec la petite pirate. Il n'avait plus jamais été le même suite à cela ; la mort d'Adio l'avait fini. Il avait alors pris ses distances avec tout le monde, même avec Djalil et Julio avec lesquels il s'entendait bien, et avait commencé à prendre seul tous les risques. Julie et elle étaient les spectatrices impuissantes de la course vers la mort de Daniel. Et ce chien de Djalil l'avait vendu... Des larmes coulent à nouveau sur ses joues, mais cette fois, ce sont des larmes de rage. S'ils croient qu'elle va se laisser faire... Maintenant qu'elle est maîtresse de sa vie, il n'est pas né celui qui va décider de sa mort.


Elle redresse la tête, le regard haineux, et pousse un hurlement tandis qu'elle lève le pied pour l'abattre violemment contre la porte.


Elle rugit, elle frappe, inlassablement. Elle hurle à se péter les cordes vocales et cogne comme s'il n'y avait aucun risque à ce que sa jambe se fasse déchiqueter par le bois brisé. Bois qui craque, qui gémit, et qui aurait cédé, lacérant sa jambe au passage, s'il n'avait pas été renforcé en catastrophe avec des planches par ses ravisseurs quand ils ont vu que ça allait céder. Au bout d'un temps sans chiffre, la force l'abandonne et sa cheville faiblissante la fait s'écraser contre la porte en se tordant. Elle se rattrape in-extremis et à bout de souffle réserve ses dernières forces pour ne pas atterrir trop violemment au sol.









***



Pour la première fois depuis qu'il est au service de Victor Lalouche, Ig est dépassé par la tâche qui lui est demandée. Avant sa rencontre avec Idril, tout était simple : les ordres, les missions, les obstacles, plus d'obstacle. Et puis il avait eu peur pour sa vie, lui qui se considérait comme intouchable sur cette planète de faibles. En 48h, toutes les certitudes accumulées avaient été passées au mixeur, faisant flotter son pouvoir décisionnel dans une soupe non organisée de pensées, le portant tel un pantin dans le bureau de son patron : 


- " Vous avez demandé à me voir, Monsieur ?
- " Où étais-tu passé ?" Demande Victor sans se retourner.
- " J'étais allé me coucher, ça a été une extraction difficile. J'ai même dû la faire en deux fois.
- " Et pourquoi tu n'es pas venu me voir à l'instant précis où tu avais fini ? Tu soutires des informations capitales et non seulement tu vas te coucher, mais en plus tu vas te balader avant de me les apporter et tu te permets une petite séance de fitness ?" 

Son patron s'est étranglé sur ces derniers mots et s'est retourné en le fixant de ses yeux menaçants.

- " Cela fait partie de notre accord. J'ai le droit d'aller où bon me semble.
- " Oui alors..." Victor s'approche de lui et énonce avec un timbre passif-agressif :


- " Tes promenades, c'est après le boulot. Je me rends bien compte que tu ne saisis pas l'importance et l'ampleur de ce qu'il se passe en ce moment, que cela te passe un peu au-dessus, mais je vais être bien clair : ta liberté passe après ton devoir envers moi. Si je dois commencer à attendre que tu reviennes de vadrouille dès que j'ai besoin de toi, j'ai aussi bien fait de te garder au sous-sol. Suis-je bien clair ?
- " Parfaitement Monsieur.
- " Bon. Qu'as-tu donc à m'apprendre sur lui et pourquoi cela a-t-il été si difficile ?
- " La Delta est morte.
- " ... Quoi ?
- " La Delta est morte, Monsieur.
- " J'ai entendu triple buse ! Comment ça, elle est morte ? Comment ? Quand ? Pourquoi ?
- " Elle est tombée enceinte et ne l'a pas supporté. Elle s'est suicidée. "

La surprise est totale sur le visage qui lui fait face. Ig reste impassible malgré la peur qui l'habite. Il n'y a pas de bonne solution, sa seule chance de survie est de jouer sur les deux tableaux en essayant de contenter tout le monde : épargner le frère, faire mourir la piste qui conduit à Idril, et détruire La CLOES en fournissant aux Lalouche un bouc-émissaire si possible.
Victor se passe une main sur le front puis la fait lourdement glisser le long de sa tempe et de sa joue avant de presser sa mâchoire, l'autre main sur la hanche.

- " Voilà qui est fâcheux..." Finit-il par articuler.

Il se détourne, pensif.

- " Tu l'as vu ? Tu as vérifié ?
- " Il a brûlé le corps.
- " Il l'a incinérée évidemment... J'imagine que ce n'est pas le pire qui pouvait nous arriver..."

Son patron oscille négativement de la tête, une expression dépitée étirant ses traits.

- " Bon... Quoi d'autre ? Que sait-il ? Est-il un danger ? Est-il lié à LA CLOES ?
- " C'est précisément ce que je n'arrive pas à déterminer. J'ai besoin de plus de temps."

Victor a un moment d'arrêt avant de demander : 

- " Comment cela se fait-il que tu n'ais pas encore réussi à obtenir ces informations ?
- " La fouille "manuelle" est beaucoup plus ardue que la suggestion qui amène l'interrogé à parler. Il est facile de passer à côté d'informations capitales. Je sais pour sûr que c'est un criminel mais ses activités - blanchiment d'argent et trafic de drogue - ne sont pas liées à Oaz'Corp. Ceci étant dit... Il n'est pas impossible de trouver des porosités entre les deux organisations.
- " Si tu y as pensé, pourquoi n'as-tu pas cherché ?
- " J'ai dépassé ses capacités de tolérance.
- " Putain il est mort ?!
- " Non. Mais je ne peux rien obtenir de plus pour le moment.
- " De combien de temps on parle ? Tu lui as pas grillé l'hippocampe au moins ?
- " À priori pas encore. Difficile à dire, pour le temps. Il faut que j'aille évaluer son état."

Victor garde le silence, tout à sa réflexion.


Il finit par demander :

- " Pourquoi as-tu rencontré autant de difficultés ? Quel est le problème ?
- " Son architecture neuronale, de par les différents traumatismes qui ont marqué son existence, rend la navigation et la récupération de données extrêmement difficiles. L'état de stress dépassé et sa chronicité altère la mémoire : entre mauvaise connectivité et hypermnésie, la recherche est plus longue que sur un sujet normal, ce qui me force à multiplier des connexions qui ne se font pas dans de bonnes conditions. À trop insister, je risque de détériorer durablement le tissu mnésique. Je ne crois pas pouvoir obtenir des informations précises en l'état. 
- " Hum... Que sait-il de notre rôle dans ce qui est arrivé à la Delta ?
- " L'essentiel, mais rien d'exploitable contre vous pour autant. Il a surtout beaucoup de questions et de rancœur.
- " Ce sont des informations que tu as piochées ou que tu as obtenues en entretien ?
- " Les deux.
- " Et donc il est possible qu'il mente sans que tu ne t'en rendes compte à cause de son cerveau déglingué ?
- " Oui."

La contrariété pèse lourd sur les traits de son patron. Ig se demande tout à coup s'il a bien fait de maintenir le doute sur l'appartenance de Daniel Magnolia à La CLOES. L'idée de départ était de gagner du temps, sans trop se mouiller, mais il réalise que dans la pratique, les conséquences peuvent être bien différentes de ce à quoi il s'était préparé.

- " Je vois. Je vois. As-tu trouvé un levier qui pourrait le rendre coopératif ? 
- " Isolé comme il est, il serait peut-être sensible à un départ à zéro. Mais je ne vous cache pas que même s'il n'a rien de tangible contre vous, il vous tient pour responsable de l'anéantissement de sa famille. J'ai quelques doutes sur les réussites d'un marchandage si c'est Oaz'Corp qui le propose."

Victor soupire, puis donne finalement corps à ses craintes : 

- " Tu n'es pas suffisant, Dimitri. On a besoin d'aide, et c'est très frustrant de devoir recourir aux anciennes méthodes quand on connaît l'étendue de tes capacités... Enfin... Va évaluer sa compote cérébrale et vois ce que tu peux encore tirer de lui et quand. Une fois que tu as fini, tu retrouves Pascal en bas. Et SANS détour par une quelconque brocante, c'est bien compris ?
- " Oui Monsieur.
- " Bien. Allez, j'ai à faire."




***






À l'O'Mé, l'heure est grave. Les membres résidents se sont regroupés pour discuter de la marche à suivre. Le ton est agacé, la parole est souvent coupée.


Tout le monde a un avis mais il n'y a personne pour écouter tant le stress est intense. Et puis soudain, la porte s'ouvre et un mutisme accablé balaie toutes les véhémences.



Tous se sont levés pour laisser leur place au blessé et l'observent impuissants essayer de trouver une position confortable.


- " Comment ça va ?" Demande Alice d'un ton tremblotant, rongée par la culpabilité de ne pas avoir pensé à prévenir les autres. Jamais elle n'aurait pu imaginer que Jane pourrait s'en prendre à son ami d'enfance.
- " Ça va... Ça va. Don dit que ça n'a pas touché l'intestin."

L'assemblée se tourne comme un seul homme vers l'ancien médecin, qui se sent alors obligé d'expliquer : 

- " C'est une grosse égratignure. Ses jours ne sont pas en danger."

Les autres gardent le silence, essayant de traiter l'information et ses conséquences. Cela les rassure, finalement. Jane, leur leader, celle en qui ils ont une confiance absolue, n'a pas cherché à tuer leur ami. Cela leur rappelle aussi à quel point elle est féroce, ce qu'ils avaient peut-être tous un peu oublié ces dernières années. Quand Jane ne rigole plus, plus personne ne rigole. Djalil a peut-être dû pousser un peu trop le bouchon... Le doute s'immisce même plus loin : a-t-elle raison ? Est-il un traître ? Ils regardent à nouveau Djalil et l'évidence parle : non, bien sûr que non. Jane a donc perdu les pédales ? Et c'est ainsi que leur esprit repart dans une boucle infernale, les empêchant de réfléchir sereinement.

- " Où est Jane ? Demande Don.
- " Enfermée dans sa chambre." Répond Rufus.
- " Enfermée ? 
- " Emmurée, presque. Elle allait défoncer la porte. On l'a renforcée en catastrophe avec des planches."

Le médecin hausse les sourcils, perplexe.

- " Qu'allez-vous faire ?"

Un silence pesant retombe sur le groupe d'amis. C'est Djalil, une main sur les yeux, qui répond : 

- " Si elle ne dégage pas, c'est moi."

La stupeur se lit sur tous les visages. Le divorce leur est inconcevable. Tous voudraient le résonner, mais ils se rendent bien compte du fait que ce n'est pas sur eux que Jane a tiré.

- " Ok, et comment comptez-vous faire ? Il est à elle le bar..." Observe Don.

Le barman soupire, agacé, avant de se relever sur un coude. Il pousse un râle et et déclare : 


- " J'm'en fous. Ricardo lui mettra un flingue sur la tempe s'il le faut...
- " ¿Por qué yo?
     Pourquoi moi ?

- " Peut-être parce-que je viens de me prendre une balle et que je ne peux pas le faire moi-même ?"

Le silence retombe, mais cette fois il évoque le scepticisme : personne ne croit une seule seconde que Djalil l'aurait fait. Ce-dernier le ressent et botte en touche : 

- " Vous avez vraiment envie de garder cette tarée près de vous ?!"

Non, bien sûr que non, tout le monde est unanime. Mais ils veulent quand même garder Jane près d'eux. Comme si la folle et elle n'étaient pas la même personne. Et puis il y a ce doute, que Rufus a le courage de formuler : 

- " Pourquoi ça n'a pas sauté ?"

Les iris de l'interrogé vacillent une fraction de seconde, mais personne n'y fait attention : la porte vient de s'ouvrir sur un invité pour le moins inattendu.

- " Je tombe mal ?"















Commentaires

Parthenia a dit…
Bon, finalement, Dan n'avait pas un coup d'avance, quand il apparaît que celui qui l'a vendu n'est autre que Max, l'amant bafoué...

En tout cas, je ne retiens qu'une chose de ce chapitre : c'est que Don est vivant ! DON EST VIVANT !

Tu aurais quand même pu faire un gros plan sur son visage nondidiou ! :p
GGO a dit…
Parthenia

Ah non, ce n'est pas Max. ;) Max est du genre à s'occuper lui-même de ses petites affaires XD Ig a trouvé l'adresse dans les souvenirs de Corey. Néanmoins, je me suis peut-être emmêlé les pinceaux dans mes explications à un moment... ?

Ah oui,oui, Don est vivant. Haha tu me fait trop rire. Je n'y ai pas pensé, tiens XD En même temps le pauvre a beaucoup noyé ses soucis dans la bière XD Mais tu le verras de plus près chapitre 9 :D

Parthenia a dit…
J'étais tellement fière de ma théorie dans le com précédent que quand j'ai vu apparaître Max dans ce chapitre, je me suis dit que ça ne pouvait pas être vrai... Donc, non je ne pense pas que tu te sois emmêlée le spinceaux c'est juste mon cerveau qui a vrillé (j'ai commencé ce matin le travail à 4 h du mat donc je suis plus toute fraîche... 😅)

Mais c'est vrai que régler ses comptes lui-même est plus fidèle au caractère de Max (mon 3e amour après Sen et Dan... 😍)
GGO a dit…
Parthenia Oh ma pauvre ! Merci d'être passée ici, je suis très touchée que tu m'accordes de ton temps <3

Aaaahhhh il me tarde que de vous le montrer davantage ! On va le voir beaucoup plus souvent <3
Eulaline a dit…
Jane.
Cela va paraitre un peu fou-fou ce que je vais écrire mais je crois sincèrement que c'est une chance que Jane se retrouve coincée dans cette pièce. Elle a brisé ses forces contre la porte, elle a évacué sa colère, elle est peut-être épuisée mais cela va *je croise les doigts* lui permettre de remettre de l'ordre dans ses idées. Parce que, oui, ne nous le cachons pas, tout part à vau l'eau. Et de fait, tout part en cacahuète depuis un temps certain, cela ne date pas de la veille.
Il va bien falloir qu'elle se pose les bonnes questions, qu'elle trouve certaines réponses. Comment a-t-elle pu laisser sombrer l'organisation? Comment n'a-t-elle pas pris soin en tant que cheffe de maintenir les liens entre tous? De mieux contrôler les uns et les autres? De laisser Dan en roue libre, prendre ses distances avec tout le monde? De ne pas avoir assuré avec Sharon?
Jane doute de tout le monde et tout le monde doute d'elle. C'est bien logique lorsqu'on présente une telle stature à ses hommes :/

J'ai vraiment adoré les poses que tu as choisies, chaque expression de Jane. Les couleurs aussi de tes illustrations. Magnifique *yeux qui brillent*

Ig.
Je ne sais pas comment tu débrouilles :D mais à chaque chapitre avec Ig, j'ai l'estomac tout noué tellement je voudrais que cet être d'exception ne soit pas ce qu'il est. Quel personnage délicieux. Ses prises de conscience, la façon dont il essaye de gérer ses nouvelles expériences, le lien qui l'unit aux uns et aux autres, c'est absolument savoureux. J'adore!

Djallil.
C'est monsieur blabla, je ne lui en veux pas d'avoir empêché Jane de voler au secours de Dan. Je suis d'accord avec lui, c'est suicidaire. Mais je suis loin de penser que c'est une oie blanche dans l'histoire de la bombe qui n'a explosé (même si franchement, je suis contente d'apprendre qu'il n'y a pas de victimes à compter dans cet attentat avorté. Ouf! Je continuais de trembler pour Silvia, je ne sais toujours pas où elle avait décidé de trouver ce dont elle a besoin pour Corey)

Max!
Hiiiiii... Je suis trop contente de le revoir... Et non, il ne tombe pas mal, il tombe à point nommé. Alalalala, trop impatiente de savoir comme s'est passée sa sortie de prison...

Un super chapitre encore. Merci merci pour tout ça, encore et toujours ♥♥
GGO a dit…
Eulaline

J'aime tout ce que tu as dis à propos de Jane, merci beaucoup <3 On en reparlera <3

Pour Ig, s'il n'était pas ce qu'il est tu serais déçue :D

Oh oui Max ! Je trépigne comme vous, trop hâte de vous montrer.

Oh la la je peux rien dire, mais sache que ton message est très juste, il me tarde de pouvoir en parler avec toi.

Merci du fond du cœur pour ton investissement dans mon histoire, ça me touche beaucoup <3
Agathe La Petite a dit…
Alors, j'ai été relire certains passages où il y avait Djalil dans la saison 1. Et, au vu de la réaction de celui-ci dans ce chapitre, m'est avis que ses intérêts et ceux de la CLOES ne coïncident plus. Maintenant, est-ce qu'il est à la solde d'Oaz'corp, je ne suis pas sûre non plus. Je penche plus pour un autre groupe. Nos "amis bleus" peut-être...

Quand à Jane, je comprends qu'elle pète les plombs car elle a l'impression que tout se ligue contre elle et que tout ce à quoi elle tenait est en train de se casser la gueule. Et la vengeance contre Oaz' s'éloigne à vitesse grand v. Que reste-t-il maintenant de leur combat ?
Et, je ne suis pas sûre que l'arrivée de Max va changer grand chose, au contraire, car je sais l'influence de Sharon là-dedans. Cela va plutôt être encore pire, moi je dis !

Quand à Ig, j'aurais presque pitié de lui, tant il doit danser entre deux feux. Mais s'il était acculé, je pense qu'il choisirait Idril.

Encore un superbe chapitre ! Vivement la suite ♥
GGO a dit…
Mumu : Pour Djalil c'est beaucoup plus simple que vous ne le pensez :D Vous verrez cela ;)

Ton intuition est bonne pour l'arrivée de Max...:/

Tu n'as pas tort pour Ig, mais plutôt qu'un camp, il choisirait ce qu'il considère comme moins pire. Et rien n'est gagné de ce côté là, il y a trop d'inconnues encore ;)

Merci beaucoup ma ptite Mumu, et navrée de te donner du travail de recherche XD
ChipieCyrano a dit…
Quel chapitre encore !!!
Alors moi je vais paraître un peu dingue mais Jane me fait beaucoup de peine. Alors oui elle a pété les plombs mais quand elle se remémore tout ce que Dan a fait pour aider .. pour sauver... bah moi ça me touche. Je suis une inconditionnelle de Dan ..
Être enfermée lui permettra de retrouver un peu de calme.. de s'analyser de voir qu'elle n'est plus la même.. enfin je ne sais pas trop ...
Pour Djadil franchement j'ai un peu l'impression qu'il joue un double jeu !!
Ig donne la sensation de se protéger tout en protégeant plus ou moins Dan mais je ne suis absolument pas sur de mes analyses... et encore une fois tout ça est un peu confus dans ma tête 🤣
En faite il faudrait pratiquement que je relise tout en une fois pour me souvenir de tout .. Je suis un peu Dorie 🤣
Quant à Max affaire à suivre et hâte d'être à Mardi prochain.
Et comme toujours tes images sont fabuleuses.

GGO a dit…
Lydie

Personne n'est dingue ma Lydie, chacun réagit en fonction de ses propres ressentis. :)

Oui c'est ça pour Ig, il essaie de ménager la chèvre et le choux en faisant attention à pas prendre de risques inconsidérés pour sa personne XD

N'hésite pas à me poser des questions, ici ou en DM, je ne t'en veux pas du tout de ne pas retenir, même moi je ne me souviens pas toujours de ce que j'ai écris XD vraiment aucun soucis, n'hésite pas.

Un grand merci pour ton enthousiasme et oui, vivement mardi ! :D
Pythonroux a dit…
Encore un super chapitre ;)

Jane vient de tout perdre. Surtout avec l'arrivée du repris de justesse(justice) :D

Je ne m'attendais pas au fait que cela n'explose pas. Je ne comprends pas comment cela est possible sauf si Djalil n'a pas mis les bombes à l'endroit prévu... C'est vraiment moche.
Je crois que les Lalouche peuvent arrêter de chercher la CLOES, ils sont déjà finis. Les têtes pensantes sont plus ou moins décapitées par des incompréhensions internes. (Si je ne me trompe pas de troupe ^^)

Pas mal Ig, pas mal, ta façon de manier la chèvre et le chou ;) Je te félicite pour avoir "gagné" contre Victor car c'est loin d'être simple.

Encore merci pour cette histoire magnifique.
GGO a dit…
Pythonroux Repris de justesse haha XD

Tu auras l'explication pour les bombes au prochain chapitre.

Pour les forces de La CLOES, tu as mis dans le mille : ils sont à bout. Les bombes, c'était leur dernière cartouche, ils ont mis des années à mettre cela en place, tout ça pour que ça n'explose pas ^^" C'est la déroute complète, Oaz'Corp va dépenser un pognon de dingue pour "rien" 😄 SAUF s'ils mettent la main sur Silvia 😁 *Diabolique*

Merci infiniment pour ton enthousiasme, encore <3
Klohma a dit…
Que le groupe se retourne contre Jane c'était prévisible!
Parcontre je me pose aussi la question : Pourquoi ça n'a pas sauté?
Quelqu'un a trafiqué la bombe ?

A force de jouer double jeu, Ig risque d'y laisser sa peau!
Je me fait du soucis quand même pour Dan, jusqu'à quand va t'il résister?
GGO a dit…
Klohma : pardon pour le délai, comme tu le sais c'était un peu tourmenté chez moi XD

Comme tu le vois, c'est tendu pour tout le monde ! Tu auras quelques réponses à tes questions dans les chapitres suivant :)

Dan, quant à lui, est déterminé à tenir bon jusqu'à la fin. Mais ses pensées sont très sombres.....

Merci pour ton passage !