2.08 Tu me demandes l'impossible - Partie 1

 



- " Mon Dieu Lin... Qu'as-tu fait ? "




Lazlo s'est détourné de la vitre et s'en est éloigné, comme si la vision lui en était insoutenable. Une main sur la hanche, l'autre sur la tête, il a fait les cent pas, silencieux. Et puis il s'est adressé à Lin : 

- " Pourquoi ? "


Le cœur de Lin bat à tout rompre. Le prix de sa liberté va se payer ce soir. Tout sera joué à l'issue de cette conversation qui s'annonce éprouvante, autant pour lui que pour elle.

- " Parce-que je n'ai pas obtenu les réponses qui m'étaient dues."

La mâchoire de Lazlo se décroche.

- " Mais enfin... Lin... C'est classé "secret défense"... Je... Tu... Tu te rends compte de ce que tu as fais ? Si ça se sait, ta vie est foutue, Lin. Et pourquoi ? Pour un caprice de petite fille. "

L'attaque et le dédain qui a pointé à la toute fin de sa phrase piquent la jeune femme au vif.


- " "Un caprice de petite fille" ? Tu n'as pas honte de dire ça quand tes secrets ont failli nous coûter la vie à tous ?!
- " Ce ne sont pas "mes" secrets. Ce sont des secrets de l'état. 
- " Oh arrête, ne joue pas sur les mots. J'...
- " C'est toi qui joue, Lin, depuis toujours. Pas moi. Et les mots ont un sens. Rien de tout cela ne nous appartient. Nous ne sommes pas libres.
- " Pas à moi. J'ai assez fréquenté Victor pour savoir qu'il fait toujours ce qu'il veut.
- " Eh bien tu te trompes. Victor aime pavaner, mais il est tenu comme mon autre frère et moi. Nous avons une marge de manœuvre, il est vrai, une certaine liberté, mais nous rendons des comptes. Notre responsabilité est énorme. Et ça... " Dit-il en pointant de l'index la plante extra-terrestre " Ça c'est de ma responsabilité. Un élément sensible est sorti de mon contrôle... C'est... C'est très très grave... "

Il fait une pause pour rassembler ses esprits quand une éventualité le frappe : 

- " Il y en a d'autres ?
- " Non. Je n'ai pris que celle-là.
- " Comment tu t'y es prise ? Qui t'a aidée ? 
- " Personne. J'ai récupéré un fruit que j'ai conservé dans une spatio-cuve et j'ai semé les graines ici.
- " ..."

Il se mord la lèvre inférieure, les yeux écarquillés, atterré. 

- " Mon Dieu Lin... Mais dans quel pétrin tu t'es fourrée... "

Les larmes aux yeux il demande à nouveau : 

- " Pourquoi ? 
- " Je t'ai déjà répondu.
- " Non. Tu essaies de noyer le poisson. 
- " Tu veux dire que vouloir comprendre comment j'aurais pu perdre la vie n'est pas une raison suffisante pour avoir envie de creuser ?
- " Quand vous êtes partis avec Coumba et Philippe, tout allait bien entre nous, tu me faisais confiance. J'en mettrais ma main à couper. Oui ou non ?" Lin concède en hochant la tête. "Ensuite, la communication est coupée, à plusieurs reprises, sur l'initiative de Philippe. Et à votre retour, il y a un fruit non répertorié qui reviendra sur terre. Qu'a-t-il dit ?
- " ... Il avait relevé des incohérences dans les deux incidents. Il avait peur que des preuves disparaissent comme la première fois.
- " Et donc toi, TOI, tu lui as fait davantage confiance qu'à MOI ?
- " Je voulais t'en parler...
- " Oui, bien sûr...
- " ... mais ensuite il y a eu notre discussion dans ta chambre... où... où tu m'a appris pour l'Épidémie du Berceau... où je me suis rendue compte que si je voulais vraiment savoir je ne pouvais pas compter sur toi. 
- " Je... je... je ne comprends pas comment tu peux nier la réalité du "secret défense". 
- " J'avais peur pour Joseph. J'étais en colère de voir que ces secrets avaient coûté la carrière de cinq excellents éléments, mais...
- " Ils ont fait leurs propres choix, Lin. Ceux qui ont été punis avaient commis un délit ou un crime, les autres sont partis de leur plein gré. Et toi, tu es restée. Tu aurais pu protester également et prendre la porte. Mais tu sais quoi, je crois que cette histoire de plante t'a bien arrangée et t'a donné un alibi pour ne pas perdre ta place. Et comme tu étais quand même très fâchée, tu as retourné toute ta frustration contre moi."

Lin baisse les yeux et sent ses joue s'empourprer. Cela y ressemble bien, oui. 

- " J'ai mis longtemps à le réaliser..." Poursuit-il, la voix tremblotante autant de colère que de tristesse. "Mais je ne suis pas un punching-ball. Et ça me dévaste de devoir te le dire à toi. Au final, je crois que j'étais tellement habitué à me prendre des coups par mes frères que ça ne m'a pas alerté quand c'est toi qui m'en a donnés. Et je me suis senti tellement coupable de t'avoir déçue, toi, la personne que j'estime le plus sur cette Terre, que je me suis mis en quatre pour t'aider à réaliser ton rêve alors même que ton mépris me fusillait à chacun de tes regards. Mais c'est terminé. Surtout quand je vois que tu vas jusqu'à vouloir me séduire, malgré notre histoire, malgré ce que tu sais de mes sentiments pour toi, malgré mon mariage prochain, pour que je te sorte de la tombe que tu as toi-même creusée.
- " Ce n'est pas ce qu'il se passe.
- " Tu manques manifestement cruellement de lucidité. 
- " C'est précisément parce-que je suis retombée amoureuse de toi que je te montre tout ça aujourd'hui. Je te le dois."

Lazlo se fige, abasourdi. Puis il semble se reprendre : 

- "Arrête. Tu deviens indécente.
- "Peut-être que je le suis. Peut-être que c'est ce que tu retiendras de moi. Mais il y a un élément qui échappe à ta connaissance. Ce que j'essaie de te dire, c'est que j'ai mal géré les conséquences de vos choix. Il y a eu Joseph, les autres vétérans, mais aussi les victimes de l'Épidémie du Berceau. Je ne pouvais pas entendre des arguments aussi froids que ceux du "secret défense". Je... Si... Si cela a été si compliqué pour moi c'est parce-que..."

C'est la cavalcade dans son thorax. Elle ferme les yeux l'espace d'un instant pour se recentrer, chahutée par des sentiments contraires.


Et puis elle lâche d'un ton bien plus sonore qu'elle ne le voulait : 

- " J'ai été en contact avec une des victimes rescapées de l'Épidémie du Berceau."

Les traits de Lazlo s'arquent en tous sens sous l'effet de la stupéfaction.

- " C'est à dire ?
- " Une gamine qui vous a échappé."

Il recule d'un pas, terrassé par la surprise. Lin, elle, plisse ses paupières sur des yeux brulants et continue :

- " Je n'ai longtemps rien su. Quand son frère m'a avoué la vérité, je ne l'ai pas cru, alors il m'a quittée. Je suis restée persuadée pendant des années qu'il délirait... Jusqu'à ce que tu m'avoues le pot-aux-roses lors de notre dernière mission sur Sixam. "

Lazlo n'a pas assez de muscles sur le visage pour exprimer toute sa stupeur. Il tente de se reprendre en disant : 

- " Parle-moi d'elle.
- " Une gamine d'une dizaine d'année à l'époque de mon entrée à Oaz'Corp. Une petite brune aux yeux clairs, les cheveux au carré quand je l'ai vue pour la première fois.
- " Son nom ?
- " ... Silvia Magnolia."

Il ferme les yeux, accablé. Il a besoin d'un moment encore avant de prononcer :

- " As-tu encore des contacts avec elle ? Pourrais-tu la joindre ? ... Ou son frère ?
- " Non. La rupture a été nette et brutale. Je ne les ai plus jamais revus après."

Elle ment sur ce dernier point. Juste au cas où. Car en effet, elle avait aperçu Daniel quelques fois à l'O'Meara Bar mais il ne lui semble pas qu'il ait fait attention à elle. Il était souvent un centre d'attention pour la clientèle féminine ou aux prises avec des éléments perturbateurs. Comme cela était trop douloureux pour elle, Lin avait rayé le bar de ses lieux de fréquentation.
Lazlo ne tient pas en place, se passe nerveusement les doigts tour à tour sur le front ou dans les cheveux, et lui lance des regards plus inquiets que contrariés. Puis il s'arrête et demande : 

- " Que t'a-t-il raconté ? Le frère.
- " Qu'Oaz'Corp avait enlevé sa petite sœur et avait effectué des expériences sur elle, ainsi que sur d'autres enfants qui avaient survécu. Mais... C'était très confus. Sur le moment cela m'a paru évident qu'il était sous l'emprise d'un groupe malveillant qui le manipulait pour l'utiliser. C'est pour cela que lorsque tu m'as appris pour l'Épidémie du Berceau, je me suis sentie extrêmement coupable de ne pas l'avoir cru et de l'avoir abandonné à son sort, aux prises avec des gens qui le tiraient manifestement vers le bas. C'était quelqu'un qui avait tout perdu et qui devait élever une petite fille dans la misère, et moi qui avait les moyens de l'aider, je lui ai tourné le dos. Quand j'ai vu Joseph entre la vie et la mort, je me suis dit que cette fois je n'allais pas détourner les yeux. Mais au final, comme tu dois le savoir, je n'ai rien appris de la plante qui puisse me servir.
- " ...À me faire chanter."


- " À te faire parler. À rendre justice.
- " Pour la millième fois je ne peux rien faire. Je bouge un orteil, je suis au fond d'une cave et tous ceux à qui j'ai parlé sont soit morts soient des nouveaux riches." Les mains sur les hanches, il tourne comme un lion en cage. "C'est justement pour ce côté idéaliste que tu ne pourras jamais tout savoir. Et pour être parfaitement honnête, même moi je ne sais pas tout. Exactement pour cette même raison. Si je suis à la place où je suis, c'est uniquement par mon droit de naissance. Depuis toujours mes frères me répètent que je n'ai rien à foutre là. Parce-que je ne suis pas comme eux. Et si je fais de mon mieux pour garder cette entreprise sur des rails moraux, je suis navré de te dire que je ne réussis pas toujours. Et j'ai appris à faire avec. Si je ne fuis pas, c'est parce-que je suis convaincu que ce que je peux apporter est plus important que ma tranquillité d'esprit."

Un silence s'installe, chargé de fatigue.

- "Que suis-je sensé faire de tout cela ?" Interroge-t-il, las, ses lunettes dans la main gauche et sa paume droite enserrant son front.
- "Je veux repartir sur de nouvelles bases.
- "C'était une question rhétorique. "Tu veux", "tu veux"... Comme si tu étais encore en position de vouloir quelque chose.
- "Je n'en ai rien à faire d'être légitime ou non...


... Je ne peux pas m'excuser pour ce que j'ai fait, cela n'aurait pas de sens puisque cela s'est produit dans un contexte précis et à partir des éléments que j'avais à ma disposition. Et je ne pourrai jamais regretter d'avoir refusé de fermer les yeux. Aujourd'hui est un autre jour et j'ai mis toutes les cartes sur la table afin de t'exposer ce que j'attends de cette discussion : j'ai besoin de t'entendre dire que tu as fait tout ce qui était en ton pouvoir pour sauver ces enfants. Que tu n'as pas sciemment mis nos vies en danger sur Sixam. À toi de voir maintenant ce que tu en fais."

Lazlo la fixe d'un regard perçant qu'elle n'arrive pas à déchiffrer. Il finit par dire :

- "Ok Lin. Une bonne fois pour toutes : nous avons tout fait pour les sauver, avec mes frères. Même Victor s'est investi personnellement, passant du travail de bureau le jour au travail de laborantin la nuit. Je ne peux pas lui retirer ça. On a fait tout ce qui était en notre pouvoir. Et pour Sixam, je n'étais au courant de rien, on m'a même menti. Victor a des intérêts qui lui sont propres et le dérapage a eu lieu dans ce contexte-là. Ce que je peux te garantir aussi, c'est que ta sécurité a toujours été le plus important pour moi, ainsi que celle de mon équipe. Et c'est pour cela que je refuse de te donner la dernière accréditation. À la minute où je le fais, tu es à la merci de Victor. Dans l'état actuel des choses, je peux te protéger. Si j'accède à ta demande, tu entreras dans un monde où ta vie ne t'appartiendra plus et où ma voix n'en sera qu'une parmi des plus puissantes que la mienne. Alors si tu as fait tout ça pour me faire flancher, eh bien je suis désolé de te dire que tu t'es fatiguée pour rien.
- "Ok."

Lazlo lève un sourcil surpris.

- "Ok." Répète-t-elle. "Je te crois. Et je décide de te faire confiance. Je n'ai pas fait tout ça pour avoir gain de cause. Je t'ai observé rester loin de moi toutes ces années pour respecter les limites que j'avais posées tout en continuant à m'aider sans jamais rien demander en retour. Et il ne m'a même pas fallu deux jours avec toi pour me rappeler tout ce que j'aime chez toi, tout ce qui nous rapproche, tout ce qui est facile, fluide. Alors bien sûr que je te fais confiance et que je te crois quand tu me dis que tu fais le maximum."

Elle avance doucement vers un Lazlo immobile à l'expression indéchiffrable.


Frappé de mutisme, il semble ne pas savoir comment réagir. Alors qu'il n'esquisse pas l'ombre d'un mouvement pour l'arrêter, elle va jusqu'à lui saisir les mains pour les serrer dans les siennes : 

- "Je comprends aujourd'hui que je poursuivais une chimère, que je faisais le choix facile, que je me payais le luxe de m'outrer. Je ne mérite pas d'être pardonnée pour les choix que j'ai fait, je n'en demande pas pardon, mais je te présente mes excuses pour t'avoir blessé, pour t'avoir jugé sans savoir, pour t'avoir laissé tomber. J'ai fait exactement la même erreur qu'auparavant : je me suis drapée dans mes certitudes confortables et j'ai claqué la porte..."



À présent front contre front, elle poursuit :

- "Si tu me dis que tu as fait tout ce que tu as pu et que tu es leur garde-fou, soit. Je sais qui tu es, je sais ce que tu vaux. C'est pour cela que je n'ai pas brûlé la preuve de mon délit. Il représente un passé que j'ai tenu à justifier car il a du sens pour moi et que je te dois la vérité, aussi complexe soit-elle à appréhender."

Il soupire, ferme les yeux et oscille la tête, désorienté, avant de demander :


- " Pourquoi me mettre dans cette situation ? Pourquoi, comme tu le dis, tu n'as pas tout fait disparaître ? Je veux te l'entendre dire, je ne veux plus de non-dits, je ne veux plus tourner autour du pot. Tu attends quelque chose de moi sans oser en prononcer les termes et de là où je suis ça ressemble à de la manipulation. Et j'en ai marre. Je dois lutter avec mes frères, déjà, entre nous c'est le chaud et le froid depuis des années... je suis fatigué, Lin. J'ai peur qu'une fois que j'aurai tout fait comme tu le souhaites tu te détournes quand même de moi. Que quelque part tu ne sois même pas consciente de ce qui te motive et que je reste de nouveau sur le carreau après y avoir encore cru. J'ai peur que ça te ronge encore, que tu ais des questions en permanence au bord des lèvres, et que ça te détruise de savoir les réponses si proches et pourtant inaccessibles. Je ne sais pas, aujourd'hui, compte-tenu de tout ce que tu viens de me dire, de tout l'impact émotionnel que cela a eu sur toi, si je serai capable de te regarder dans les yeux après certains choix que je devrai faire. Avant, tout était plus simple. Maintenant que je commence à saisir l'ampleur de ton investissement personnel dans toute cette histoire... Je crois que c'est à mon tour de renoncer à toi.
- " Non Lazlo, ne fais pas ça..."

Il s'écarte mais elle le retient en plaquant délicatement sa main contre sa joue : 

- " Je crois tout l'inverse. J'ai passé quinze ans de ma vie à nier l'évidence..."


- " Et tu aurais dû continuer." Répond-il en tentant de la contourner.
- " Regarde-moi Lazlo : tout ce que tu as évoqué, je l'ai déjà vécu. Quand j'étais ici, toute seule, j'ai expérimenté tout ce que tu as dit. Après des nuits blanches à me demander ce que vous aviez bien pu faire à Gus ou à ces enfants, je t'ai regardé dans les yeux, et j'ai ressenti cette frustration jusque dans ma chair. Mais je décide de faire la paix avec ça ce soir. Maintenant que les choses sont dites, je veux penser au présent et peut-être même au futur. Et je ne les imagine pas sans toi. Après toutes ces années dans un isolement quasi total, j'ai besoin de faire un acte de foi. Et c'est en toi que je la place. J'ai confiance en toi, Lazlo. Je veux être là pour toi, je veux te soutenir dans tes efforts, je ne veux plus que tu te sentes seul face à tout cela. Je respecterai ton silence et en contrepartie je veux que tu trouves en moi la force dont tu as besoin pour faire le bien. Je t'aime, Lazlo." 

Ces derniers mots ont raison de la défiance de Lazlo dont la résistance cède, permettant alors à leurs mains de glisser naturellement sur le tissu synthétique jusqu'à provoquer le contact des corps.



Le baiser est doux, hésitant au début, avant de s'affirmer et de presser leurs lèvres à mesure que leur prise se resserre. Lazlo soulève Lin de terre mais n'interrompt l'échange qu'une fois qu'il l'a posée sur le rebord du bureau. 
Enlacés, plusieurs secondes passent durant lesquelles aucun ne dit mot, comme suspendus à l'instant de vérité, si crucial et si potentiellement dévastateur. 
Les yeux dans les yeux, ils reprennent finalement ensemble leur respiration et un sourire, accompagné d'un timide rire de soulagement, illumine leurs visages. Soudainement, l'air est plus léger, les problèmes sont désintégrés, balayés dans une autre dimension. Ils se regardent, plus paisibles que jamais, quand il lâche : 

- " Qu'est-ce-que je vais faire de vous Mademoiselle Muto ?
- " Une Madame ? "

La spontanéité de la réponse le souffle, si bien qu'il pense avoir mal compris et balbutie : 

- " Qu...Quoi ?
- " Tu as bien entendu.
- " Tu viens de me demander en mariage ? "

Elle hausse les épaules, désinvolte.

- " Qu'est-ce-qui nous en empêche ?
- " Euh... ma fiancée ? " Répond-il amusé, en sachant pertinemment que la difficulté est toute relative.
- " Ta future ex-fiancée mérite quelqu'un qui la regarde comme tu me regardes.
- " Alors ça y'est ?
- " Ça y'est. Je suis prête."










***











- " Tiens tiens qui revoilà... Qu'est-ce-que je peux faire pour toi ?
- " J'ai besoin de joindre Julie par l'intermédiaire de Don. Je n'ai plus aucun numéro de valide."


- " Je vois. Que dois-je lui transmettre ?
- " Que je désire voir Julie pour lui parler. Et que je... je ne veux pas que les enfants me voient.
- " Aurais-tu l'utilité de la salle à manger ? "


- " ... Je veux bien, merci.
- " Très bien. Installe-toi, je vais voir ce que je peux faire. En attendant, je vais demander à Luca de te préparer à manger. Il me semble que ça fait longtemps que tu ne t'es pas nourrie convenablement.
- " Je ne veux pas vous embêter...
- " Ne t'en fais pas Silvia, mon petit doigt me dit que tu ne vas pas avoir à patienter longtemps. Allez, va t'asseoir."

Silvia, dans ses petits souliers, s'exécute. Elle est mal à l'aise de devoir demander de l'aide, à fortiori à des inconnus. Mais elle avait examiné toute la journée le problème sous tous les angles : elle ne peut pas tout faire toute seule. Elle a peur, aussi. De ce que cette entrevue va donner, de ce qui va lui être répondu, de ce qu'on va lui demander en échange. Mais elle s'oblige à rester, à ne pas fuir : la vie de Corey dépend peut-être de ce plan.

Le patriarche de la maison passe alors la porte et lui apporte un burger fait maison dont les effluves de viande grillée lui assaillent les narines et déclenchent en elle une sensation de faim d'autant plus violente qu'elle déploie beaucoup d'énergie pour l'inhiber au quotidien.


Il s'assoit ensuite pour lui tenir compagnie et lui faire la discussion, mais Silvia est très mauvaise en échanges de banalités. Les yeux baissés, les épaules voûtée, les pieds rentrés vers le dedans, elle ressemble à un petit animal sauvage qui hésite à manger dans la gamelle qu'on lui tend, tenaillée entre l'instinct de fuite et la fringale. Se sentant rapidement ridicule, elle tend des doigts timides vers le sandwich et en prend un petite bouchée. 


Elle ferme les yeux à demi, submergée par les saveurs authentiques qui font fatalement défaut à la nourriture industrielle qu'elle ingurgite en urgence quand l'inanition la guette. 


Elle se sent si faible, à cet instant. Si vulnérable, si seule. Elle croque à petites becquées, le stress lui enserrant l'estomac et et lui asséchant la gorge, alors qu'elle voudrait dévorer trois burgers entiers. 
Elle a néanmoins réussi à finir la première moitié quand Julie pénètre enfin dans la pièce accompagnée de Mme Ramirez qui parle gaiement et joue quelque peu la comédie pour détendre l'atmosphère, juste avant de prendre congé avec son mari.


Julie tire alors une chaise située en face d'elle et la salue en s'y installant : 

- " Bonsoir Silvia.
- " Salut."


La femme qu'elle a sous les yeux a une mine abominable. Silvia sait qu'elle doit faire des efforts, pourtant cela lui est impossible. Le passé est trop lourd pour qu'elle puisse faire semblant d'être aimable. Rongée de l'intérieur depuis si longtemps, elle se demande si elle réussira un jour à retrouver un semblant de joie de vivre, si elle vivra assez longtemps pour avoir l'opportunité d'essayer.

- " Tu voulais me voir ? Commence Julie.
- " Oui. J'ai quelque chose à te demander.
- " ... Pourrait-on parler de la dernière fois que nous nous sommes vues ?
- " Je n'en ai pas tellement envie."

Le visage de Julie se ferme. Cela ne prend pas du tout le chemin escompté. Mais Silvia n'a absolument pas envie d'en parler, ni de ça, ni de rien d'autre. Sa raison tente de faire une percée, d'arrondir les angles, mais rien à faire : elle reste butée.

- " Tu es au courant pour ton frère ? " Demande sèchement Julie.
- " Oui.
- " Et ?
- " Et quoi ?
- " C'est tout ce que ça t'inspire ? " Et quoi ?" "


- " Qu'est-ce-que tu veux que je te dise ? Je ne peux rien y faire. On savait que ça pouvait arriver.
- " Et ta diversion alors ?
- " Et ta fuite ?
- " Pourquoi réagis-tu comme ça ?!... "


- " ...Nous avons besoin de nous serrer les coudes pour faire face !" Poursuit-elle.
- " Toi. Pas moi. Et ce dont tu as réellement besoin, c'est de lâcher l'affaire. Tu as eu ta chance. Tu es compromise, tu dois disparaître, comme c'était prévu. 
- " Je n'abandonnerai pas Daniel.
- " Tu ne peux plus rien faire pour lui.
- " Mais comment tu fais pour être si froide ?! Il est peut-être mort à l'heure qu'il est et c'est tout ce que ça te fait ?!"


- " Je sais bien que tu es en colère contre lui... " Reprend-elle. " Mais il y a toujours un espoir ! S'il meurt, en revanche, ce sera perdu pour toujours ! Tu comprends, ça ?! Tu as l'air persuadée que tu le vivras bien, mais un jour ça te rattrapera. C'est ton frère ! Vous avez aussi vécu de belles choses ensemble. Je ne peux pas croire que tu sois indifférente à son sort, en particulier si sa vie est en jeu.
- " Et moi je ne peux pas croire que tu sois si émotive pour un mec dont tu comptais juste te servir comme boniche."

Julie arque les sourcils de stupéfaction, choquée par l'attaque.


- " Tu as été très claire avec nous dès le début. " poursuit Silvia. " Nous aurions des choix difficiles à faire, il fallait s'attendre à ce qu'il y ait des sacrifices. Nous y sommes. Tu ne peux pas me reprocher d'être bonne élève. C'est toi qui a changé ton fusil d'épaule, pas nous. Je ne peux pas m'apitoyer sur son sort. Je n'ai pas le temps. Pas le temps de faire semblant d'être affectée par une situation qu'on avait tous anticipée alors que je n'étais encore qu'une enfant. Il faut avancer. La CLOES, c'est fini, c'est le passé. Pars. Prends ce qu'il te reste et pars. Ne gâche pas le peu dont tu disposes encore."

Le dos et la nuque raide, la mâchoire serrée et les yeux fermés, Julie semble déployer des trésors de self-control pour garder son calme. Elle finit par planter un regard humide et plein de colère dans le sien pour dire : 

- " Soit. Si je dois être la seule à me souvenir que Daniel a sacrifier sa vie entière pour mener un combat qui n'était pas le sien, qui s'est laissé détruire à petit feu pendant toutes ces années pour te protéger, eh bien soit.."


- " Tu essaies de me faire culpabiliser, là ?
- " Il n'est pas parfait, certes. "Reprend-elle sans répondre à la question. "Mais à l'impossible nul n'est tenu. Il a été au bout de lui-même, n'a jamais rompu devant les épreuves. Il a toujours été le seul et dernier rempart entre toi et ceux qui voulaient ta peau. Ce qui a créé des dommages, oui. "


Elle marque une pause, puis ajoute en pleurs : 

- " Tu penses qu'on devient quoi, toi, quand on se voit obligé de coller une balle à bout portant dans la tête d'une gamine, sous prétexte qu'elle travaille pour le mauvais camp ? Est-ce-que tu sais que ce soir-là, Jane l'a menacé de te réserver le même sort s'il n'obéissait pas ? Qu'elle s'est servie de toi à chaque fois qu'il a tenté de stopper l'escalade, le forçant ainsi à donner corps à la perversité de Jane ? Non, bien sûr que non, tu ne sais pas. Parce-que Daniel, c'est ça aussi. Tout garder pour ne pas partager la charge. Il n'a jamais accepté d'en parler avec moi, ce sont les autres qui me racontaient. Et je n'ai pas insisté, car on savait tous les deux que s'il mettait des mots sur ses actes, en parler aurait été la dernière de ses actions. Or il devait tenir le coup. Pour toi. "


Elle renifle et détourne un regard amer. Elle reprend, toujours des sanglots dans la voix : 

- " Il doit se sentir si seul...
- " ... je ne crois pas."

Julie tourne des yeux interrogateurs vers elle, à qui elle répond : 

- " Je pense qu'il est soulagé, quelque part. Il est prêt. Il va faire mourir vos traces avec lui et je pense qu'il est en paix avec ça."

Elle a pensé lui dire que son sort n'était pas encore scellé. Mais elle s'est ravisée au dernier moment, trouvant plus cruel de la voir se raccrocher à un espoir aussi incertain. Julie manque de lucidité présentement et pour sa sécurité il faut la pousser vers la sortie. Si Daniel s'en sort, elle ne doute pas une seconde qu'ils sauront se retrouver.

Un coude sur la table, une main sur les yeux, Julie pleure à chaudes larmes. Silvia attends patiemment que les épaules de la compagne de son frère arrêtent de trembler puis implore : 

- " Tu dois partir. Ta vie n'est pas finie. Tu as ta fille et... "


- " ... Et tu as Téo. Tu es leur seul espoir."

Julie hoche discrètement la tête, pleine de lassitude.

- " Pourquoi voulais-tu me voir ?" Redemande-t-elle alors.

La jeune femme déglutit. Le bras de fer n'est pas terminé.

- " J'ai besoin d'une dent de Téo."

La surprise lui fait à nouveau face, chassant pour un instant la tristesse qui s'était installée sur les traits fatiguée de son interlocutrice : 

- " Comment ça ? Pourquoi faire ?
- " Je ne te dirai pas tout, Julie. Mais sache que j'en ai besoin pour Corey. Je ne peux pas t'expliquer davantage. Juste que ça peut sauver Corey. 
- " Mais... Mais... Admettons... je suis sensée faire ça comment ?!
- " Il n'a pas encore des dents de lait sur le point de tomber ?
- " Je ne sais pas... Il en a perdu un certain nombre, déjà... Mais... Tu me demandes de lui arracher une dent ?! Et pour quand ?
- " Le plus tôt sera le mieux. Chaque heure qui passe condamne un peu plus Corey. "

Julie est soufflée, elle ne semble pas savoir par où commencer : 

- " Mais je ne vais quand même pas arracher une dent à un enfant en pleine nuit !
- " Je t'en supplie Julie. Peut-être pas cette nuit, mais il me la faut demain."


Devant la réticence manifeste de Julie, Silvia insiste : 

- " Je ne te le demanderais jamais si ce n'était pas une question de vie ou de mort."


- " Je t'en supplie Julie. Je lui dois bien ça. C'est de ma faute si Oaz'Corp l'a retrouvé. Je ne peux pas le laisser mourir."


- " Si je dis non, tu vas aller lui arracher toi-même c'est ça ?
- " ... Je préfère ne pas avoir à découvrir ce que je suis prête à faire pour sauver Corey."

Julie hoche négativement la tête, désabusée.

- " D'accord. Je vais voir ce que je peux faire.
- " Merci."

Julie acquiesce brièvement, lasse, avant de se lever avec précaution, comme si elle était vermoulue. Elle lui donne ensuite à l'oral un nouveau numéro où la joindre et quitte la pièce. Silvia attend qu'elle sorte de la maison pour la suivre du regard tant qu'elle le peut, l'estomac et le cœur en vrac.














Commentaires

AgatheLaPetite a dit…
Je ne peux m'empêcher de me demander si Lin ne joue pas sa dernière carte, en demandant le mariage à Lazlo. Une fois qu'elle fera partie de la famille Lalouche, plus de secret ou presque, non ? :p Bon, c'est sans compter Victor, on est d'accord.
Je la trouve quand même difficile à cerner. Quelles sont vraiment ses motivations ? Car si jamais elle savait tout, est-ce qu'elle s'enfuirait devant tant d'horreur, ou au contraire, s'en servirait-elle pour son ambition personnelle ? Ouaip, c'est pas clair.

Ah, Silvia... Julie, si Silvia est devenue ainsi c'est parce que Daniel ne s'est pas ouvert assez et n'a pas partagé son fardeau avec sa famille. C'est bien beau de tout porter mais voilà le résultat. Et puis, il ne faut pas oublier non plus que Silvia n'est plus tout à fait Silvia. Ce qui se loge en elle entre aussi en ligne de compte...

Ce n'était pas encore un chapitre très gai mais cela avance. J'espère juste que Corey va s'en sortir *croise les doigts très forts*.

Ah, mais j'y pense, si j'ai bien compris, Coumba a démissionné d'Oaz'Corp ? Elle n'a pas supporté ce qui s'est passé sur Sixam ? Et d'autres aussi, d'ailleurs ?

En tout cas, comme je le disais sur twitter, c'est vraiment très bien écrit, j'ai beaucoup aimé. Un peu plus introspectif par rapport à d'autres mais cela permet de prendre la température des personnages.
Plus qu'à attendre la suite ♥
GGO a dit…
Mumu Lin n'est pas facile à cerner, et perso je comprends un peu le pauvre Lazlo... Bien évidemment, il aurait fallu qu'il lâche l'affaire il y a bieeeen longtemps, mais il est resté accroché à elle comme une moule à son rocher (même si dernièrement la connexion se faisait en Wifi XD).

Daniel ne s'est pas ouvert parce-qu'il en a été incapable. :/ Tout ça, cela a été trop pour lui. Il est démoli donc il n'a pas été en mesure de prendre en charge sa petite soeur. Il a veillé à ce qu'elle ait à manger, a essayé de garantir sa sécurité, mais tout le psycho-affectif a été laissé de côté. Il n'avait pas les ressources. :/

Oui, Coumba, Eric et Rosita ont démissionné. Je laisse le mystère pour Philippe, Joseph et... Gus :p

Merci beaucoup pour ton message, il me fait très plaisir. Le récit va être plutôt introspectif à partir de maintenant car on rentre pour de bon dans le présent. 😚😚😚
Eulaline a dit…
Lin.
J'ai adoré cette partie où on découvre une Lin subversive.
Elle a obtenu à la fin de cette partie tout ce qu'elle souhaitait. "Le prix de sa liberté a-t-il été payé, ce soir?" Cette phrase, cette entrée en matière, cet avant-propos à ce qui suit m'a quelque peu surprise, je n'ai pas compris quel enjeu réel elle mettait dans cette discussion et j'avoue ne pas en connaître la réponse, le résultat, une fois ma lecture terminée.

Lazlo.
Pareil à lui-même. Je savais en débutant ma lecture comment tout cela se terminerait. Je n'ai pas été déçue :D

Silvia.
Bouleversante. Cette partie est magnifique, j'ai adoré le soin que tu as pris à décrire les gestes, les pensées de Silvia. Un vrai régal.
J'ai reconnu du Dan et du Nadia dans cette Silvia-là. Je suis en émoi tant j'ai aimé la façon dont elle a mené la discussion. C'était un grand moment Magnolia. Intense. Pleine d'émotions. Waouw, je suis scotchée.

Julie.
Je ne sais pas si la conversation l'aura convaincue de suivre le plan et de laisser Dan les sauver, elle et les enfants. Affaire à suivre, je la trouve encore fragile, pas prête à faire ce que l'on attend d'elle (sauf la dent, je pense qu'on va l'avoir :D)

Super moment passé encore avec tous ces personnages que j'adore. J'ai déjà trop hâte de les retrouver la semaine prochaine. Merci encore de partager cette histoire avec nous, GGo.



Mauy a dit…
Ah bin alors celle là, je ne l'avais pas vue venir ! Lin et Lazlo "ultra amoureux". Ou peut-être que je ne voulais pas le voir... Je ne sais pas...

Je m'en vais lire la suite, parce que je n'ai pas fini en fait...
Mauy a dit…
Heuu bon, tu as décidé de me choquer aujourd'hui !

Donc Lin et Lazlo... Tout ça me déçoit un peu de la part de Lin, mais en même temps, c'est bien elle. Elle continue sur sa voie : sa personne et ses certitudes avant le reste. (Oui c'est un peu ce que je pense d'elle depuis le début). Je me trompe peut-être, mais c'est comme ça...

J'ai le secret espoir que tu nous réserves encore des surprises de ce côté là...

Pour Silvia, j'avais complètement zappé d'où (ou plutôt de qui) aurait pu provenir le matériel génétique. Alors une dent c'est pas la mort, mais quand même, j'ai l'impression qu'elle ne ressent strictement rien pour cet enfant, à comparer à son attachement à Corey. Et je n'ai pas du tout aimé sa façon de parler de Dan. Malgré les incompréhensions entre eux, j'avais espéré un peu plus d'égard pour lui.

Je précise que je n'ai pas encore lu les commentaires précédents, pour ne pas me laisser "influencer"...

J'avoue que tu m'as retournée comme une crèpe sur cet épisode.
GGO a dit…
Eulaline Lin a clairement mis sa vie entre les mains de Lazlo en lui faisant de tels aveux. Au moment où elle pense cela, elle ne sait pas quel sera l'impact de cette discussion sur sa vie, son boulot, et sa relation avec lui. Voilà ce qui est en balance au début de la discussion. Quant aux conséquences, tu les découvriras au fur et à mesure ;)

Pour Julie tu as raison, elle n'est pas remise du tout du tout. Pour la dent tu as raison aussi, pour tout te dire elle lui a fait un peu peur, Silvia. ^^"

Merci pour Silvia, ça me touche beaucoup, ainsi que pour le temps que tu accordes à mon histoire. Merci merci. <3



GGO a dit…
Mauy Oh ma pauvre je suis désolée 😭 Je sais que ce n'est pas évident du tout de voir Lin prendre ce chemin... 😢

Pour Silvia tu as parfaitement raison : elle ne ressent rien du tout pour Téo. C'est comme s'il n'existait pas pour elle. 😕 Et elle n'est pas loin d'haïr son frère... Mais comme elle a des scrupules, quelque part bien cachés, eh bien les mots de Julie sont quand même arrivés à la toucher.

Ce n'est pas simple tout ça, ce sont des temps très sombres pour eux...

Merci en tout cas d'y croire encore et pour ton implication dans mon histoire, en espérant ne pas trop te dégouter (Oh seigneur j'ai peur pour la suite 😅)
Eulaline a dit…
Ce n'est donc absolument pas la liberté de Lin qui se jouait et qu'elle devrait payer? Bien au contraire puisqu'elle remet sa vie entre les mains de Lazlo, qu'elle se prive elle-même de sa liberté. J'avais tout compris à l'envers, moi :D "Le prix de sa liberté va se payer ce soir. Tout sera joué à l'issue de cette conversation qui s'annonce éprouvante, autant pour lui que pour elle."
GGO a dit…
Eulaline Quand je parle de liberté, je parle de la liberté qu'elle a prise sur Sixam quand elle a volé le fruit. Elle a pris la liberté de commettre un acte délictueux. Une liberté qu'elle assume, mais qui, une fois l'acte découvert, apporte son lot de conséquences qu'il faut assumer à leurs tours. Est-ce plus clair ? Pardon si c'est confus... :/
Eulaline a dit…
Ah mais oui, bien sûr! J'ai raccroché les wagons, c'est bon, tu peux lancer la suite :D

Parthenia a dit…
Je ne pensais pas dire ça un jour, mais j'aurais presque de la peine pour Lazlo... Oui, tu as farpaitement lu !
Par contre, je pense que Lin se joue de lui, pas forcément poussée par de mauvaises motivations (je crois qu'elle veut sincèrement faire la lumière sur ce "secret d'état") mais elle se joue de lui. Son discours qui fait fléchir Lazlo est tellement bien rôdé ! J'ai l'impression qu'elle tente le tout pour le tout pour approcher Victor et le faire tomber...
En tout cas, heureuse d'apprendre que Victor est finalement pieds et poings liés à une autorité supérieure (même si ça n'est pas follement rassurant non plus parce que si cette autorité est bien l'état, elle ne reculera devant rien pour cacher son implication dans le scandale du Berceau !)
Nan, franchement, j'ai du mal à croire que Lin soit retombée amoureuse de Lazlo...
Par contre, j'ai du mal à comprendre pourquoi elle ne réagit que maintenant. A cause du mariage qui approche ? Du coup, je ne sais plus que penser et tout s'embrouille dans ma tête, ouh là là...

Silvia est devenue implacable, mais c'est compréhensible vu la vie qu'elle a menée et les enjeux en cours. Elle est prête à sacrifier tout le monde, y compris elle-même pour faire triompher leur cause.
Quant à Julie, même si son personnage a quelque chose de profondément émouvant, il restera toujours entaché à mes yeux de la cruauté dont elle a fait preuve envers Dan durant les 8 années où elle lui a refusé la moindre marque de tendresse, se servant de lui comme d'un sex toy... Désolée GGo mais je suis hyper rancunière quand on fait du mal à mes chouchoux ! 😅

Bref, j'ai hâte de voir comment les choses vont évoluer et comment les choix des uns et des autres vont être payés ! Car il y a toujours un prix à payer et dans ce genre de situation, des morceaux d'âme à abandonner...
GGO a dit…
Parthenia Oh ça va l'honneur est sauf, tu ne le trouves pas encore sympathique ! 😁 #CestPasPretDarriver

Pour Lin, tout ce que je peux te dire c'est que tu es une grande romantique et je trouve ça très mignon *le mystère reste entier mais ne nous faisons pas trop d'illusion non plus* 😅 (Et je me dis que ma pauvre, tu vas souffrir quand on reverra Lin.😭 )

Non, tu as raison, ce n'est pas plus rassurant car personne dans les hautes sphères n'a intérêt à ce que tout se sache.

Alors pour Silvia, il n'est plus question de Cause, mais d'elle-même. Et là elle fait un petit détour par Corey. Mais on en saura plus petit à petit, il faut être encore trèèèès patiente... 🥺

Ah tu as parfaitement raison pour Julie : Dan n'était pour elle qu'un homme à tout faire, dans tous les domaines, elle a elle-même étouffé ses sentiments pour lui. C'est quand elle a réalisé ce qu'elle allait perdre qu'elle s'est rendu compte de ce qu'elle était devenue et ce qu'elle avait fait de lui. Et ça ne lui fait pas de mal, je trouve, que Silvia la remette un peu à sa place et devant ses responsabilités. Néanmoins, personne ne lui en veut car s'ils sont encore là, c'est grâce à elle et sa rigueur. Elle se prend juste un sacré retour de bâton... 😕
Encore une fois ne t'excuse pas, vous avez le droit de prendre parti, c'est même très sympa à lire (oui, même quand ils sont présentés comme des "gentils". Personne n'est parfait, et personne n'est à l'abri de mal tourner).

Un grand merci pour ton message ❤
Parthenia a dit…
Bon, eh bien , on peut dire que je me suis méprise sur les 2 personnages de cette maj et j'aurais mieux fait de titrer mon RT :"2 femmes et 1 même objectif pour faire triompher leur cause personnelle" (sauf que c'est un peu long mais bon !^^)

Je crois que Lin et moi sommes tellement différentes que je n'arriverai jamais à la cerner... et qu'elle arrivera toujours à me faire prendre des vessies pour des lanternes ! 😅

Quant à Corey, évidement, mais j'aurais davantage pensé qu'elle ferait tout pour le sauver (le pauvre, c'est le seul à n'avoir rien à voir avec le Berceau) mais sans pour autant en oublier de faire triompher la justice (bon, en même temps quand t'es prête à arracher une dent de la bouche de ton "fils"... 😅)

J'avoue que ça m'a "plu" quand Silvia a remis Julie face à ses actes. Je me souviens que le fameux passage entre Julie et Dan m'avait profondément marquée. Après, je ne sais pas si après une telle "maltraitance", Dan pourra passer outre et lui pardonner... Je n'ose faire aucun pronostic ! 😂
GGO a dit…
Parthenia Haha bien vu pour le titre XD

Compliqué de se projeter pour le moment, les personnages sont en pleine découverte d'eux-mêmes dans cette nouvelle configuration.

J'ai plein de choses à dire, mais ça spoilerait trop donc je vais me contenter de te remercier encore une fois pour tes remarques. <3