8.
Une fois
à l’intérieur, Prys Plènozas enleva ses lunettes de soleil et
les contempla quelques secondes. Elle secoua alors doucement la tête
avant de murmurer :
-« C’est
ridicule…
-« Pardon ?
demanda doucement Léonor.
-« Je
disais que j’étais ridicule… Après tout, je fais ce que je veux
non ? Qui sont-ils pour m’interdire de passer chez vous dans
la nuit ? Pourquoi ne devrais-je pas vous parler ? »
Elle se
tourna alors et alla s’affaler sur le divan à gauche de la porte
d’entrée. La tête en arrière, les yeux dans le vague, elle amena
ses mains à son visage pour enlever le voile qu’elle portait sur
la tête. Se redressant, elle le fit glisser le long de sa nuque et
le plia avec délicatesse avant de le ranger dans sa poche droite. Se
tournant vers Léonor, elle lui dit :
-« Ma
mère m’a dit que vous abandonniez…
-« Je
n’abandonne pas, rectifia vivement la jeune femme, c’est juste
que je suis arrivée aux mêmes conclusions que l’équipe de
Germain Vasseur…
-« Ce
n’est pas une conclusion, Madame Angès, c’est une théorie.
-« Le
rapport d’autopsie est pourtant clair… J’ai répondu la même
chose à votre mère : tout le monde ne peut pas mentir, surtout
quand ils n’ont rien à y gagner…
-« Et
qu’en savez-vous ?
-« Germain
Vasseur m’a expliqué que les habitants de la rive droite étaient
choyés et n’avaient rien à envier aux dirigeants…
-« C’est
exact. Germain est un type bien vous savez, mais il est d’une
naïveté affligeante. Il ne voit le mal nulle part ! Il aime
tout le monde ! Même mon mari… »
-« Pardon ? »
demanda Léonor surprise cette fois-ci.
Réaction
qui fit rire son invitée :
-« Non,
pas comme ça. Mon mari aime beaucoup trop les femmes, croyez-moi. Je
veux dire qu’il trouve sympathique la pire des crapules d’Atlantys.
Alors suspecter quelqu’un d’homicide, vous pensez bien… »
Léonor
s’était arrêtée à « pire des crapules ».
C’est
comme ça qu’elle considère l’homme qu’elle a épousé ?
S’en
apercevant, Prys reprit :
-« Vous
savez, sur la rive droite, peu de personnes se marient par amour. A
part Germain, ce sont tous des mariages arrangés. Et le destin a
voulu que je tombe sur Edouard : un escroc, un infidèle, un
orgueilleux, un cupide, et j’en passe… Il est prêt à tout pour
obtenir ce qu’il veut…
-« Même
commanditer l’assassinat de son neveu ? »
Prys
baissa la tête.
-« Je
ne vous cache pas que c’est la première personne à laquelle j’ai
pensé… »
Ça alors…
-« Mais…
Vous en avez parlé à Germain ?
-« Non…
-« Je
ne comprends plus… Vous suspectez un meurtre et vous ne dites
rien ? Accusa la jeune femme.
-« Et
comment j’aurais fait hein ? S’écria son interlocutrice.
Sans preuve, sans indice ? J’avais juste des doutes. Et puis
il n’aurait jamais été incarcéré ! Alors comment j’aurais
fait pour partager le lit d’un assassin ? Comment j’aurais
supporté qu’il me touche ? »
Se
calmant, elle finit par dire, désarmée :
-« Alors
j’ai préféré ignorer mes soupçons, j’ai fait comme si de rien
était. Je me suis conduite comme une femme de la rive droite :
j’ai fermé les yeux et j’ai attendu que ça passe… »
Ses
derniers mots avaient été étranglés dans sa gorge par un spasme.
La tête dans ses mains, Prys d’Atlantys était secouée par de
violents sanglots.
-« J’ai
agi comme une lâche ! articula-t-elle, la voix tremblotante. Je
me suis bernée en me disant que je faisais ça pour ma fille, mais
c’était faux ! C’était pour moi et moi seule ! Pour
avoir la paix ! Alors que Nyls avait peut être été
assassiné ! »
Léonor
laissa passer quelques instants, tendit des mouchoirs à Prys et
demanda d’une voix apaisante :
-« Mais
peut-être n’a-t-il rien fait ? La souffrance que vous avez
ressenti a peut-être amplifié vos craintes, qui sont normales
lorsque l’on est une héritière… »
Son
interlocutrice renifla doucement, s’essuya les yeux, puis
répondit :
-« Oh,
ne me cherchez pas des excuses, je me les suis déjà toutes
trouvées… Et ça marchait plutôt bien, en fait, jusqu’à
environ deux jours avant votre arrivée… J’ai surpris une
conversation téléphonique d’Edouard. Il parlait à Germain. Il
lui disait de « mettre au trou ces paysans de Faivre, histoire
que sa gourde de femme et sa mère arrêtent de pleurnicher et qu’il
puisse enfin parler affaires. »…
-« « Ces »
Faivre ? Ils seraient plusieurs ?
-« Je
pense que Germain lui a demandé lequel, et il lui a répondu de
tirer au sort. »
Elle
poussa un soupir avant d’ajouter :
- « Sa
méchanceté n’a pas de limite… »
Léonor
réfléchit quelques instants : François Faivre avait des projets
pour l’université, tout comme Nyls d’Atlantys qui était décédé.
Le rapprochement était on ne peut plus aisé. De plus, une autre
personne, aussi mal attentionnée soit-elle, lui ferait bien porter
le chapeau. Pourquoi ? Edouard était-il au courant de ce fameux
projet ? Ou bien avait-il une autre raison ?
- «
Avez-vous une idée concernant la raison qui pousserait Edouard à
vouloir faire incarcéré François Faivre ? »
Prys
marqua un temps d’arrêt. Puis levant les yeux au ciel, répondit :
- «
Evidemment… Vous ne pouvez pas savoir… »
-
« Savez-vous qu’elle est la famille la plus riche d’Atlantys,
après ma mère ?
- « Je
dois avouer que non…
-
« Savez-vous qui a les meilleures chances d’accéder au
trône si ma mère décède sans avoir décidé qui prendra sa
suite ?
- « Vous
?
- « Non.
Et je peux vous assurer que je ne suis pas la première sur la liste.
Maintenant que Nyls a disparu, et qu’il n’a pas de frère, toutes
les grandes familles d’Atlantys se replongent dans leur arbre
généalogique pour voir qui est celui dont le sang est le plus
proche de la branche principale. Et très franchement, je ne sais pas
moi-même qui serait susceptible d’être élu. En revanche, je peux
vous dire une chose, qui n’est un secret pour personne ici, qu’elle
soit de la rive droite ou de la rive gauche : la famille Faivre étant
la plus riche du quartier après ma mère, et étant un pilier
d’Atlantys depuis des générations, c’est un de leurs enfants
qui aurait le plus de chance de prendre le pouvoir. »
Léonor
ne put empêcher sa bouche de s’ouvrir, tant elle fut stupéfaite.
Mais
enfin, d’où ils sortent ceux-là ? Personne ne m’en a jamais
parlé, ni Germain, ni Irène, et voila que j’apprend que ce sont
eux qui ont le plus à gagner de la disparition de Nyls…
Reprenant
ses esprits, elle demanda :
-
« Mais… Votre mère m’a donné une liste des suspects
potentiels, mais le nom Faivre n’y figurait pas… Je ne comprends
pas pourquoi, au vu de ce que vous venez de m’annoncer…
-
« Ce que j’ai dit, c’est-ce que les gens croient savoir.
Parce-qu’ils ont la mémoire courte. »
Léonor
souleva un sourcil :
Hein
?
-
« Ce que je veux dire, c’est que s’il y a bien une famille
que le pouvoir n’intéresse pas, ce sont bien eux. Depuis tout ce
temps, ils ont eu mille fois l’occasion de faire basculer la
situation en leur faveur, mais au lieu d’en profiter, ils ont
toujours fait ce qu’il fallait pour arranger les choses. Un
exemple, parmi tant d’autres : à la mort de mon frère, le
problème de savoir qui s’occuperait de la gérance du territoire
s’est posé. François Faivre était tout désigné. Et il a
refusé. Vous vous rendez compte ? Refuser de prendre le pouvoir !
-
« Et pourquoi?
-
« Il a dit qu’il n’avait pas les compétences nécessaires,
et qu’il valait mieux confier cette tâche à quelqu’un de plus
qualifié que lui. »
Léonor
s’affala contre le canapé. Prys reprit :
- « On
en revient donc à Edouard, qui veut faire mettre sous les barreaux,
avec un empressement trop marqué pour être honnête, un innocent.
Et là où il est malin, c’est qu’il sait que personne ne se
battra pour sortir M.Faivre de ce pétrin parce-qu'au fond, il les
enquiquine un peu.
- « Donc
pour vous, il cherche quelqu’un pour porter le chapeau à sa place?
-
« L’idée m’a traversé l’esprit. »
-
« D’accord. Mais ça ne change pas les résultats de
l’analyse.
- «
D’où ma présence ici : ils sont faux, et je vous demande de le
prouver. »
Léonor
ne répondit pas. Finalement, même si la démarche était
différente, le but de sa mission était le même, donc cela ne
demanderait pas l’ouverture d’un nouveau dossier, et son chef
serait plus enclin à la laisser continuer. Et puis trouver un dealer
à l’université, ça ne devait pas être très compliqué. Elle se
leva alors, et dit avant de tendre la main :
-
« Je vais appeler mon supérieur, et lui faire part des
nouveaux éléments. Je vous contacterai pour discuter des modalités
pratiques.
-
« Si ça ne vous ennuie pas, je préfère vous téléphoner.
Mon mari ne doit pas savoir que nous nous sommes rencontrées. »
Elle se
leva alors à son tour et saisit la main tendue avant de remettre son
voile sur la tête. Elle passa un coup de fil et un taxi apparut
instantanément à l’angle de la rue.
Léonor
la regarda s’éloigner dans la nuit.
Quelle histoire… Et quelque chose me dit que je ne suis pas
au bout de mes surprises…
La jeune
femme ne dormit pas beaucoup. Trop de choses tournoyaient dans sa
tête, sans compter le fait que son chef ne serait pas ravi de ce
revirement de situation. Et son appel à 7h30 le lendemain matin ne
fit que confirmer ses craintes :
-
« Qu’est-ce-que c’est que cette histoire Angès ? C’est
une blague ce mail ?
-
« Non, Monsieur.
- « Et
pourquoi ne pas avoir mis en doute les résultats des analyses
plutôt, c’est-à-dire avant de clôturer l’enquête ?
- « Je
pensais que je pouvais me fier aux documents officiels.
-
« La cliente ne vous avait-elle pas dit de vous méfier ?
- « Le
problème, Monsieur, c’est qu’elle ne fait confiance à personne.
Ni à la police, ni aux médecins, ni à sa famille… Comment
puis-je résoudre une enquête si personne n’est susceptible de
dire la vérité?
- « En
faisant votre travail, Angès ! Vous n’êtes plus à l’école !
On vous demande des résultats, pas des questions ! Vous êtes en
train de me faire regretter de vous avoir engagée si tôt. Donc vous
avez intérêt à avoir des arguments en béton, et pas des
suppositions. Que ce soit dans le sens de la cliente, ou pas. Mais
clôturer une affaire sur un document qui est « sûrement »
vrai n’est pas acceptable. Surtout que la falsification de document
est monnaie courante on dirait. Donc on laisse Madame Plènozas là
où elle est, et je me débrouille pour annuler l’archivage. Mais
je vous préviens, c’est la première et dernière fois. Au moindre
doute sur votre travail et vous avez la section rouge sur le dos.
C’est bien compris ?
- « Oui,
Monsieur.
-
« Allez, au travail Angès. »
Assise
au volant, Léonor avait la mâchoire crispée et tentait de retenir
ses larmes. C’était la première fois qu’elle prenait un
savon de la sorte, et cela lui faisait tout drôle. Vexée, elle
tentait de se calmer pour pouvoir enfin appuyer sur les touches de
son GPS, mais ses mains ne voulaient pas s’arrêter de trembler.
La
section rouge… Nan mais je rêve…
Elle
finit par secouer la tête rapidement et se força à penser à autre
chose. Elle décida d’avancer, et de régler le trajet plus tard,
quand elle serait sortie d’Atlantys.
L’université
La Tour était la plus prestigieuse du pays. Tous les sims issus
d’une famille aisée y passaient un jour, mais pas seulement.
Certains quartiers avaient mis en place l’année passée des
bourses permettant aux jeunes les plus méritants d'accéder à un
enseignement de haut niveau. Même si cette université était la
plus chère, les autres n’étaient pas données non plus, elle-même
et Ryan ayant dû compter également sur les bourses et les revenus
de leurs différents jobs étudiants pour arriver à survivre pendant
ces 4 années. Clairement, il y avait des choses à faire concernant
l'intégration des sims les moins fortunés dans le système
universitaire du pays. Elle réfléchissait à tout cela lorsqu’elle
arriva à l’entrée du domaine, où elle fut priée de laisser sa
voiture. On lui dit que pour se déplacer, il y avait les taxis (dont
les conducteurs étaient en train de déjeuner ), ou la marche à
pieds. N’ayant pas de temps à perdre, elle demanda un plan, et se
rendit d’un pas décidé à l’association d’Atlantys, REDZ. Une
fois arrivée, la taille du bâtiment lui coupa le souffle, et elle
ne pu s’empêcher d’être agacée par l’étalage de richesse
avec l’exposition des 2 voitures de sports les plus chères du
marché.
Lorsqu’elle
sonna à la porte, elle fut accueillie assez fraîchement par le
majordome, qui devait avoir des consignes concernant la réception
des visiteurs. Peu enclin à la laisser entrer, il ne s’effaça qu’une
fois qu’elle lui eu spécifié qu’elle travaillait pour le compte
d’Irène d’Atlantys.
Une
jolie rousse vint alors à sa rencontre. Elle se nommait Madeline
Normand, et était navrée de ce qui était arrivé à Nyls, qu’elle
côtoyait depuis sa plus tendre enfance. Alors qu’elle commençait
à lui exposer les raisons de sa visite, Léonor fut interrompue par
une autre étudiante, qui dit à son amie qu’elle « s’en
chargeait ». Madeline s'exécuta et laissa la place à une
jeune femme à l’air moins commode.
Alors
qu’elle s’apprêtait à enfin exposer le but de sa présence, son
interlocutrice la coupa :
- «
Je sais pourquoi vous êtes là. Vous venez fouiner dans les affaires
de Nyls. Mais vous pouvez repartir, il n’y a rien.
- « Et
vous êtes…?
-
« Mathilde Bonnet. Il me semble que vous avez rencontré mon
père chez les Plènozas. »
Ben
voyons. Je comprends mieux pourquoi Maître Bonnet a tiqué la dernière fois…
-
« Ecoutez, Mathilde. J’ai vraiment besoin d’en savoir plus
sur les habitudes de Nyls, pour que sa famille puissent enfin faire
leur deuil. Si je réussis à trouver ce que je viens chercher, le
dossier sera clos et tout le monde pourra passer à autre chose. Je
sais que vous avez reçu des consignes de votre père, mais s’il
vous plaît, réfléchissez deux secondes à ce que vous êtes en
train de faire : vous empêchez une famille d’enterrer son
enfant. »
-
« Je n’ai pas l’habitude de désobéir, et je n’ai
certainement pas le recul nécessaire pour juger si votre
intervention aura un effet positif sur cette histoire. Mon père doit
penser que la police d’Atlantys est à même de mener à bien cette
enquête, et qu’elle n’a pas besoin que des gens de l’extérieur
viennent mettre leur nez dans nos affaires. »
Commençant
à perdre patience, Léonor posa ses mains sur ses hanches :
- « Et
vous ne trouvez pas que ça traîne depuis quelques temps ? C’est
évident que la police a des difficultés, et je suis là pour les
aider. Rien de plus.
-
« Désolée, mais je vais suivre les instructions de mon père
et vous demander de sortir. »
La jeune
fille fit signe au majordome, qui s’avança vers elles. Léonor se
rapprocha d’elle :
-
« Aviez-vous de l’affection pour Nyls ?
-
« Comment ça ?
-
« Est-ce-que vous aussi avez joué dans les mêmes bacs à
sable? Est-ce que vous vous souciez de sa mémoire?
-
« C’est dingue, vous essayez de me soutirer des informations
jusqu’au dernier moment…
-
« Je vous dit ça parce-qu’ils comptent dire qu’il est mort
d’une overdose. Donc si c’est vrai, peu m’importe, mais si vous
avez quelque chose à dire qui prouverait le contraire, c’est
maintenant ! »
Le
majordome l’avait déjà empoignée par le bras, mais Mathilde lui
fit un autre signe lui indiquant d’interrompre son geste.
- « Ils
vont dire quoi ?
-
« Qu’il s’est suicidé en prenant une dose trop forte de
stupéfiants.
- « Mais
c’est ridicule ! »
Léonor
souffla légèrement. Elle avait gagné le droit de continuer un peu.
Après
son exclamation, la jeune fille s’était vite reprise et regarda
Léonor avec circonspection.
-
« Qu’est-ce-qui me dit que c’est la vérité ?
-
« Rien. Peu de gens sont au courant, puisqu’Irène d’Atlantys
a voulu garder les résultats de l’analyse toxicologique secrète
en attendant mes conclusions. Donc ça ne vous paraît pas cohérent
? »
Mathilde
ne répondit pas. Elle semblait hésitante quant à la conduite à
tenir. Au bout d’un moment, elle finit par dire :
-
« C’était quelqu’un de relativement secret. Très
honnêtement, je ne connaissais pas ses loisirs, ou ses addictions
s’il en avait. Maintenant, de là à le suspecter de se droguer…
C’est vraiment embêtant… Soit on part du principe que les
résultats sont justes, et à ce moment là, soit il s’est suicidé,
soit on l’a aidé. Si en revanche, les résultats sont erronés,
cela est très embêtant pour la famille des Plaines ou la famille
Normand.
-
« Normand ?
-
« C’est eux qui sont responsables des analyses de la partie
médecine légale. Aucune des possibilités n’est raisonnablement
envisageable !
-
« C’est pourtant les seules que nous ayons. Donc, d’après
vous, se pourrait-il qu’il se soit suicidé ?
- « Non.
Il travaillait trop sur son projet ça. Non, vraiment, il voulait
vraiment le mener à bien.
-
« D’après vous, qui aurait pu en vouloir à sa vie ?
- « Je
ne sais pas ! Dans d’autres circonstances, je vous aurais répondu
« personne », mais évidemment, étant donné les faits…
Nan, je ne sais pas… Il faudrait demander aux personnes qu’il
fréquentait… Peut-être qu’après tout, je ne le connaissais pas
très bien et qu’il avait des faiblesses…
- « En
premier lieu, il faudrait que je vois sa chambre.
- « Je
veux bien vous la montrer, mais elle a été nettoyée de fond en
comble.
- « J’aimerai
quand même jeter un coup d’œil."
Mathilde
l'emmena alors au deuxième étage, et pour cela elles prirent un
magnifique ascenseur. Chaque objet de cette association était une
démonstration de richesse : tapisseries, boiseries, parquets,
décorations, mobilier... Le nombre de pièce n'était pas évaluable
d'un simple coup d'oeil et les couloirs n'en finissaient pas : le
bâtiment était démesuré. Léonor fut sortie de ses pensées par
son guide qui venait de s'arrêter devant une porte.
Si cette
pièce était bien la chambre de Nyls d'Atantys, Mathilde n'avait pas
menti : la pièce avait carrément été javellisée. Après avoir
fait un tour, surtout pour la forme, Léonor demanda :
-
« Qui s'est occupé de vider la chambre ?
- « Irène
d'Atlantys et Prys Plènozas.- « Est-ce que vous savez s'il a laissé des choses à lui, dans d'autres pièces ?
- « Ah ça non, il était très méticuleux. Il ne laissait jamais rien traîner. Ah, attendez... Maintenant que vous le dites, y'a un dossier à son nom sur un des ordinateurs. Ça devrait vous intéresser... »
Dans le dossier en question, des cours, des liens internet en rapport avec des exposés, et un dossier intitulé « courrier ». Il y avait un lien vers sa messagerie, dont les identifiant et mot de passe étaient mémorisés par l'ordinateur.
- « Vous laisseriez votre messagerie en libre accès si vous vous sentiez menacée, vous ? »
Léonor sourit en guise de réponse.
- « J'ai quelques noms, dont un qui revient souvent : Suzanne Ebadi.
- « Sa petite copine ?
- « Aucune idée. Ils étaient souvent ensemble en tout cas... Enfin c'est dommage, vous venez juste de la louper.
- « Comment?
- « Elle est passée à l'assoc' au moment où vous vous entreteniez avec le majordome mais n'est restée que deux secondes.
- « Où est-ce-que je peux la trouver ?
- « Bougez pas, y'a un annuaire sur le site du campus... Ah bah, c'est juste derrière l'assoc' ! Elle habite de l'autre coté du mur, celui qui longe le jardin... »
Léonor nota son adresse e-mail sur un papier et le tendit à la jeune fille :
- « Ça vous ennuie de m'envoyer la totalité de la messagerie sur ma boîte ? Votre prix sera le mien.
- « Vous en faites pas... Tout ce qui m'importe, c'est que vous trouviez le fin mot de l'histoire.
- « Merci beaucoup, vous m'avez vraiment aidée. »
La jeune
femme sorti à la hâte et se dirigea vers la petite maison derrière
l'association. Les dimensions n'avaient rien à voir, et il était aisé
d'en déduire la taille du portefeuille de la jeune fille.
Lorsqu’elle
sonna, une brune élancée vint l'accueillir, et encore une fois,
cela manquait un peu de chaleur.
- « Faites
vite s'il vous plait, je dois aller travailler, dit-elle avant même
que Léonor n'ait eut le temps de se présenter.- « Je m'appelle Léonor Angès, et je pense que vous savez déjà pour quoi je suis là... »
Suzanne
baissa les yeux. Léonor sentit qu'elle était très mal à l'aise,
mais elle ne savait pas si c'était un bon ou un mauvais signe.
Sans un
mot, elle l'avait invitée à entrer, et lui avait proposé quelque
chose à boire. Après s'être décidée pour un jus de fruit, elle
jeta un coup d'oeil autour d'elle et se dirigea vers la fenêtre.
Quelle
belle vue... Enfin quelqu'un qui
va pouvoir me dire quelque chose sur ce mystérieux Nyls.
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