2.04 Pantins de chair - Partie 1











- " Bonjour, Lieutenants Dubois et Oneka. Nous sommes ici pour le signalement."




***




L'attente.


Elle a quelque chose de sympa, quand on attend une bonne nouvelle. C'est long, mais le cœur bat fort, l'exaltation est là. En revanche, quand le pire est redouté, c'est une chute sans fin. Chaque minute est plus douloureuse que la précédente et enterre un peu plus profond l'espoir bien au fond des tripes.


Le personnel soignant le traite avec sollicitude, touché par l'abnégation qui le garde au chevet de son ami heure après heure, même quand les membres les plus proches de la famille ont levé le camp.


Mais ils se trompent. Si Kay reste là, ce n'est pas pour apporter un quelconque soutien à la coquille vide qu'est Corey depuis son arrivée à l'hôpital... Non... C'est parce-que c'est le seul qui n'a pas de point de chute. Kay est paralysé. Par la peur de perdre celui qui est devenu son meilleur ami et la culpabilité de n'avoir su le protéger. C'était dans ses cordes, pourtant. Mais il n'a servi à rien.
Il est sans but, également. Que va-t-il devenir sans lui ? Que va-t-il devenir au moment où il devra se prendre en charge, où il n'aura plus de refuge en cas de coup dur ? Comment va-t-il gérer ses manques et ses angoisses ?
À cette pensée, il ne perd ni son souffle, ni ne vacille : il sait comment il va gérer. Il résistera peut-être une ou deux semaines puis au premier caillou sur sa route il trébuchera et tombera le nez dans la poudre.
Alors il attend, soutenu autant par le mur que par l'exact opposé du courage qu'on lui prête, retardant le plus possible le moment où il devra mettre un pied devant l'autre pour continuer sa misérable vie en laissant partir un meilleur que lui.





***







Jérôme Gerold a la tête ailleurs. Il trompe ses collègues en faisant des aller-retours entre son ordinateur et le tableau mais son esprit est focalisé sur Nadia. Il n'est pas tellement surpris qu'elle ne soit pas là ce matin, même si elle l'avait habitué à plus de combativité ; quelques années plus tôt, elle aurait été capable de lui tenir tête. Ce qui l'ennuie vraiment, c'est qu'elle ait gardé des secrets, à fortiori de cette envergure. Quel temps perdu ! Et maintenant que le frère a disparu il se retrouve à la case départ. Si cette gourde l'avait mis au parfum, la situation ne serait clairement pas la même. Il peste et va retourner à son bureau quand son téléphone vibre dans sa poche.


" Oui ?" Les sourcils froncés, le policier attend suspicieux que l'inconnu dévoile son identité. C'est finalement une voix féminine et anciennement familière qui lui répond.
" Jérôme ? C'est Marie. Marie Oneka. Comment tu vas depuis le temps ?
" Bien et toi ?" Son cerveau carbure pour maintenir l'apparente décontraction de l'échange tandis qu'il réfléchit à toute allure pour découvrir la raison de cet appel importun.
" Bien, la routine. Dis-moi... Tu es proche de ta coéquipière ?
" ... Pourquoi ?" L'engrenage s'enraye. Il faut qu'il soit plus réactif que ça.
" ... J'ai été chargée d'une enquête pour violences conjugales à son encontre..."


" ...
" ... Elle est actuellement hospitalisée à San Mych en psy... Tu le savais, toi ? Chez toi les gens n'ont absolument aucune idée de ce qui lui arrive. Après je comprends, hein... Ce n'est pas quelque chose qui s'ébruite... Tu pourrais, toi, me parler un peu de sa vie, de son conjoint ? J'ai regardé son casier et il n'y a rien mais... J'ai réussi à faire parler tes collègues... Ne leur en veux pas je suis irrésistible comme tu le sais... Bref... Tu confirmes qu'il a le sang chaud et la main leste ?
" ... Oui. En effet. Il a des antécédents - que ses parents sont parvenus à faire effacer - et se trouve être très possessif envers Nadia. Je ne suis pas surpris.
" Ah oui donc pour toi il la bat ?
" ... Qu'a-t-elle dit ?
" Je ne suis pas allée la voir encore. J'ai vu sa psy qui préfère qu'on soit sûrs de notre coup avant d'aller la perturber avec ça. 
" Comment as-tu été amenée à enquêter là-dessus ?
" C'est un soignant qui nous a alerté. Elle aurait des ecchymoses sur tout le corps et a eu une réaction de défense très forte quand il lui a posé des questions. Son compagnon a parlé d'une agression, chez elle, par un inconnu qui cherchait des infos sur une affaire en cours... Il m'a aussi dit qu'une équipe était venue mais je n'en ai trouvé aucune trace. Tu ne saurais rien à ce sujet, par hasard ? Qui expliquerait pourquoi le copain aurait assuré quelque chose qui était facilement vérifiable et donc réfutable ? Il est quasiment tombé de sa chaise quand je lui ai appris que sa version ne tenait pas.
" ... Elle le tromperait ?
" ... Avec son bourreau ? Ou le conjoint s'en est rendu compte et a perdu son sang-froid ?
" Je ne peux pas t'en dire plus pour le moment. Mais je vais me renseigner.
" Donne-moi des noms, plutôt. Tu as sûrement autre chose à faire.
" Cette gamine est quasiment de ma famille. Je n'ai pas d'autres choses à faire que de l'aider. C'est déjà suffisamment embarrassant de n'avoir rien vu... Laisse-moi aider, Marie...
" Jérôme...
" Marie... 
" Oh... bon... Tu me fais ça dans les règles de l'art, ok ? Noms, notes, heures, sources, la totale. Je te fais confiance, Jérôme.
" Je te tiens au courant dès que j'ai du nouveau.
" Ok. Je te rappelle demain. "

Il raccroche, transfert sa ligne pro sur son portable et disparait si vite du commissariat que personne ne remarque qu'il est parti. C'est qu'il a une urgence, Jérôme. 




***






- " La chambre de Nadia Calcuta, s'il vous plaît.
- " C'est sur votre droite à l'étage. Porte sécurisée au fond à droite. Je préviens de votre arrivée."


- " Je ne crois pas vous reconnaître parmi les policiers chargés de l'enquête...
- " Je suis le coéquipier de Nadia.
- " Les visites doivent être autorisées par son médecin.
- " Où puis-je la trouver ?
- " Dans son bureau au rez-de-chaussée... Demain matin.
- " ... Je vois. Écoutez... J'étais un ami de ses parents, qui sont décédés...
- " J'ai vu sa mère pas plus tard que ce matin...
- " Sa mère adoptive. Elle a été placée après le décès de ses parents biologiques. Mère adoptive qui est complètement manipulée par le conjoint de Nadia. Fabien Django fait barrage avec tous ceux qui seraient en mesure de la sortir de ses griffes. Son hospitalisation est une véritable aubaine, car si vous me le permettez, j'aurai une chance de la faire parler et elle pourra être soignée plus efficacement. "


- " Je ne suis pas autorisé à vous permettre la visite. Il faut passer par son médecin.
- " Médecin qui a refusé qu'on l'entende. Qu'on entende LA VICTIME. J'ai bien peur que le compagnon de Nadia influence sa collègue comme il a manipulé tout l'entourage de Nadia...
- " ...
- " Elle a besoin d'alliés qui ne sont pas sous la coupe de son conjoint. Et cette chambre, dans ce service, est peut-être le dernier endroit où je pourrai véritablement lui venir en aide.
- " ... Je vous laisse dix minutes. 
- " Merci. "



Jérôme rassemble ses idées. Il doit faire vite, être efficace. La bonne nouvelle, c'est qu'elle a déjà peur de lui, comme en témoigne son sursaut lorsqu'elle l'aperçoit et sa précipitation à se lever.



- " Qu'... Qu'est-ce-que vous faites ici ? "

Il ne peut s'empêcher de sourire, fier de son tour, de sa puissance.

- " Je viens te prouver que tu ne peux pas m'échapper. Tu n'as pas compris, je crois, la dernière fois.
- " Qu... Qu'est-ce-que vous voulez ?
- " La planque de ton frère. Si tu croyais que j'allais me contenter de sa maison vide...
- " Vide ? "


- " Ne fais pas l'innocente. Je sais très bien que tu as prévenu ton frère.
- " ...
- " Donc maintenant, tu me dis où il est avant que je m'énerve."

Il ne pensait pas tirer à la fois autant de satisfaction et de mépris pour des trémolos dans sa voix : 

- " Et vous allez faire quoi de plus, hein ? 
- " Ne me force pas à être plus ingénieux s'il te plaît. Tu n'en sortiras pas gagnante.
- " Même si je le savais je ne vous dirais jamais où il est."

Il s'approche, elle agite ses jambes pour trouver un appui sur son lit et glisser vers l'arrière.

- " J'obtiendrai toujours ce que je veux de toi, Nadia. On m'a demandé ce que je pensais de ton cher et tendre, qui est actuellement en garde à vue car il est suspecté de violences conjugales, alors peut-être que tu devrais être plus mignonne. "

Elle écarquille les yeux, affolée : 

- " QUOI ?
- " Tu as bien entendu. Je n'ai pas trop enfoncé le clou, pour l'instant, mais Sediki et sa clique ne s'en sont pas privés. Ton petit bagarreur ne s'est pas fait des amis lors de son dernier coup d'éclat et ça pourrait bien lui revenir dans la tronche cette fois-ci... À moins que tu ne sois docile... "

La menace à l'encontre de son compagnon la fait se lever brusquement, portée par toute l'agressivité que son corps affaibli lui permet.

- " ESPECE DE SALOPARD ! "


Il recule par reflexe, mais rit aussi, pas impressionné le moins du monde alors qu'elle déclame : 

- " Si vous croyez une seconde que je vais vous laisser vous en prendre à lui !
- " Tu ne comprends pas. Il n'a pas besoin de moi pour se foutre dans la merde. Par contre, je pourrais lui être utile pour en sortir. C'est entre tes mains, maintenant.
-" Je préfèrerais tout perdre que de vous laisser m'utiliser pour leur faire du mal, que ce soit à mon frère ou à Fabien.
- " Et il te reste quoi, au juste ?
- " Vous.
- " ... Moi ?
- " Vous. "

Jérôme perd son expression sarcastique à mesure qu'il comprend. Il finit par gronder : 


- " Tu ne sais toujours pas où est ta place. Tu n'es rien, Nadia. Tu n'es rien et tu n'as rien qui te permette de me menacer.
- " Rassurez-vous sur votre place de dominant comme vous le souhaitez, mais me pisser dessus est une chose, s'en prendre à mes proches en est une autre. "

Merde. Persuadé de sa fragilité, il avait sous-estimé l'effet que pouvait avoir la peur pour les autres de Nadia.


- " Petite imbécile. Si tu étais plus maline tu verrais que je suis le seul espoir pour ton mec. Mais au lieu de ça tu préfères me chauffer davantage ? Ta crédibilité est nulle. Tu ne pourras jamais rien contre moi."

Il pouffe, dédaigneux, et ajoute d'un ton qu'il veut sans appel : 

- " Tu l'auras voulu. "

Il se retourne, fou de rage, et se dirige vers la sortie d'un pas décidé mais elle le dépasse et se plante devant lui : 



- " Je réfléchirais à deux fois si j'étais vous. Vous savez ce qui est arrivé à la dernière personne qui m'a prise de haut."

Il renifle avec arrogance, narquois, et se laisse tomber vers elle, sa main droite le retenant au dernier moment avec un impact lourd contre la porte.


Elle ne peut réprimer un sursaut mais sa résolution reste intacte.


- " Ne me confonds pas avec cet abruti d'Oruscant.
- " Ne sous-estimez pas ma détermination à protéger mon "mec". Vous vous en prenez à lui, j'enterre tout ce pourquoi vous vous battez depuis 25 ans."


- " En condamnant ta propre quête ? Je n'en crois pas un mot.
- " Sans sourciller.
- " Je serais presque curieux de voir ça. Te voir te démener du fond de ta piaule chez les barjos, dans laquelle tu es, je te rappelle, grâce à celui que tu défends bec et ongles. Ce serait cocasse, tiens, qu'une camée aux antidépresseurs m'accuse de complotisme. "

Il la regarde avec des yeux rieurs mais au fond la colère ne cesse de monter. Une colère intense, profonde, qui extirpe des lambeaux douloureux de sa mémoire. Plus ça va, moins il peut voir cette fille en peinture. Il la tolérait quand elle était effacée, mais quand elle lui tient tête avec cet air résolu il ressent de puissants relents de violence. 
C'est pourquoi il préfère partir sans un mot après l'avoir écartée sans ménagement de son passage après qu'elle eût dit : 


- " La seule chose que j'ai à faire, c'est de vous sortir de l'ombre dans laquelle vous vous êtes méticuleusement lové. "







***







- " Vous pouvez disposer, soldat. "


- " Je n'ai pas l'autorisation de quitter mon poste, monsieur.
- " C'est exactement ce que je vous donne maintenant, soldat. 
- " Je ne crois pas que cela soit très prudent, monsieur.
- " Je prends bien note de votre avis. Vous pouvez disposer maintenant. Je prends les choses en mains.
- " ... À vos ordres, monsieur. "

L'agent paramilitaire lui tend un talkie-walkie qu'il glisse dans sa poche et prend congé non sans lui avoir demandé s'il a une arme, chose à laquelle il a répondu par l'affirmative, amusé quant à la nature de l'arme en question.


L'homme de main ouvre alors la cellule et referme la grille derrière lui sans prendre la peine de la verrouiller. 
Devant le détenu, il est partagé entre dépit et admiration. Comment ce misérable a pu cacher un spécimen valant des millions à une des plus grosses fortunes du monde sans jamais se faire prendre ? Enfin... Jusqu'à maintenant. Mais sans son intervention, Corey Gotha aurait-il lâché l'information ? Il paraissait fragile comme ça, mais il avait vaillamment lutté contre sa persuasion mentale. Il ne doutait pas qu'il aurait pu sacrifier sa vie pour protéger celle de Silvia.


L'espèce humaine est l'une des plus têtue qu'il connaisse, agrippée vaille que vaille à ce qui lui tient à cœur, que ce soit ses certitudes, ses biens, ses proches. Lui-même, la seule chose à laquelle il tient, c'est sa vie. Tous ses choix ne sont jamais dictés que par le seul soucis de son auto-préservation. Il y en a d'autres des comme lui ici, et ce sont ses préférés : tout est toujours plus simple avec eux. L'égoïsme et le matérialisme sont si faciles à satisfaire... 


- " Bonjour, M. Forestier. Ou préférez-vous "Magnolia" ? "

L'intéressé se relève péniblement ; il lui faut quelques secondes pour se redresser complètement.


Il ne trahit ni peur ni surprise, ne le regarde même pas.

- " Vous savez ce que vous faites ici ? "


- " Oui. "


- " Je vous plains, vous savez. "


- " C'est injuste ce qui vous est arrivé, à vous et votre famille. "


- " On ne peut qu'être admiratif de votre parcours. Vous étiez jeune quand vous avez récupéré la garde de votre sœur. Ça n'a pas dû être facile. J'imagine que vous avez pu compter sur l'aide des amis de vos parents... Amis qui ont dû se sentir coupables de ce qui est arrivé. Car s'ils n'avaient pas dérobé le camion, après tout, rien, absolument rien de tout cela ne serait arrivé...
- " ...
- " Est-ce-qu'ils ont eu l'honnêteté de vous le dire, au moins ? Où est-ce-qu'ils ont fait comme si de rien n'était ?
- " Qu'est-ce-que ça peut vous faire ?
- " Pas grand chose, c'est vrai... Mais je suis de nature curieuse... Et puis ça me ferait gagner un temps considérable si vous me donniez l'adresse de vos complices de LA CLOES.
- " Je n'ai rien à voir avec eux.
- " Mais oui, bien sûr. Je ne sais pas pourquoi j'ai toujours espoir que quelqu'un réponde à la question du premier coup...
- " Quand j'ai cherché à me rapprocher d'eux, ils m'ont mis une raclée et m'ont interdit de les approcher à nouveau. Mon père est un traître à leurs yeux. "

Quelque chose ne va pas. 

S'il en croit les signaux qu'il reçoit, il ne ment pas. Voilà qui est assez inattendu. Tout comme la façon dont ricoche ses tentatives d'emprise. L'air de rien, il a lancé plusieurs attaques mais aucune n'a réussi à s'ancrer.


- " Donc vous êtes en train de me dire que vous avez réussi, à vous tout seul, à cacher votre sœur ?
- " J'ai pas eu grand chose à faire. Mon père avait préparé des nouveaux papiers d'identité et je vivais aux Terriers, juste avant la réhabilitation et la construction du nouveau groupement scolaire. Donc l'arrivée de Silvia n'a attiré l'attention de personne à l'école de Parched Prospect puisqu'elle s'est fondue avec celle d'autres enfants. "


- " C'est quand même une sacrée veine ! 
- " Ah oui, un vrai coup de chance." Répond-il en levant un sourcil au-dessus de ses yeux plissés. "Après toutes les bonnes choses qui nous sont arrivées c'était vraiment trop. On se sentait vraiment coupables vis à vis d'Oaz'Corp qui perdait des milliards tous les jours. Je vous présente mes excuses par écrit ou à l'oral ça suffit ? "

Le ton passif-agressif du détenu retarde de quelques secondes le rire déclenché par le sarcasme. La créature sait pertinemment qu'il ment, il ne peut en être autrement, pourtant, il perçoit des décharges de sincérité. Ce type ne fabule pas. Il vit son mensonge, tel un mythomane, si bien qu'il doit absolument trouver une contradiction pour le prendre en défaut. 

- " Donc vous me dites que vous n'avez rien à voir avec les attentats revendiqués par LA CLOES ?
- " Oui. 
- " Comment avez-vous fait pour les trouver, à l'époque ?
- " Mon père m'avait laissé un numéro et un mot de passe.
- " Vous l'avez toujours ?
- " Mais oui bien sûr. Je ne sors jamais sans, même. "

Il pouffe de nouveau. Il l'aime bien, ce type. Sa désinvolture, qu'il rencontre chez un prisonnier pour la première fois, le séduit. 

- " Où êtes-vous allé les retrouver ?
- " À l'ancienne usine entre les Terriers et Strangerville.
- " Ils arrivaient par où ? "

Le prisonnier fronce les sourcils, ne comprenant certainement pas l'intérêt de la question si longtemps après les faits, mais réfléchit quand même : 

- " ... Des Terriers je crois... 
- " Ils sont repartis du même côté ?
- " J'avais la tête dans le sable. J'en sais rien et j'en avais surtout rien à foutre.
- " Réfléchissez…
- " Ah parce-que vous croyez qu'ils n'ont pas changé d'adresse depuis le temps ?
- " C'est moi qui pose les questions. Quel côté ? Les traces de pneus ? La poussière ? Vous avez vu quelque chose. Je suis persuadé que vous pouvez vous en souvenir.
- " ... Je sais plus... 
- " Quand vous revenez à votre voiture. Y'a-t-il d'autres traces que les vôtres ? "

Il réfléchit encore et l'homme de main est épaté par la facilité avec laquelle son interlocuteur trompe son propre cerveau. C'est bluffant. Il ne cesse de s'étonner puis réalise : bien sûr qu'il est bon. Ce n'est pas n'importe qui qui aurait pu échapper au rouleau compresseur qu'est Oaz'Corp. Il savait cette affaire d'envergure, mais il ne s'attendait pas pour autant à un tel niveau de résistance. Aucune de ses tentatives d'intrusion psychique ne fonctionne. Aucune. C'est une véritable machine de guerre qui se dissimule sous cette mine fatiguée. 

- " Oui... " Reprend l'interrogé après un instant. "Mais c'est normal on est arrivés du même côté... Je... Ils ont fait demi-tour. Ils sont retournés aux Terriers.
- " Ils étaient combien ?
- " Trois.
- " Ils se sont mis à trois sur vous ?
- " Non. Un a suffit. Il m'a assommé avec une seule droite. "

La créature rit à nouveau. Elle lui plaît bien son histoire !

- " Ah oui, vous deviez être moins gaillard qu'aujourd'hui.
- " J'avais 20 ans, j'étais un gosse sans histoire.
- " Comment vous avez survécu, tout seul aux terriers ?
- " Discrètement.
- " ... Manifestement. Mais vous avez bien dû gagner votre vie ? La maison que vous avez... Elle a de la valeur. Comment avez-vous fait pour la financer si vous n'avez pas été aidé ?
- " J'ai habité pendant des années dans une cabane sur un terrain à l'abandon que mon père avait acheté pour se cacher de vous. À la réhabilitation du quartier il s'est avéré que ce tas de poussière était un cheveu dans la soupe des promoteurs. J'en ai tiré parti. Et après j'ai enchaîné les jobs, appris sur le tas. J'ai deux boulots, aussi.
- " Ah oui... Menuisier le jour et videur la nuit. Comment êtes-vous passé du gringalet qui s'effondre après une seule gifle à gorille ?
- " C'est un service que m'ont rendu les O'Meara. Comme je savais bricoler ils m'ont engagé plusieurs fois comme homme à tout faire dans leur bar. Quand je suis revenu amoché suite à ma rencontre avec les gars de LA CLOES ils ont eu pitié de moi et m'ont appris à me défendre. Si bien qu'ils ont fini, quand ils manquaient de bras, par m'appeler en renfort. C'est mieux payé que les petits travaux de rafistolage.
- " Ça c'est parce-que vous avez un très mauvais sens des affaires. Vous regardez un peu les commentaires sur votre travail d'ébéniste ? Personne ne comprend les tarifs aussi bas ! Enfin... Ce n'est pas le sujet. Je suis quand même assez étonné que vous soyez d'aussi bonne composition. C'est rare d'obtenir autant d'informations sans avoir à s'énerver. 
- " Vous vous plaigniez de l'inverse il n'y a même pas cinq minutes.
- " Finalement je trouve ça encore pus louche. Pour un peu je croirais que vous me récitez une leçon...
- " C'est peut-être parce-que je me suis préparé toute ma vie à ce moment ? Mon père m'a confié tout ce qu'il savait en même temps que la patate chaude...
- " La patate chaude ? C'est comme ça que vous considérez votre sœur ? "

Elle feint l'outrage, narquoise. Son interlocuteur, pour la première fois, baisse le nez. 

- " J'en suis pas fier... Mais... Toute cette histoire m'a gâché la vie... La sienne aussi, celle de tous les enfants morts... La CLOES m'a laissé seul avec ce secret. Avec cette angoisse de me faire prendre pour un crime non seulement que je n'avais pas commis mais dont en plus j'étais une victime collatérale. J'ai cru devenir fou... J'avais perdu mes parents, j'étais sans ressources, et mon père à moitié dément revient d'on ne sait où me confier la charge d'une théorie du complot et d'un enfant kidnappé deux fois... Donc le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne l'ai pas bien vécu.
- " Eh bien il fallait venir nous voir ! On vous aurait soulagé !"

Le détenu lui lance un regard mauvais, il explicite :

- " Vous avez l'air persuadé que nous allions lui faire du mal... Mais ce n'est pas le cas. Votre père vous a raconté un ramassis de mensonges, influencé qu'il était par La CLOES. Entre nous et eux, je peux vous assurer que ce n'est pas nous, vos ennemis.
- " Ou peut-être que vous l'êtes tous les deux...
- " V...
- " Mais ça ne change rien de toute façon. Ça n'a plus d'importance.
- " Et pourquoi ça ? 
- " Comment ça, "pourquoi ça ? " ? C'est plutôt évident, non ? Attendez... Vous ne savez pas ? "


- " Qu'est-ce-que nous devrions savoir ?
- " Eh bien... que ma sœur est morte... "

L'homme cligne des yeux sous la surprise ; devant le culot, l'outrecuidance, l'effronterie. Il se reprend néanmoins, plus déstabilisé qu'il ne le voudrait : 

- " Oh eh bien c'est incroyable comme cela arrange vos affaires... "

Un regard noir et plein de dégoût lui répond. Il poursuit : 

- " Oui enfin, façon de parler. Mais votre sœur décédée, nous n'avons plus à la chercher...
- " Il me semble pourtant que vous avez approché Corey Gotha. Je le lui ai appris en personne. Je suis assez étonné que vous n'ayez pas eu cette information... Après... Il était dans le déni et peut-être bien trop occupé à me haïr pour me croire. Que vous a-t-il dit quand vous lui avez demandé s'il avait des nouvelles de ma sœur ? "

L'homme de main a le sifflet coupé, de nouveau. Mais il va le faire passer pour un incompétent par-dessus le marché ? Il sait qu'il doit faire vite, alors il embraye sur une stratégie absolument improbable : 

- " En effet... " Concède-t-il. " Maintenant que vous le dites, il est possible que j'ai mal interprété sa... réponse. Et donc... Si elle est morte, on devrait pouvoir retrouver son corps ?
- " Si cela avait été une mort traditionnelle... Certainement... Non pas que je vous aurais aidé à profaner sa tombe mais... " Il fait une pause avant de se lancer. " Elle est tombée enceinte. La grossesse s'est très mal passée, Silvia n'a pas supporté... Ni physiquement ni mentalement... Elle a eu peur de ce qu'elle allait mettre au monde..."

Il se tait, le visage fermé, les yeux baissés. Il déglutit.

- " J'ai brûlé le corps."

L'interrogateur prend quelques secondes avant de répondre : 

- " Voilà qui est fâcheux. Donc je me retrouve avec un sujet désintégré et un prisonnier qui ne peut rien m'apporter comme information qui serve mon employeur..."

Cette fois, le regard est direct, et il le voit hausser les épaules : 

- " Sans parler de satisfaction, j'admets y trouver un certain réconfort..." Sa voix se casse néanmoins juste après et se fait plus sourde : Maintenant que je suis là, c'est fini. Faites ce que vous voulez de moi. Je ne manquerai à personne, je ne laisse rien. Pas même une preuve qui pourrait servir à sauver ma peau. "

La créature est soudainement réduite au silence par la saturation de ses capteurs par le gouffre émotionnel qui lui fait face, alors même qu'elle est consciente que c'est une mise en scène. Daniel Magnolia se sert du fond de son histoire pour en travestir la forme et cela passera sans aucun doute comme une lettre à la poste au visionnage de l'enregistrement. Elle n'en revient pas de l'aubaine qui lui est offerte. Elle pourrait facilement s'en contenter, mais la créature est prudente. Devant l'importance du sujet, il est indispensable d'aller au bout du processus, seule manière d'obtenir une assurance vie. Elle se doutait qu'elle serait amenée à le faire, mais se plonger dans le psychisme de ce gars-là va être tout, sauf une promenade de santé. C'est pourquoi elle soupire avant d'énoncer : 


- " Très bien. Je prends note. Il me reste juste une dernière petite chose à faire avant de partir... Ça risque de piquer un peu. Mais plus vous vous laisserez faire, moins ce sera désagréable... "


 - " ... Pour tout le monde."





















Commentaires

Arcaluce a dit…
Le titre du chapitre est magnifique.

Trois parties où la tension est à son comble...

Dans ce couloir gris, Corey : pose magnifique, expression parfaite. Les différents angles de vue mettent bien en valeur son attitude figée, comme le temps qui s'est figé dans cette interminable attente.

Dans une chambre d'hôpital, Nadia : virez-moi cette lieutenant qui bâcle son travail en tirant des conclusions hâtives ; virez-moi ce novice à la réception. Pauvre Nadia, mise face à son bourreau à cause de l'incompétence de ceux censés la protéger. J'espère qu'elle trouvera la force de se battre, qu'elle aura la possibilité de trouver la faille qui lui permettra de remporter la guerre malgré les batailles où elle a dû s'avouer vaincue.

Dans une cellule, Dan : bien amoché, mais avec toujours cette étincelle dans le regard. Cette étincelle qui le guide comme une lumière pour perdre la créature dans les méandres de son cerveau. Je crains cependant, avec la scène finale, que ses efforts ne se retrouvent réduits à néant.

Même si je ne commente pas toujours, j'aime ton univers dense, sombre, et je te dirai la même chose qu'à Eul' : si je viens lire ton histoire, c'est parce que je m'attends à être bousculée, à trembler pour les personnages, et à découvrir que certains d'entre eux ne seront peut-être pas au générique de la saison 3.
Arcaluce a dit…
Aaargh, les prénoms et moi : Kay, pas Corey...
Eulaline a dit…
Quelle affaire, cela ne va pas être évident de dénouer tout ça. J'adore ♥
En vrac, comme d'hab:

Les signalement- je comprends les soignants, je comprends que ce signalement soit pris au sérieux (heureusement que parfois c'est le cas :) ) par la police lorsqu'il leur arrive, surtout que Nadia fait partie de "la maison". Quelle aubaine pour Gérold :o qui y voit une belle opportunité de reprendre la main sur Nadia. Clairement, ça se tente :o
Je suis en extase devant la confrontation Gerold/Nadia. Un grand moment et pas seulement parce que je suis ravie de revoir Nadia :D Quelle beauté, quel regard... alalala, magnifique. Tes screens sont incroyables, le duel entre le deux filent des frissons.
J'étais si triste de voir Nadia dans la saison précédente, si désemparée, si seule, si fatiguée. Et là, je la retrouve qui réagit avec ses tripes parce que, comme je m'y attendais, Gerold commet l'erreur d'exiger de Nadia qu'elle choisisse entre son frère et Miko. Quel moment incroyable, je suis aux anges.
Bon, je retombe un peu les pieds sur terre parce qu'il faut bien avouer que ce n'est pas gagner tout ça :o Je me réjouis de découvrir comment des mots Nadia va passer aux actes.

Kay - Je voudrais tellement me dire que quelque part, il y a une main bienveillante pour apaiser et guider ce pauvre garçon mais où que je me tourne, je ne vois aucune lumière qui puisse l'accueillir. Comme lui, je crains le moment où le corps de Kay va s'éloigner de ce mur porteur et le laisser reprendre son chemin de destruction, avec pour nouvelle compagne, en plus de tout ce qu'il trimballe déjà, ce sentiment de culpabilité qu'il ressent déjà à l'égard de Corey.

Corey - Je m'en doutais, ça fleurait mauvais ... La bestiole lui a complètement brûlé le cerveau. *soupir*

Dan- ah mon petit Dan, il se débrouillait bien. J'étais très fier de lui mais voilà, il ne connaissait pas autant qu'il l'aurait fallu son ennemi :/
Bien tenté, dirais-je, héroïque même. Alea jacta est, espérons que Dan est aussi fort et vaillant que je le crois, que je l'espère.

J'ai trop hâte d'être à la semaine prochaine! Encore merci pour tout ça, GGo, j'adore! ♥♥

PS: Il n'empêche j'ai quand même bien ri lorsque la bestiole venue d'ailleurs a montré quelque signe de contamination humaine, deviendrait-elle matérialiste et égoïste comme ces pauvres humains que nous sommes : "Ça c'est parce-que vous avez un très mauvais sens des affaires. Vous regardez un peu les commentaires sur votre travail d'ébéniste ? Personne ne comprend les tarifs aussi bas !" :D J'aime trop ces moments en décalage de la réalité que vivent les personnages. Encore un petit bijou, ce passage ♥
GGO a dit…
Arcaluce : Merci pour le titre, ça me fait plaisir. :D Idem pour la pose, c'est moi qui l'ait réalisée celle-ci :D

Nadia n'a clairement pas de chance. Mais il ne faut pas oublier que son mensonge a empiré une situation déjà bien tendue qui non seulement lèse Fabien mais en plus donne des munitions supplémentaires à Gerold. Enfin... on peut espérer que l'erreur de Gerold va lui donner un petit shot d'énergie du désespoir :( En tout cas c'est un point de non retour pour elle.

Dan sait pourquoi il est là et il est au clair avec ça, ce qui lui permet de garder un certain aplomb. Il était d'ailleurs préparé à résister à de l'hypnose ou à des drogues. Mais c'est sûr qu'une attaque extraterrestre pas trop XD

Pour la suite, on verra bien ^^ Merci pour ton retour qui me fait très plaisir.


Eulaline : Je suis contente que le passage avec Nadia soit bien passé parce-que franchement j'ai eu un peu de mal à l'écrire. Ce n'était pas du tout évident de prendre cette approche-là mais c'était sûr que ses marques allaient attirer l'attention des soignants et son état psychologique inquiétant, ses réactions bizarres aux questions... bref, ça allait forcément avoir des conséquences.
Gerold n'a jamais été un type bien, mais il n'était pas malveillant, avant. Egocentré oui, indifférent, oui, mais il ne voulait pas faire le mal. Il a vrillé doucement et ce sera expliqué. Mais je ne vais pas créer de suspense, les explications ne seront pas du tout à sa décharge.

On croise les doigts pour Corey, Kay et Dan :/

Merci merci merci pour ton enthousiasme.
Eulaline a dit…
GGo,
C'était très malin et très cohérent de prendre cette approche-là concernant les coups que présente Nadia et ses réactions "défensives". Je trouve logique que les soignants s'interrogent à ce sujet et le passé de Fabien ne joue pas en sa faveur. Bien vu.

Bah pour Gerold, je continue à bien l'aimer, cet homme-là, qui perd tout sur le chemin, se retrouve pour ainsi dit nu en plus d'être seul mais qui ne lâche rien parce qu'il suit une quête pour laquelle il est prêt à tout. Il n'est pas si différent de la Nadia d'avant, il en aurait pu en faire une alliée mais un solitaire reste un solitaire. Dommage :/ Il pourra en accuser la terre entière, il restera qu'il est seul responsable de ce qu'il est devenu.
GGO a dit…
Eulaline : Ok ok, cool !
Ah je suis étonnée tu vois, je croyais que tu ne l'aimais pas XD
Merci encore !
Eulaline a dit…
J'aime tous tes personnages il y a juste l'un ou l'autre, Viktor par exemple à qui je ne souhaite pas grand chose de bon :o (Avertissement: Lin est à deux doigts de se retrouver du mauvais côté de ma liste si elle continue à s'obstiner à faire n'importe quoi)
:D
Nathalie986 a dit…
Tu as vraiment l'art de nous maintenir en haleine. Je me demande ce qui va arriver à tout ce petit monde.
Ils sont tous dans une mauvaise posture...

J'ai trouvé très intéressant d'avoir le point de vue de Sharon, même si je n'arrive pas vraiment à la cerner. Je me demande si ce qu'elle a raconté à Corey était réel ou si ce n'était qu'une simple manipulation. Cette histoire de bébé ne me dit rien qui vaille, comme si Sharon transposait l'histoire de Silvia sur la sienne...

Je m'inquiète beaucoup pour Jane... Est-elle toujours en vie ? Et si oui, dans quel état. Djalil a bien caché bien son jeu, il faut le dire. Je le soupçonne d'être infiltré pour le compte d'Oaz Corp.
Et Julie ? Jane avait parlé de la réveiller. Donc, elle n'était pas loin. Qu'est-il advenu d'elle également.

Oh, ce stress que tu nous mets !

On a laissé Silvia dans la forêt de Granite Falls en proie à la télépathie de l’E.T. On ne sait toujours rien d’elle...
Comment Daniel va-t-il se sortir, lui aussi de cette télépathie ? Et ensuite de cette prison ?

Corey m’inquiète beaucoup. Je me demande si les dégâts causés par la métamorphe sont irréversibles ou s’il y a un tout petit espoir que Corey redevienne Corey. J’ai envie d’y croire mais j’ai la triste impression que ça ne va pas du tout se passer comme ça... et c'est fort dommage car Ray risque de replonger. Je ne me fais aucun doute là-dessus. Corey lui tenait la tête hors de l'eau.

C’est bizarre mais, dans la forêt, lorsque Silvia a commencé à manquer d’air et à tousser, j’avais l’impression qu’elle ressentait ce qui arrivait à Corey. Mais, ne fais pas attention, j’imagine souvent des choses :)

J'ai beaucoup aimé le petit tête à tête entre Jérôme et Nadia. Elle ne s'est pas laissée faire et elle a eu raison. Tant pis pour son égo, à lui ! Je ne l'aime pas, celui-là !
Je sens que Nadia va reprendre du poil de la bête. En plus, elle a une bonne motivation !

Vivement la suite ! J'aime beaucoup la façon dont tu écris ton histoire et le suspens que tu maintiens au fil des chapitres.
Ton récit est magnifiquement illustré avec des images d'une justesse incroyable et vraiment bouleversantes pour certaines.
Merci pour ces bons moments de lecture, et vivement la suite ! :)


GGO a dit…
Eulaline Oh c'est un joli compliment, ça ! Haha je me réjouis déjà d'imaginer ta tête à la lecture des prochains chapitres avec Lin XD
Merci beaucoup <3

Nathalie C'est une chose que j'adore dans les histoires, avoir les deux versions (pas que dans les histoires, en fait XD). Donc je suis contente si j'arrive à semer le doute, si nous n'est pas cousu de fil blanc. :D

On va avoir des nouvelles de Jane Mardi 8, mais vous n'aurez pas toutes les réponses tout de suite. C'est fou franchement tous ces persos ça prend vraiment beaucoup de temps ^^" Comme je dois respecter une logique chronologique pour chaque je suis obligée de faire des sauts de puce et qui retardent l'arrivée des réponses. J'espère que ce ne sera pas trop lourd, à force.

C'est Julie qui a prévenu Jane, et on la revoit aussi au chapitre 5 (le suivant étant le 4.2).

Tu as raison pour le lien Silvia/Corey dans les arbres, c'était bien dans mon idée quand j'ai écrit :D


Nadia a du mal à se battre pour elle-même. Comme si elle ne se trouvait pas de valeur. Jérôme, complètement aveuglé par sa perversité, l'a oublié. C'est dommage pour lui, parce-que c'était quelqu'un de très intelligent. Mais tant mieux pour nous, dans un sens ^^

Un grand grand merci pour ce joli message qui me fait très plaisir. :D
Pythonroux a dit…
Une première partie de chapitre bien intéressante, on retrouve de "nouveaux" antagonistes et des méchants.

Dis moi, GGO, j'ai le droit de vouloir mettre mon poing dans la tronche de Jérôme, ce psychopathe ? Il "croit" en une cause qui est à mon sens, totalement erronée même si la "cible" n'est pas plus "gentille" voir peut être pire.

Petite créature, je ne suis pas certain que de vouloir rentrer dans le mental de Dan soit une bonne idée pour ta survie... On croise les doigts ou pas :D pour que tu survives ;)

Kay, accroches toi bordel de merde. Si tu ne le fais pas pour toi, fais le pour Corey. Il croit/croyait en toi.

Un super chapitre, je cours vers la deuxième partie ;)
GGO a dit…
Pythonroux Ah mais oui, tu as ma bénédiction, même XD

Tu as une bonne intuition concernant le voyage de la créature chez Dan. :D

Ah Kay... Le pauvre... :(

Merci beaucoup pour ton enthousiasme <3
Klohma a dit…
Je comprend que l'enquête commence par le plus évident ( pour eux) mais là clairement en temps que lecteur c'est frustrant 😅
On voit clairement Dan et Nadia dans de mauvais draps j'espère que ça ira ...
GGO a dit…
Klohma Ah c'est sûr !

Merci pour ton passage ! :D