2.05 La gueule du loup








La gueule du loup. Silvia connait bien cet endroit, c'est une habituée. Ses crocs ne cessent de lui frôler la gorge depuis sa première mort même si jusque-là, aucun claquement ne lui avait été fatal. Le pied sûr mais tous les sens en alerte, elle s'assure que cela ne change pas. 
Alors qu'elle sort de la bouche de métro et s'avance vers l'hôpital, elle se concentre pour éventuellement capter des signaux provenant d'Ig. Elle ne sait pas pourquoi, mais elle pressent qu'il pourrait être là. Et elle ne se trompe pas.


Une intense vague de picotements lui attaque la peau par la droite et fait vrombir tout son membre supérieur. Elle dirige instinctivement son regard dans cette direction et repère instantanément l'origine du signal. Elle ne reconnait pas la personne mais elle n'en a pas besoin : sa signature vibratoire lui est désormais familière. Silvia dévie sa trajectoire pour aller jusqu'à lui, convaincue qu'elle ne risque rien.


Arrivée à sa hauteur elle interroge sans préambule : 

-" Qu'est-ce-que tu fais là ?
-" Alors comme ça tu me remets ?
-" Réponds à la question.
-" Tu es un hôte étonnant, Silvia Magno...
-" La ferme ! La ferme, putain.
-" Oh la... Rassure-toi tu ne crains rien. Nous somme seuls ici. Ils sont tous les deux postés à l'intérieur.
-" Tu étais censé me faire disparaitre aux yeux d'Oaz'Corp. Qu'est-ce-que tu fous ? "


-" Du calme, du calme... C'est en cours. Je risque gros moi aussi, au cas où ça t'aurait échappé. Il faut faire les choses bien, sinon nos deux existences vont rapidement se compliquer.
-" Je suis rodée. Qu'est-ce-que tu fais là ?
-" Je suis venu te sauver la mise. Bon, celle d'Idril plutôt mais nous n'allons pas chipoter. Je me doutais que tu allais essayer de sauver ton copain.
-" Et ? Si c'était juste pour me dire qu'il y avait deux gorilles je l'aurais découvert toute seule... Je sais me débrouiller.
-" Oh, je ne doute pas que tu en sois persuadée... Mais tu n'es plus un fantôme, Silvia. Tu ne devrais pas les sous-estimer. Donc je suis ici pour empêcher que tu fasses tout capoter... et éventuellement t'aider à le sauver.
- " Tu leur as dit quoi à Oaz'Corp, me concernant ?
- " Je leur ai dit que je n'avais trouvé que la Dilgürog.
- " Pourquoi tu ne leur as pas dit que j'étais morte ? Tu crois pas que ça aurait réglé le problème ?
- " ... C'est donc bien la version officielle... Tout simplement parce-que si tu te fais attraper, je tombe avec toi. Excuse-moi de vouloir sauver ma peau... Mais rassure-toi, ton frère s'est occupé de la déclaration de décès."

La mention de son frère la déstabilise : 

- " Comment va-t-il ?
- " ... Tu veux vraiment le savoir ?
- " Pourquoi il est toujours emprisonné ?!
- " Mais tu crois que ça se fait comme ça, toi ? J'y travaille. Enfin j'essaie. Si je n'étais pas obligé de te chaperonner, j'irais assurément plus vite."

Le sarcasme la ramène à sa présence ici, si bien qu'elle décide à contrecœur de laisser la situation de son frère en suspens : 

-" Tu parles de m'aider à sauver Corey... Comment ? 
-" Avant de t'énerver, promets-moi de te souvenir que t'en prendre à moi condamnerait ton copain... Ok ?
-" Accouche.
-" C'est un peu à cause de moi s'il est dans cet état. Je ne sais pas si tu sais - ne connaissant pas ton degré de maîtrise de tes capacités - mais nous les SoAx - c'est notre nom Terrien - avons la possibilité d'infecter les autres créatures pour en retirer des informations. Quand on est bons, comme moi, on va vite et on peut programmer à distance la mort de ce qui correspondrait sur Terre à des virus améliorés, une fois la tâche menée à bien, afin de ne pas affoler trop longtemps le système immunitaire. Or pour Corey je n'ai pas pu aller vite puisque l'on m'a mis des bâtons dans les roues. Une personne normalement constituée s'en tirerait avec l'équivalent d'un bon syndrome grippal. Seulement, ton copain, ce n'est pas le plus costaud. Loin de là. Le stress pour l'organisme a été tel qu'il a perdu le contrôle de l'inflammation à tel point que les organes lâchent les uns après les autres. Le corps médical ne comprend pas ce qu'il se passe et pour cause... Ils sont dans l'incapacité de détecter l'élément pathogène. Tous les marqueurs de l'inflammation sont dans le rouge et les fonctions rénale, respiratoire et cardiaque se dégradent sans aucune raison apparente. L'infection a provoqué la décompensation d'un syndrome auto-inflammatoire ou auto-immun, je ne saurais dire. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'y a rien à attendre de la médecine humaine. Pour espérer le sauver, il faut d'abord parer à l'urgence et entamer une immunothérapie ou une thérapie cellulaire, puis rapidement démarrer une thérapie génique afin de le guérir. Les délais, actuellement, sont hors de propos ; il aura le temps de passer l'arme à gauche et à droite. C'est donc là que tu interviens."

Silvia sent ses sourcils s'arquer exagérément, à la hauteur de sa perplexité. Muette, elle laisse Ig poursuivre : 

- " Je ne connais pas le... pédigrée - appelons ça comme ça - complet d'Idril, mais il est fort possible qu'elle ait occupé un pollinisateur, qui est l'espèce la plus avancée scientifiquement à ce jour. Ses connaissances, associées aux capacités du SoAx, en font la meilleure chance de survie de Corey. Surtout la seule, en fait."


Silvia sent le sol se dérober sous ses pieds, accablée par un sentiment d'impuissance.
Après une petite pause durant laquelle il l'a observée, il demande : 

- " Peux-tu entrer en communication avec elle à ta guise ?"

Silvia refuse de croiser son regard pour ne pas lui offrir sa détresse sur un plateau d'argent. Il faut qu'elle se secoue car au moindre signe de faiblesse il est certain qu'il va retenter sa chance pour l'attirer de son côté, or elle est clairement en train de lui dérouler le tapis rouge.

Pour éviter de lui donner trop d'informations, elle répond par une question : 

- " Qu'est-ce-que je dois demander ?"

Il la fixe alors d'un regard amusé ce qui lui provoque une décharge colérique : 


- " Putain tu crois vraiment que je t'ai pas vu venir ? Réponds à la putain de question !
- " Tu dois tout simplement lui demander gentiment de le sauver. Mais pour ça tu as besoin d'un peu de matos : t'as un filon pour récupérer des cellules souches ?"

La stupeur réduit de nouveau Silvia au silence, l'empêchant de demander "Mais tu te fous de ma gueule ?".

- " Y'en a bien à Oaz'Corp..." reprend-il. "...mais je me demande si on ne pourrait pas aller se servir directement à la maternité.
- " Voler du sang de cordon ?
- " Pourquoi tu fais la grimace ? Il faut se donner les moyens de ses ambitions. 
- " Il faut forcément des cellules totipotentes ?
- " Non. Mais ça reste le plus pratique.
- " Des cellules souches mésenchymateuses, ça pourrait suffire ?
- " Le problème c'est la qualité et la correspondance HLA.
- " Et il faudrait quelle quantité ?
- " Il n'en faut pas nécessairement beaucoup, le SoAx peut les faire proliférer. Mais plus on en a, mieux c'est car cela nous permet de gagner du temps. Cela dit, encore une fois, nous n'avons pas identifié de donneur. Il faudrait parier sur la sœur, mais je ne sais pas si tu es prête à lui sucer la moelle... Et puis s'ils sont incompatibles ça ne va pas arranger tes affaires. En l'absence d'un donneur sûr, le sang de cordon est notre meilleur atout.
- " Tu me prends vraiment pour une conne putain. Tu crois que je ne sais pas à qui il est destiné ? À la seconde où ils s'aperçoivent du vol y'a douze escadrons d'Oaz'Corp qui déboulent. Putain ça s'trouve tu me racontes n'importe quoi pour me piéger en me faisant croire que tu me rends service."

Elle se sent gronder de l'intérieur et lui aussi manifestement puisqu'il change instantanément d'attitude.

- " Je ne parlais pas forcément de le collecter ici. Il y a d'autres maternités.
- " Je ne prendrai pas le risque d'exciter la curiosité d'Oaz'Corp. Et sinon, l'autogreffe ?
- " On est limités par le temps. Et puis je ne suis pas sûr qu'il soit assez en forme pour absorber les facteurs de croissance. On a besoin de matériel maintenant. Je lui donne moins d'une semaine."

Les narines de Silvia se dilatent sous l'effet de la pression qui l'étreint et amplifie sa respiration.

- " Ok. Conclue-t-elle. Retrouve-moi la nuit prochaine ici, à 2h, et je veux avoir le champ libre jusqu'à Corey. Je ne vais pas te décrire ce que je te ferai si tu joues au con, mais... joue pas au con."

Comme pour l'aider à conclure, le téléphone d'Ig se met à sonner à cet instant. 

- " Ce n'est pas bon pour moi, ça." Commente-t-il. "Fais-toi discrète, s'il te plaît. Mes absences vont finir par se remarquer, il faut la jouer fine."

Il décroche sur ces mots et s'adresse à son interlocuteur : 

 "Oui Monsieur ? ... Je suis en repos, Monsieur... Très bien Monsieur. Tout de suite Monsieur."

Silvia, quant à elle, se détourne sans plus de cérémonie et trottine en direction de la bouche de métro, accélérant la cadence mètre après mètre. 
Des cellules souches aisément collectables, de bonne qualité et avec la bonne correspondance HLA ? Elle sait parfaitement où les trouver.







***








- " Qui dois-je annoncer ? "


- " Nadia Calcuta. Elle sait qui je suis."

Il ne faut pas plus de quelques minutes pour voir arriver le lieutenant de police responsable de l'enquête qui ne cache pas sa surprise en la découvrant : 

- " Comment êtes-vous sortie ?"

Nadia a un mouvement de recul, ayant l'impression d'être suspectée d'évasion.


- " Par la porte, non pas que ça vous regarde.
- " ... D'accord... Je comptais justement venir vous voir pour vous poser quelques questions.
- " Il était temps... Finissons-en.
- " Très bien. Veuillez me suivre."


Il y a eu du mouvement depuis son départ du commissariat où elle a été formée, mais ancien comme nouveau, tout le personnel a l'air de savoir qui elle est et la suit des yeux avec pitié. La colonne raide, elle déploie une énergie prodigieuse pour ne pas leur hurler de regarder ailleurs et de s'occuper de leurs fesses. Distraite, elle se rend compte trop tard du piège tendu par l'enquêtrice. Elles pénètrent ensemble dans la pièce attenante à la salle d'interrogatoire où Fabien demeure livré à ce qui doit être un terrible moment de solitude. Le voir assis, par-dessus le marché, à la place des criminels finit de lui couper la chique. Les larmes aux yeux, elle se dirige instinctivement vers la vitre.



Elle le regrette aussitôt ; l'expression qu'il affiche lui brise le cœur, à tel point qu'elle détourne la tête. Il faut qu'elle le sorte de là. L'amertume qu'elle ressent alors sèche ses larmes : l'histoire n'est qu'un éternel recommencement. Elle se rend compte de l'absurdité de la situation. Que lui a-t-elle apporté à part des problèmes ? Quelle sera la prochaine étape ? 
Ce qui est certain, c'est qu'elle n'a pas envie de le découvrir.

- " Relâchez-le tout de suite." Ordonne-t-elle.



- " Regardez-le bien." Tente de la raisonner l'enquêtrice. "Là où il est, il ne peut plus vous faire de mal. C'est la chance de votre vie.
- " Vous vous trompez. 
- " Alors quelle est l'histoire de ces marques sur votre peau ?... "


- " Nous savons qu'il a menti. " Continue-t-elle. " Je ne vais pas vous faire de leçon sur l'emprise, vous connaissez la chanson. Mais il est peut-être temps de vraiment réfléchir à ce qu'elle raconte.
- " Il a dit la vérité... Ou plutôt, répète ce que je lui ai dit. C'est... C'est moi qui aie menti.
- " Pourquoi ?
- " Pour le protéger. S'il avait su la vérité, il se serait mis en danger.
- " Qui vous a fait cela, Nadia ?
- " Ce n'est pas Fabien.
- " Cela ne me suffit pas. 
- " Mais que cherchez-vous ?! Je vous dis que ce n'est pas lui ! Vous êtes butée c'est pas possible ! 
- " Ne faites pas semblant de ne pas comprendre. Que ce soit lui ou un autre, il représente un danger et doit être mis hors d'état de nuire. Vous êtes en sécurité, ici. 
- " ... Vous voulez bien faire, mais non, je ne me sens pas en sécurité ici. Personne ne peut avoir confiance quand on le met au pied du mur, quand on est face à quelqu'un qui tire des conclusions hâtives. Si je pouvais tout vous raconter, bien sûr que je le ferais... Mais les conditions ne sont pas encore réunies."



- " Quelles sont ces conditions, Nadia ? Je veux vous aider.
- " Que les gens soient près à écouter, pour commencer. 
- " C'est précisément ce pour quoi je suis là. Vous avez toute mon attention, et ma parole : je ne vous laisserai pas au milieu du gué
- " Cela ne dépend pas de vous ou de votre bonne volonté. Même si vous êtes sincère, c'est trop tôt. Aussi parce-que j'ai encore besoin de lui.
- " C'est une autre condition ? Qu'il ne vous soit plus utile ? Vous savez que c'est dangereux ce que vous faites ? Vous risquez votre peau."

Nadia baisse les yeux, l'enquêtrice reprend : 

- " Et puis admettons : votre sort vous importe peu. Quand il en aura fini avec vous, vous croyez qu'il arrêtera ? Il va s'en prendre à quelqu'un d'autre, si vous n'êtes pas déjà plusieurs sous son joug. On a la chance d'avoir quelqu'un qui peut le dénoncer et ainsi sauver des vies. Qui Nadia, qui ?
- " C'est un homme seul. Nous passons quasiment tout notre temps libre ensemble. Il n'y a que moi. Il n'a que moi."

Le lieutenant fronce les sourcils.

- " Écoutez... Votre évaluation psychologique est préoccupante. Je ne suis pas persuadée, au vu de ce que vous me dites, que vous n'êtes pas un danger pour vous ou pour celui que vous "protégez". Mon rôle est de l'arrêter, pas de le laisser auprès de quelqu'un d'aussi désespéré que vous. Alors entendez bien ce que je vous dis : c'est lui ou votre fiancé tandis que vous retournez dans votre chambre capitonnée. Personne ne sortira d'ici avant que vous m'ayez donné son nom."

La nuque de Nadia se déporte vers l'arrière de stupeur : 

- " La vache, on est vite passées du good cop au bad cop. Vous êtes complètement ravagée. Je veux un avocat.
- " Très bien. Et pendant que vous l'attendez vous pourrez me voir cuisiner votre fiancé et introduire votre amant dans la discussion.
- " QUOI ?!
- " Qui d'autre auriez-vous intérêt à protéger de la sorte ?"

La cage thoracique de Nadia fait de rapides allers-retours tandis qu'elle met toutes ses forces dans sa volonté de ne pas céder à la violence. Elle se répète depuis tout à l'heure qu'il ne faut pas qu'elle aggrave son cas mais la femme devant elle est en train de la pousser à bout.
Le lieutenant se décide alors à sortir de la pièce, pour majorer encore la pression qu'elle lui met, mais Nadia l'en empêche en plaquant sa main sur la sienne.

- " C'est Jérôme Gerold."

La stupéfaction est totale chez les deux femmes : l'une n'en croit pas ses oreilles, l'autre réalise qu'elle vient de tout gâcher.


- " Ce n'est pas fair-play, Nadia."


- " Comment ça ?
- " Vous essayez de gagner du temps. Pourquoi mentez-vous comme un arracheur de dents à tout le monde ? Je vais être obligée de contacter votre psychiatre. "

Nadia est si offusquée qu'elle en perd ses mots. Elle est soufflée. Cela lui a demandé tant d'effort de lâcher le morceau ! Elle a tant risqué et probablement tant perdu pour garder ce secret et maintenant qu'elle avoue elle se fait traiter de menteuse ? La policière va continuer mais elle ne lui en laisse pas l'occasion en explosant : 


- " VOUS VOUS FOUTEZ DE MA GUEULE ?! Vous n'avez pas idée de ce que ça représente pour moi de vous donner cette information ! Si vous ne me teniez pas avec ce chantage de merde, JAMAIS je ne vous l'aurais dit ! Parce-que je sais pertinemment que ma parole contre lui ne vaut pas grand chose !... "


- " ...C'est pas très corporate, hein, d'accuser son collègue de violences. Mais Gerold est un alcoolique fini qui ne supporte pas qu'on lui dise non. Malgré cela, jamais, avant que ça ne m'arrive, je n'aurais pensé qu'il en arriverait là. Mais ne vous inquiétez pas ! Maintenant que je suis prévenue, ça ne se reproduira plus !... "


- " ... Alors ? On ne dit plus rien ? Ça vous arrange finalement de classer l'affaire ? Parce-qu'enquêter sur un collègue ça le fait pas trop, pas vrai ? Ca tombe bien, j'ai une proposition à vous faire, puisque visiblement je peux enfin en placer une sans que vous menaciez de détruire ma vie."


- " Même si vous avez l'air de l'avoir perdu de vue, on est dans la même équipe ici. Je n'ai pas l'intention de me faire démolir ou enterrer par Gerold. Si vous me permettez de vous faire confiance, on aura l'occasion de lui faire payer, et ce dans les règles. Mais pour l'instant, j'ai besoin de lui. Si vous décidez de vous en prendre à lui maintenant, je nierai tout. Ça ne vous mènera nulle-part si ce n'est au placard parce-que vous vous serez attaquée à un gars de la maison sans preuve. Je sais que ce n'est pas idéal, mais je vous propose un marché : vous me laissez gérer, et si je sens que ça dégénère, je reviens vers vous et je vous donne tout ce que j'ai sur lui. Et vous voulez peut-être pas de mon avis mais je vous le donne quand même : il vaut mieux la promesse de coincer un pourri que la certitude de punir un innocent. "



Tout le monde aura passé un sacré mauvais quart d'heure avec cette histoire. Fabien n'aura uniquement appris sur sa libération que sa compagne lui a menti et que la personne qui lui avait fait du mal était non seulement encore anonyme, mais également en liberté. 
L'enquêtrice a du le menacer d'outrage à agent pour qu'il quitte la pièce, ce qu'il a fait en claquant violemment la porte.
Debout à l'angle du couloir, Nadia redoute le moment où il va tourner et s'apercevoir de sa présence.


Quand leurs regards se croisent, elle se fait transpercer par la déception et la douleur qui se cachent derrière la colère manifeste qu'il exprime. 


Et le pire dans tout cela, c'est que c'est loin d'être terminé.




***






Téo regarde avec intérêt la vieille femme s'affairer. Il adore rester avec elle, elle a toujours plein de choses à lui apprendre. Elle lui fait un peu penser à Anjana dans sa façon de lui parler et de diriger le petit monde autour d'elle. La maison de Madame Martinez est un vrai moulin. Trois enfants, trois locataires, des voisins qui se relaient pour toujours avoir besoin de ses lumières... Cette maison respire la vie.



Il s'est senti tout de suite bien, ici. Il avait eu comme l'impression que les murs et les gens s'étaient adaptés à sa présence, lui laissant pleinement la place d'exister dans leur univers. Bien-être que ne semblait manifestement pas ressentir sa grande sœur.


- " Téo c'est l'heure de faire tes devoirs."

Le ton est agacé. Il interrompt sa phrase, tourne les yeux vers elle et découvre un minois fermé encore terni par un regard dur. Se sentant agressé, il préfère l'ignorer et continue sa discussion avec Madame Martinez.

- " Téo je te parle ! 
- " Nan tu me parles pas tu m'commandes. Je fais c'que j'veux.
- " Tu dois faire tes devoirs ! C'est déjà assez chiant comme ça que je doive m'occuper de toi alors tu viens et c'est tout.
- " J'ai pas envie !"

Leur hôte intervient alors : 

- " Juliana où est ta mère ? 
- " Sûrement encore en train de pleurer dans son lit. Elle ne fait que ça de toute façon. "









***





Julie se noie. Elle n'est plus capable d'atteindre la surface, pieds et poings liés par l'angoisse et la douleur. La colère l'a abandonnée, la livrant toute entière à sa détresse. Elle ne mange plus, ne s'est pas lavée depuis deux jours, ne quitte plus son lit. À quoi bon ? Elle ne semble même plus préoccupée par le devenir de ses enfants. Le premier jour de sa démission, le cœur au bord des lèvres, tremblante de tous ses membres, elle avait demandé à Juliana de s'occuper de Téo. Depuis, c'est comme si elle ne les voyait plus. Broyée de l'intérieur, ni le temps, ni l'espace, ni les gens n'ont de prise sur elle désormais. C'est pourquoi elle entend à peine Mélissa Martinez toquer puis pénétrer dans la chambre.


- " Oh ça sent le bouc ici ! Il va falloir aérer !"

Les mots ricochent sur Julie sans entraîner de réaction, tout comme la sensation d'être observée, scrutée.

- " Que s'est-il passé ? " demande finalement sa visiteuse. 

La réponse reste bloquée au fond d'elle, son corps crispé sur lui-même à l'image de son imperméabilité au monde extérieur. Dans le noir, elle perçoit que la voix s'est rapprochée : 

- " Que puis-je faire pour vous aider ? "

Ramener Dan. Non. Ramener Mario. Non, ça ne suffit pas. Remonter le temps et pulvériser Oaz'Corp à sa genèse. Ça, ça l'aiderait. Mais c'est impossible, alors rien ne sort. Un soupir répond à son silence. L'air bouge autour d'elle, la présence se fait plus prégnante.

- " Puis-je m'asseoir ? "

Elle s'en contrefiche.
Quelques seconde plus tard, le matelas s'affaisse sur sa droite.

- " C'est étrange d'être confrontée à votre histoire aujourd'hui. J'ai un sentiment de déjà-vu, mais à une autre époque et sans toute cette solitude qui vous entoure. Il y a de cela plusieurs années, j'ai été témoin de la descente aux enfers de nombreuses familles... Familles qui, de par leur nombre, tenaient le coup ensemble. Et puis les défaites successives ont eu raison de cette union, membre après membre, année après année. Je pensais sincèrement tout cela derrière nous. Je suis admirative de voir que la lutte portée par les époux O'Meara est encore vivace 25 ans plus tard.

- " Cette fois, c'est fini."

La voix rauque et brisée de Julie provoque un mouvement dans sa direction.

- " ... C'est le père des enfants ? "

La réponse est si compliquée que Julie n'a que la force de serrer son poing sur ses cheveux. Ce n'était pas le père. Ce n'était pas le mari. La seule chose de réelle dans l'équation, c'était l'amour qu'elle ressentait pour lui. Et comme elle se l'était interdit, elle s'est privée, ainsi qu'à lui, d'une porte de sortie. Qui sait où ils seraient aujourd'hui si elle avait accepté ce simple mais si important baiser sur le front ?

- " Je suis vraiment désolée... " continue Mélissa. " ...je me disais admirative il y a une minute, mais je suis en réalité si triste de voir que cette histoire cause encore autant de malheur aujourd'hui... Je sais que rien ne pourra vous soulager si ce n'est le temps. Néanmoins, je peux quand même vous aider avec les enfants. J'ai l'habitude. J'ai fait la classe toute ma vie, je peux le refaire si vous m'y autorisez..."

Julie lève alors un visage cadavérique vers la vieille femme et articule un plaintif  : 

- " Merci... Je n'ai plus la force. J'ai des discussions importantes à avoir avec eux, mais... mais... "

Des larmes lui montent aux yeux puis elle subit davantage qu'elle ne prend une inspiration trémulante qui agite son menton et déforme ses traits dont les lignes sont dévastées par le chagrin. Les rides de son interlocutrice se creusent en écho et cette dernière lui fait signe d'approcher. Complètement vulnérable, Julie obéit sans la moindre résistance et se laisse aspirer contre la vieille femme.


- " Vous n'êtes pas seule ici. Laissez-vous le temps. On prendra soin de vos petits en attendant, comme jadis nous avons pris soin de tous les autres. Et avant que vous ne vous en rendiez compte, ça ira mieux. Vous verrez. Strangerville a ce pouvoir là.



***















- " Fais tout sauter. Maintenant."







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Commentaires

Parthenia a dit…
Je ne suis sûrement pas très sympa mais à aucun moment je n'ai cru en la fable que Sharon a servie à Corey ! Comme elle ne pouvait l'approcher par la séduction, elle a utilisé le caractère sensible du jeune homme pour le toucher... et ledit jeune homme est bien sur tombé dans le panneau ! ^^ Elle a plus d'une corde à son arc la Sharon...

Concernant Lazlo, comment dire ? Au risque de te choquer, je l'apprécie encore moins que Victor (qui est déjà une sacrée pourriture), mais Lazlo incarne à mes yeux la banalité du mal... Si bien que je ne comprends l'espèce de revirement de Lin qui s'intéresse à nouveau à lui alors qu'il est sur le point de se marier ?

Sinon, j'ai trouvé la partie du chapitre 3 sur Silvia vraiment haletant et le suspens maîtrisé de bout en bout. Jusqu'à maintenant, c'est mon passage préféré...

Pareil, j'ai beaucoup aimé le face-à-face entre Dan et la créature ! J'ai même cru à un moment que Dan avait réussi à prendre possession de son corps ! oui, je pars parfois très loin dans mes hypothèses... XD


PS : tes liens sur le blog vers le chapitre 2.04 partie 2 ne fonctionnent pas...

GGO a dit…
Parthenia Oh vouzici ? :D Franchement je suis touchée, je sais à quel point le temps te manque !

Oui, Sharon n'a pas de problèmes, que des solutions XD

Pour commencer, je te rassure : j'accepte totalement que l'on n'aime pas certains personnages (si c'était tous, ce serait plus problématique XD).
Je ne suis pas du tout surprise que tu n'aimes pas Lazlo, tu n'es pas la seule ! En tout cas je te présente mes excuses, vous n'avez pas fini de saigner des yeux avec lui et Lin. XD Pour Lin, on en reparlera plus tard. :D
Pour finir avec eux, je me laisse vraiment guidée par leurs histoires respectives et leur personnalité, je ne cherche pas les rendre (ni aucun de mes persos) sympathiques. Je suis consciente que chacun réagit en fonction de sa sensibilité et je le respecte. Je sais qu'il y'en a qui n'aiment pas Dan, par exemple, et je suis tout à fait ok avec ça. :)

Merci pour tes compliments sur le passage à Granite falls et celui avec Dan, ça me fait très plaisir :D

Merci aussi de m'avoir prévenue, normalement c'est corrigé ! :D

Encore merci pour le temps que tu as consacré à la lecture de mon histoire, ça me touche.
Eulaline a dit…
Ce chapitre est bourré de pépites, quel plaisir, vraiment. Je me régale autant de l'histoire que de ta façon de la raconter.

Pauvre petit Corey, "il aura le temps de passer l'arme à gauche et à droite.", cela dit, moi, j'avais déjà fait une croix sur lui. Heureusement que Silvia est là pour se battre pour lui :o Rendez-vous pris à 2h, la nuit prochaine, même endroit :o en espérant que Silvia ne court pas là où ça va faire boum!

(j'aime vraiment toutes ces petites choses que Silvia a appris à appréhender qui est si loin de notre nature "la signature vibratoire". Elle est si courageuse, cette jeune fille. Déjà enfant, elle m'émouvait tellement mais cette personne exceptionnelle qu'elle est devenue, c'est beau. Triste. Mais beau. J'ai tellement envie qu'on la laisse un peu en paix. Pauvre petite louloute. Heureusement qu'elle a eu Corey dans sa vie même si aujourd'hui, il est sans doute l'une de ses plus grandes faiblesses. Rooh, j'aime tout en elle. Quel magnifique personnage ♥

Nadia.
Oh que je suis émue de la voir hors de sa chambre d'hôpital.
Alors, je sais Miko, je sais que Miko lui en veut plus loin que les étoiles mais vraiment, il faut lui dire à quel point le sortir de là lui a coûté, à quel point elle ne lui a menti que pour le protéger. A quel point Nadia l'aime.
Rooh, non, je ne veux pas que "Et le pire dans tout cela, c'est que c'est loin d'être terminé."
(tes images, cet échange de regards entre Nadia et Fabien, c'est tellement fort. C'est tellement incroyable d'avoir capturé ce moment-là, je suis totalement fan)

OH petit Téo ♥ Un mystère pour moi, ce petit garçon. Va-t-il bien? Qu'a-t-il donc "pris" de son papa? de sa maman? Une bouffée d'air frais en compagnie de Madame Martinez. Il faut une bonne fée, je crois que je l'ai trouvée. Et oui, moi aussi, je sens qu'elle un peu d'Anjana ♥ Merci à elle pour ses mots doux, ses gestes de réconfort, sa sagesse.
Pauvre Julie, tétanisée par son chagrin :( Oh que tout est si bien écrit et si bien exprimé ♥

Et l'écho de la douleur de Julie en Jane résonne (et tes images sont belles :o)

Et bam! "Fais tout sauter. Maintenant."

Evidemment :/ J'ai sursauté moi aussi devant mon écran.

*respire* *inspire*... ohlalalalala, vivement la suite. J'ai adoré!!!! Merci, Ggo! ♥♥♥


ChipieCyrano a dit…
Je viens de lire tous les chapitres en boucle. Je suis tellement admirative de ce que tu fais.. de ton imagination.. de tes screens..
Je ne vais pas débattre tout ce que j'ai aimé car franchement tout à déjà été écrit. Je reste malgré tout une inconditionnel de Dan même si !!!
Franchement je ne sais pas quoi dire de plus.. j'ai englouti tes chapitres avec haleine.. et quand je me suis rendue compte que c'était fini 😱
J'aimerais avoir ce talent.. cette imagination.. vraiment c'est sincère...
Hâte de lire ce qui va arriver à Sylvia... Nadia... Corey... Dan... je ne sais même pas quelle suite j'attends tellement tout me captive.
J'ai des problèmes de santé depuis que j'ai contracté la grippe.. pour le moment je n'entends plus et les sons qui me parviennent sont difficiles à gérer alors lire vos histoires sans trop me fatiguer est pour moi rassurant et une échappatoire à ce problème. Alors merci ... je vais aller faire un tour aussi du côté de chez Eulaline .😊 A très vite.. ChipieCyrano 😘
GGO a dit…
Eulaline : La route de Silvia est encore longue, tu t'en doutes... Vous en apprendrez un peu plus sur elle encore, mais vous aurez encore des interrogations à la fin de la saison 2. La Saison 3 sera un peu plus généreuse.:)

Pour Fabien et Nadia, c'est terrible. Elle est prise dans un cercle vicieux, mais ça y'est, sa décision est prise pour stopper l'hémorragie. Est-ce-qu'elle sera judicieuse ? J'imagine que ce sera à chacun de juger. :/
Pour le regard c'était chouette, même si j'aurais aimé que les animations soient un poil moins caricaturales car cela les tourne un peu au ridicule. Dans le jeu ça passe, mais dans le storytelling "sérieux" (dans le sens "grave"), j'aime pas trop. Mais j'ai quand même gardé, la spontanéité en jeu fait partie de ce que je veux pour ma simlit. :)

Téo aussi, il va avoir ses moments, mais plus tard :)

Un grand grand merci, vraiment, pour tes prises de position à chaque fois. C'est tellement encourageant, ainsi que tes compliments. <3


Lydie : Déjà, je suis tellement désolée de ce qu'il t'arrive. Je te souhaite un prompt rétablissement, que tu puisses retrouver une vie la plus normale possible (avec la crise... ) très très vite !

Merci pour Dan, il a bien besoin d'un peu de soutien ^^

Un grand grand merci pour tout ce que tu as dit, ça me touche énormément, ce sont de très beaux compliments.

Je pense bien à toi, et oh oui ! Cours chez Eulaline, c'est absolument génial sa nouvelle histoire !!!

(Pour ceux qui passent par là et qui se posent la question :

http://eulaline.eklablog.com/prologue-a211725070 )

Prends soin de toi, Lydie, et merci pour ton temps <3
Mauy a dit…
Coucou !
Je n'avais pas commenté depuis le 2.02 je crois... C'est qu'ils nous tiennent en haleine tous autant qu'ils sont !

Juste une petite question : on est d'accord que les "Meet...xx" et certains machinimas étaient tous sur des persos qu'on va revoir à un moment ou un autre dans l'histoire ? Ou je me trompe ?

Parce que je suis assez persuadée que Sen va réapparaître au moment où on s'y attend le moins... Rapport à la carrière qu'il a choisie, son père, etc.. (Oui, on l'a pas vu depuis longtemps, mais que veux-tu ? Je me fais mon film toute seule.. J'ai pris l'habitude que tu nous surprenne, alors j'essaye de broder en attendant de savoir.)

Pour en revenir à aujourd'hui, je me demande chez qui Silvia va aller chercher les fameuses cellules souches, son "entourage" plutôt restreint nous est encore très mystérieux par rapport à ceux de Dan et Nadia..

Nadia : Elle ne change pas... Elle me semble encore et toujours perdue, à prendre des décisions impulsives (bien qu'elle soit au pied du mur, ce que je comprend bien). J'ai peur que cette fois elle perde vraiment Fabien. Ce serait dommage. Mais vu la tête qu'il fait quand il la croise, ça va être bien compliqué à rattraper (d'où mon imagination qui veut ramener Sen pour sauver tout ça je ne sais trop comment).

Dan : J'ai un peu peur qu'il se retrouve un peu comme Corey après ce que lui a fait subir "la créature" ! Et qui va venir le sauver si il ne peut pas s'en charger seul, et que Silvia est occupée ailleurs ?

D'ailleurs "la créature", je crois que j'ai mal lu ou loupé un truc. C'est elle qui a infecté Corey, c'est elle qui a "tabassé" Dan, mais c'est la même qui se fait passer pour un "allié" auprès de Silvia non ? J'ai un doute..

En tout cas, c'est toujours autant un énorme plaisir à lire et à suivre. Tes images, toujours excellentes, on ressent bien les sentiments que tu veux faire passer.

A très bientôt pour la suite !
GGO a dit…
Mauy

Pour les "à côtés", pui oui, on va revoir tout le monde !
Et ton intuition est bonne, Sen va pointer le bout de son nez... à un moment. *tête de mystère* Il te manque ? :D ^^

Oui, tu as raison, son entourage est très restreint... Réponse au chapitre... 8 XD J'ai vraiment trop de personnages XD

Haha petite maligne je vois mieux où tu veux en venir ! XD Qui vivra verra ;)

La créature est métamorphe donc on l'a vue :
- Dans sa carcasse habituelle en tant que Dimitri
- En tant que petite fille lorsqu'elle aborde Aya
- En tant que double d'Aya
- En tant qu'une autre petite fille qui fait le guet devant chez Dan (Rufus se retourne d'ailleurs car il sent une présence)
- En tant que celui qui peint dans ce chapitre

Et donc c'est bien elle qui échange avec Silvia. N'hésite pas si tu as d'autres questions :)

Un grand grand merci pour ton message, tes compliments et ton enthousiasme. On ne le dira jamais assez, c'est très motivant !
Mauy a dit…
Merci pour ces indications. J'avais donc bien compris pour la créature. Et pour Sen, disons que je suis très curieuse de savoir ce qu'il est devenu et surtout ce qu'il sait de toute cette histoire : ça pourrait être assez explosif je pense...

Je m'en vais donc m'assoir dans un coin pour attendre la suite. ;)
Parthenia a dit…
Je viens encore t'embêter mais tes liens vers le chapitre 2.06 ne fonctionnent pas ni en cliquant sur suivant ni par le sommaire... et j'ai des problèmes avec twitter pour retrouver le lien... 😭
GGO a dit…
Parthenia : Oh tu ne m'ennuies pas du tout, au contraire, tu fais bien de me le dire. Par contre je ne comprends pas, ça marche pour moi.

En revanche, ce qu'il peut se passer, c'est un problème à cause du filtre blogger qui prévient que ce blog contient du contenu sensible.
Quand ça bloque, je dois scroller tout en haut et là l'avertissement s'affiche et je peux cliquer.

Je te mets le liens quand même, tiens-moi au courant :*

Chapitre 6 : http://ggof19.blogspot.com/2022/02/206-prets-tout.html
Parthenia a dit…
J'ai l'avertissement, je clique sur "J'ai pris connaissance blablabla je veux continuer" mais ça réaffiche l'avertissement relatif au contenu sensible... C'est à n'y rien comprendre...
GGO a dit…
Parthenia : ah oui ça me l'a déjà fait, ça, sous chrome en plus...:/ À part changer de navigateur quand ça arrive je ne sais pas quoi faire d'autre... :/ C'est trop bizarre c'est hyper aléatoire...
Pythonroux a dit…
mais quel chapitre, mais quel chapitre

Qu'est-ce que c'est dur pour Julie. On a vraiment l'impression qu'elle a tout perdu avec cette fuite en avant. Elle s'enfonce petit à petit au fond du trou. Mais c'est vrai que cela fait super mal les "chagrins" d'amour.

Bon, Silvia, tu as eu du bol sur ce coup là. Il va falloir que tu réfléchisses un peu plus pour rester "morte" aux yeux d'Oaz Corp.

Les bombes, au punaise, on est pas dans la merde, là...
GGO a dit…
Pythonroux Oui Julie est très mal en point. Quand on a la tête dans le guidon, forcément on n'a pas le recul qu'il faut... Alors quand ça pète la chute est rude, à fortiori quand il y a ce genre d'enjeux...

Merci, encore une fois, pour tous tes commentaires. <3
Klohma a dit…
Ce chapitre et comme tous les autres d'ailleurs, on arrive à ressentir les émotions de chacun ! Nadia qui est tiraillée de partout jamais un moment de répit elle doit constamment être sur ses gardes ... je sens sa fatigue émotionelle c'est dingue ! J'espère qu'entre elle et Fabien ça s'arrangera...

Silvia, je l'admire mais comme NAadia doit rester sur ses gardes, toutes les deux ont quelqu'un a proteger et c'est pas évident quand on touche à la personne qu'on aime le plus!
J'ai peur pour Corey quand même ... Et pour Silvia, parce que ça va faire "Boum" quelque part et j'ai peur qu'elle soit là bas !

Julie me fait trop de peine, je ne peut que comprendre son désespoir! heureusement qu'une bonne fée est là pour elle!
GGO a dit…
Klohma un grand merci pour tes messages, ce que tu dis me touche beaucoup.