2.01 Période d'Incubation







Les fesses endolories à force de rester planté sur sa chaise, Corey se dandine à la recherche d'une position plus confortable. Courbaturé et vaseux, il se rend compte qu'il a beaucoup de mal à se concentrer, en particulier depuis cette soirée dont le souvenir lui échappe quand il ne lui provoque pas un affreux mal de crâne. Il a même dû demander à Kay d'arrêter de le harceler à ce sujet ; ça le rendait littéralement malade. Et le plus étrange, c'est quand Aya lui a dit n'avoir aucun souvenir de leur entrevue, surtout qu'elle aurait été passé la nuit entre les toilettes et son lit. Version corroborée par sa colocataire que Kay a croisé en voulant lui rendre visite, alors remonté comme un coucou suisse à l'idée qu'elle ait pu les droguer. Au final, cet épisode restait irrésolu et il aurait presque préféré que ce soit Aya, même s'il savait cela hautement improbable, car au moins l'ennemi n'aurait pas été invisible. 
Fort de ces inquiétudes, Kay avait décidé de rester pour veiller sur lui et même s'il avait râlé pour la forme, il devait bien reconnaître que sa présence le rassurait. Il prenait vraiment conscience que son statut de célébrité menaçait le train de vie simple qu'il voulait conserver. 

Tandis qu'en cette fin d'après-midi dominicale il essaie tant bien que mal de mener à bien au moins une tâche dans la journée, à savoir décliner l'invitation de Sharon O'Meara, il se demande de quoi sera fait demain. Devra-t-il déménager ? Engager un garde du corps ? Un goûteur même, pense-t-il consterné. Mais le pire n'est pas là... Si Silvia revient... Il s'interrompt. Il pouffe, désabusé, et plaque sa main gauche contre son front, pris d'un soudain éclair de lucidité : elle ne reviendra pas. Il est devenu tout ce qu'elle a toujours fui : un centre d'attention. Qu'est-il censé faire ? Tout laisser tomber pour lui offrir un endroit sécurisant ? Il secoue la tête. Et revenir à son point de départ ? Au-delà de l'absurdité du processus, il romprait leur contrat moral qui stipulait qu'ils devaient avancer coûte que coûte. Il soupire, accablé par l'interrogation qui s'impose à lui : leurs destinées sont-elles vouées à rester parallèles, non miscibles ? Certes, cela ne fait que quelques jours qu'il a tenté de la joindre, mais sa nouvelle clairvoyance lui met le nez sur l'évidence : si elle l'avait voulu, elle serait déjà là. Il pousse alors le clavier avec ses avant-bras avant de poser la tête dessus. Ce n'est pas comme ça que ça devait se passer. Lui se voyait dans leur maison en bord de plage à Brindelton Bay, Rog jouant avec les vaguelettes et la robe de Silvia caressant son ventre rond au gré du vent. Il posait alors un genou dans le sable et offrait à la femme de sa vie un solitaire qu'il aurait payé comptant grâce au succès de ses compositions. Oui, il se voyait parent avant d'être marié, peut-être en raison des quelques risques pris lors de leur fugue. Emportés par la passion comme ils l'étaient, un mini-eux aurait certainement fini par pointer le bout de son nez si la situation s'était éternisée. Il soupire à nouveau. Cette famille fictive lui manque avant même d'avoir existé. 
Sans s'en rendre compte, il se met à fredonner un air nouveau, puis à le corriger, à tenter des choses avec sa gorge comme seul instrument. Et puis des paroles arrivent. Alors il se redresse, attrape la première feuille qu'il voit et griffonne le message qui lui vient.

La sonnerie de l'interphone retentit et le fait sursauter. La porte du salon s'ouvre alors à la volée et une voix pressée retentit : 


- " C'est rien, c'est rien ! C'est pour moi ! "

Kay sort en trombe de la pièce et lui dit : 

- " T'occupes ! Refais ce que tu faisais. 
- " Qu'est-ce-que tu fabriques ?
- " C'est trop tard de toute façon. "


Corey va répondre mais il s'abstient. Kay n'est déjà plus là de toute manière. Il grogne. Il regarde l'écran de l'ordinateur ; il grogne à nouveau. Il cherche sa guitare des yeux mais ne la voit pas. Il bascule la tête en arrière et découvre un plafond toujours sans intérêt. Son oreille perçoit alors des exclamations : "Doucement !", "Ça passe pas là !", "Mais si mais si !". Il grogne encore. Soudainement, il se dit qu'il préfère encore se faire casser les oreilles par Sharon plutôt que de gérer les conneries de son colocataire de fortune.




***




- " Je n'en peux plus !
- " Quelle journée !
- " Quel week-end, même... Il me tarde de retrouver la routine de la semaine. 
- " ... 
- " Tu veux descendre quelques minutes ? Ça ferait plaisir à mon père de te voir.
- " Volontiers."


- " Si tu as encore faim il reste du gâteau. On a fêté son anniversaire hier soir. Et comment te dire... "


- " ... Il y en avait pour douze. 
- " Ah je comprends mieux ! Tu comptes sur moi pour ne pas en manger pendant quinze jours !
- " J'avoue tout."

Ils rient et pénètrent dans la maison en même temps qu'un sonore : 

- " Je suis rentrée Papa ! Et devine qui m'a suppliée de goûter ton gâteau !"

Une lointaine exclamation ravie lui répond.
Lin et Lazlo se dirigent vers le salon où les attend Vincent Muto avec un sourire chaleureux. Ce-dernier ouvre grand les bras pour accueillir sa fille unique en lui posant un baiser sur la joue avant de rapidement offrir toute son attention à leur invité, tout à sa joie de le recevoir.

- " Docteur Lalouche ! Comme ça me fait plaisir de vous voir !
- " Moi de-même Docteur Muto...
- " Je vous ai déjà dit de m'appeler Vincent !
- " Seulement quand vous m'appellerez Lazlo.
- " Bon ça va Dupont et Dupond ?" Intervient la jeune femme. " Papa tu peux lui lâcher la main il a dit oui pour le gâteau. "



- " Alors ce séminaire ? Lin m'a dit que vos dernières recherches ont remporté un franc succès ?
- " Oui, en effet. Nos travaux sur les plantes de Sixam apportent beaucoup d'espoir à la médecine, en particulier sur des pathologies que nous n'arrivons pas à guérir sans causer beaucoup de torts par ailleurs. En réalité, les organismes vivants de Sixam sont capables de se soigner les uns les autres. Nous n'avons pas encore mis en évidence le biais, mais quand on met une plante malade aux côtés de deux plantes saines, on s'aperçoit que celle qui est affaiblie retrouve de la vigueur jusqu'à retrouver sa pleine santé. 
- " Et si on n'en met qu'une ?
- " C'est la roulette russe. En fonction de la cause de la maladie, les statistiques varient et la morbidité est soit vaincue soit gagne les deux plantes.
- " Quelle est votre théorie ?
- " Non mais sérieusement tous les deux !" Intervient de nouveau Lin qui commence à avoir mal au cou à force de les observer depuis son sofa. "Asseyez-vous comme des gens normaux ! Lazlo, enfin ! Tu ne vas pas lui faire une soutenance de thèse coincé entre le canapé et la table basse ! Et toi Papa on dirait une groupie, à tel point que tu ne lui as même pas proposé de s'assoir ou quelque chose à boire... Quand même... "

Les deux hommes la regardent alors d'un drôle d'air, ne voyant pas très bien où se situe le problème. Les convenances rappelées par sa fille sortent tout de même de sa transe intellectuelle le patriarche qui propose dès lors tout le confort d'usage à son invité, lequel se contente de prendre place aux côtés de sa collègue, à la fois moqueuse et attendrie. 
Une fois son père installé, Lin voit son regard être happé par le cadran d'une petite pendule posée un peu plus loin.

- " Ah, mon cher Docteur...
- " Lazlo, Docteur Muto.
- " ... Cher Docteur Lazlo, donc, - le taquine-t-il - c'est l'heure des nouvelles. Ça ne vous embête pas si nous reprenons notre passionnante discussion en suivant ?
- " Absolument pas, je vous en prie. "

La jeune femme observe alors le rituel de la personne âgée qu'est en train de devenir son père et comme à chaque fois ces derniers temps, cela lui sert le cœur. 


Mais pas bien longtemps. Elle se reprend à sourire quand elle l'aperçoit les regarder béatement, Lazlo et elle, proches l'un de l'autre pour discuter à voix basse afin de ne pas le déranger. 


Elle soupire en son for intérieur. Mais pas avec agacement, comme autrefois. Non. Cette fois-ci, cela ressemble à s'y méprendre à une abdication.
Alors qu'elle se concentre à nouveau sur ce que lui dit son voisin de droite, elle voit les yeux de Lazlo accrocher l'écran quelques longues secondes.


Elle pense qu'il va s'interrompre mais n'en fait rien. Il revient à elle et continue d'exprimer sa pensée avec la même tendre intensité dans les yeux. Elle sait qu'elle a les joues rosies. Elle a déjà fait en sorte tout le week-end de garder une attitude professionnelle, de se garder de minauder en riant à ses boutades et de ne pas le dévorer du regard tandis qu'il se produisait sur l'estrade, fier et sûr de lui. Alors là, ce soir, la fatigue a raison d'elle et de toutes ses barrières. Elle sait déjà qu'elle ne devra pas boire de vin ce soir si elle ne veut pas faire quelque chose qu'elle regrettera aux premières lueurs de l'aube.




***




Lazlo a rongé son frein comme il a pu, bien aidé - il faut en convenir -  par l'aura délicatement enjôleuse qu'avait dégagé Lin depuis qu'ils avaient pris la voiture ensemble. Il a ensuite pu profiter d'un échange entre la jeune femme et son père pour simuler un appel entrant et s'est éclipsé à l'abri d'oreilles indiscrètes.







***








- " C'est quoi ce bordel encore... "

Victor Lalouche fait défiler le texte jusqu'au bout et jette ensuite avec agacement la tablette sur son bureau. Il lève les yeux au ciel, se passe sa large main sur ses arcades sourcilières avant de la faire remonter vers son crane en se massant le front. Son cerveau est en pleine ébullition quand son portable se met à vibrer. Il pousse un soupir lourd et maugrée en se levant, fait quelque pas pour accompagner la mise en ordre de son esprit avant de recevoir le deuxième appel.


- " Oui Lazlo, je suis au courant." Lance-t-il sans même saluer son frère. Je viens de voir cela aux infos...
- " Tu crois qu'on devrait aller vérifier ?
- " Je ne sais pas. C'est troublant, évidemment. Mais ça me rappelle aussi comme nous nous sommes fait berner la dernière fois alors je n'ai pas tellement envie de me précipiter, vois-tu.
- " On pourrait peut-être juste envoyer Gustave...
- " Arrête de l'appeler comme ça, triple buse. C'est Dimitri. 
- " Je sais faire la différence entre parler de lui en public ou non.
- " Jusqu'au jour où tu feras la connerie. Bref. Oui, je vais y réfléchir. Ce sera plus discret qu'un escadron. Surtout que j'en ai besoin pour fouetter un autre chat.
- " Le frère ? 
- " Oui. Quitte à considérer cet évènement comme sérieux, autant allez au bout de la démarche. Si menace il y a, il peut nous être utile pour négocier. Et si c'est encore du flan, Dimitri pourra rentrer s'occuper du frère.
- " Ok. "


" Une dernière chose : si on te contacte, tu les renvoies vers moi, c'est bien compris ?
- " Pourquoi ? Ils connaissent ton numéro. Si c'est moi qu'ils joignent, ce n'est pas par hasard.
- " Et moi je te dis de rester en dehors de tout ça. C'est moi qui gère avec eux, point final.
- " Eh bien on verra ça, Victor. Mais rassure-toi, je n'ai pas tellement envie de mettre mon nez dans ta petite mafia.
- " Tu as bien raison, tu n'as pas les reins assez solides. Aie au moins l'intelligence de connaitre tes limites. Tu n'as pas l'étoffe pour leur faire face.
- " Et pourtant s'ils se détournent de toi en s'apercevant que tu as merdé avec la Delta il vaut mieux qu'ils se tournent vers moi plutôt que vers le Gothik, tu ne crois pas ?
- " J'ai déjà prévu de te mettre ça sur le dos. "C'était il y a longtemps, j'ai voulu te laisser ta chance et bam ! Catastrophe". Tu es le petit dernier, Lazlo, tu t'entêtes à l'oublier."

Il raccroche sur ces mots, coupant court aux protestations du benjamin. Il est assez satisfait de lui, Victor. Car en ne loupant jamais une occasion de piétiner l'amour propre de Lazlo, ce-dernier n'aura jamais la confiance en lui suffisante pour tenter de se mesurer à lui.


Néanmoins, il a remarqué ces derniers temps - voir ces dernières années - qu'il avait pris du poil de la bête. Baiser tous les jours - comme il s'en était vanté suite à une de leur prise de bec - avec la rentière qu'il s'était dégoté avait visiblement remplumé son égo de coquelet et fait oublier qui était le patron, non seulement en ces murs mais aussi au sein de leur famille. Il était peut-être temps de lui rappeler pourquoi Victor Lalouche était un homme craint.


Mais pour le moment, il y avait des sujets plus importants à régler. Des sujets qui, une fois maîtrisés, le délesteraient de la crainte de voir sa légitimité égratignée. 
Alors il arrête tout ce qu'il fait instantanément et s'impose le calme.


Un calme régénérant, propice aux nouvelles idées, aux calculs, à la résolution de problèmes. Victor a confiance en lui, en ses capacités. Il ne fait aucun doute qu'il aura les idées claires une fois son bain terminé.







***





C'est comme ça qu'il imaginait ses soirées jusqu'à la fin de ses jours. Ou presque. Ne manquaient plus que les enfants.


Il est à l'aise ici. Il se sent à sa place avec ces personnes brillantes et bienveillantes, au milieu de discussions stimulantes qui élèvent toujours plus le débat plutôt que de chercher à rabaisser l'autre en lui montrant qu'il n'est pas à la hauteur. Il est accepté tel qu'il est. Ce n'est pas le plus beau, le plus viril, le plus vif ou le plus intelligent de la fratrie Lalouche mais ici, tout le monde s'en fiche et le considère digne d'intérêt. D'ailleurs, Lazlo est fier de ce qu'il est devenu aujourd'hui malgré l'adversité qui lui a été opposée. 



Oui, il se sent exister ici et apprécié à sa juste valeur. Pourtant, il manque encore un élément pour qu'il se sente entier : le désir dans les yeux de la femme qu'il aime.
Il y a eu des hauts et des bas dans leur relation...


... pour autant, après toutes ces années, ils finissent encore et toujours au même point : piégés dans cet amour platonique qu'il désespère de voir prendre corps pour de bon.


Ce soir était la confirmation de ce qu'il avait ressenti ces derniers-temps, depuis qu'elle était venue 4 jours plus tôt le trouver pour lui parler de la nouvelle recrue, et qui avait trouvé son apogée ce week-end. Quelque chose avait changé. Ceci dit, il n'était pas question qu'il se jette dans la gueule du loup. Ils étaient déjà passés par là tous les deux et ce qui les séparait alors les sépare toujours.


C'est pour cela qu'il ne s'enflamme pas et compte bien respecter le contrat moral qui les lie : tant qu'il ne sera pas prêt à tout partager avec elle, Lin n'acceptera jamais de construire quelque chose avec lui. C'est ce qu'il s'est rappelé et répété en boucle toute la soirée, en tout cas. Mais force est de constater que plus l'heure du départ approche, plus il sent sa détermination flancher. À tel point que, tandis qu'il prend congé, il l'accueille un peu gauchement quand il la voit arriver doucement vers lui avec un sourire énigmatique.


Ils se retrouvent d'abord nez à nez, puis pivotent des mêmes côtés deux ou trois fois de suite avant qu'il se décide à l'attirer contre lui en disant : 

- " Allez viens-là."


- " J'ai passé un très bon week-end" , continue-t-il. "Et puis merci de m'avoir invité ce soir.
- " Je t'en prie. Ça m'a fait plaisir qu'on se retrouve ainsi. Ça m'avait vraiment manqué. "


Difficile de deviner ce à quoi elle pense, ce qu'elle attend de lui, là tout de suite... Il se contente donc de rester dans cet entre-deux, plus à l'aise qu'il ne le fut. Sa respiration est calme, ses mains sages et son corps détendu. Il accepte ce moment pour ce qu'il est : une étreinte affectueuse entre deux amis.
Quelques secondes passent, puis l'apaisement est interrompu par un "ouh la" de Lin, sans pour autant qu'ils ne se séparent : 

- " Il est vraiment temps que je m'occupe du jardin...
- " Tu parles des mauvaises herbes qui ont envahi presque toutes tes jardinières ?
- " Je suis étonnée que tu ne m'aies rien dit plus tôt... " rit-elle.
- " Je ne suis plus ton professeur depuis longtemps... "


- " Tu crois ça ? J'ai pourtant l'impression d'être toujours en train d'apprendre quelque chose à tes côtés. "

Cette phrase, ou plutôt le ton qu'elle emploie lui met un coup au cœur, mais encore une fois il fait comme si de rien n'était : 

- " À la vue de tes plantes, on dirait que je suis un piètre instructeur... "

Elle pouffe, désabusée : 

- " J'étais crevée...
- " Tu veux que je vienne t'aider demain à mettre de l'ordre ? "


- " Oh non quand même...
- " Ça t'aiderait à te motiver ou pas ? Après on a passé tout le week-end ensemble, tu en as peut-être marre de voir ma tête...
- " Non, non... " Répond-elle en riant. " Mais tu as sûrement mieux à faire...
- " Oh... Tu sais quoi on a bien bossé ce week-end. On mérite bien une petite pause... Tu as des choses importantes demain à faire ? Des choses que tu ne peux pas repousser ?
- " Non... Je n'ai pas d'élèves demain donc je peux travailler d'ici...
- " OK donc... C'est ok si je viens demain avec les croissants et qu'on bosse ensemble ?
- " Si ça ne te gêne pas, ça me ferait plaisir, oui. "


- " Eh bien je te souhaite une très bonne nuit, parce-que demain, nous n'allons pas amuser le terrain ! "

Il s'éloigne sur ces mots en lui adressant un geste de la main. Elle lui rend son sourire et son salut, qu'il quitte des yeux pour se diriger vers sa voiture, le visage perdant ses traits joyeux à mesure qu'il s'éloigne. Il est soucieux. Que lui propose-t-elle, en réalité ? Il n'est pas dupe, son attitude cache quelque chose. A-t-elle mis de l'eau dans son vin et acceptera-t-elle de vivre avec lui même s'il ne partage pas avec elle les recherches officieuses d'Oaz' Corp ? Attaque-t-elle le problème à l'envers ? Lui donner ce qu'il veut pour ensuite le mettre dans une situation où il ne pourra plus lui refuser ? Ou est-elle simplement à la recherche d'une histoire d'un soir ?
Au volant de sa voiture, Lazlo s'agace et secoue la tête : rien de tout cela ne ressemble à Lin. Peut-être que la solution est la plus simple : elle lui offre tout bonnement son amitié et il prend ses désirs pour des réalités. Il souffle, un peu soulagé. Oui, ce doit être cela. Obnubilé par son sentiment amoureux omniprésent, il se rend compte qu'il ne sait pas ce qu'est être juste ami avec Lin. Depuis qu'il la connaît, il a toujours espéré obtenir plus, cherchant toujours la dimension romantique dans ses interactions. Il va se marier. Il est peut-être enfin temps de se comporter enfin en véritable ami, plutôt que comme un chien qui guette des miettes pendant un repas.




***








- " Z, moins fort."


- " Vous vouliez me voir, Monsieur ?
- " Oui, viens t'assoir. "


- " En quoi puis-je vous être utile, Monsieur ? 
- " Tu as entendu parlé de l'incident à Granite Falls ?
- " J'ai entendu cela à la radio, oui.
- " ... Qu'en penses-tu ? La fille a parlé de deux monstres... à forme humaine. 
- " Je ne sais pas, Monsieur. Souhaitez-vous que j'aille vérifier ? 
- " ... Oui. J'aimerais qu'on règle cette question une fois pour toutes. J'ai pris des dispositions pour m'occuper du frère...





- " ... J'ai hésité un moment à t'envoyer en premier mais le temps presse. L'urgence, c'est Granite Falls et ce que va raconter la gamine aux autorités. Je t'ai fait préparer un hélico. Si ce n'est pas du flan, tu devras tout effacer... "


- " ... Et me ramener ces garces par les cheveux s'il le faut. "








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Commentaires

Heidi Tilquin a dit…
Beaucoup de suspens, on va attendre la suite, bon moment lecture, bizz;)
Anonyme a dit…
Quel plaisir de lire la suite.
Victor est toujours égal à lui même.. une ordure si je puis me permettre..
Lin toujours aussi jolie et mystérieuse...
Beaucoup d'intrigues en perspective..
Je suis impressionnée du travail que tu fournis aussi bien pour ton texte que pour tes images.
Merci pour nous qui te lisons ��
Eulaline a dit…
Evidemment, comme je l'ai déjà dit sur Twitter ce premier épisode (oui, je le vis comme une série grand budget sur ma plateforme préférée) tient toutes ses promesses. Immédiatement, je plonge dans le bain de No U-turn et quel régal!

En vrac, comme à mon habitude, pardon:
Petit Corey est devenu grand et toujours prisonnier de sa "promesse" :/ Mais qu'ouïs-je? Comme une espèce d'intuition que peut-être bien qu'un mini eux auraient pu poindre le bout de son nez? *mode héhé enclenché* J'adore le rêve de Corey qui est tellement en décalage avec la réalité :D Il est tellement mignon, ce petit jeune homme ♥ Beaucoup trop mignon pour rencontrer Sharon... oups. Merci qui? Merci, Kay :D

Lin, Lin, Lin... Alors la petite cocotte reste bloquée l'œil dans le rétroviseur... Oui, c'était bien, c'était sympa mais l'océan est plein de petits poissons qui pourraient autant plaire à son intellec, à ses hormones en ébullition et à son papa. Pourquoi aller repêcher le poisson qu'on avait rendu - avec raison, ce n'est pas comme si la rupture avait eu lieu sans raison - à l'océan? Ou alors c'est parce que le gars n'est plus libre? Cela le rend attractif?
Je ne comprends pas :/
Puis surtout Lazlo, quoi. "Ce n'est pas le plus beau, le plus viril, le plus vif ou le plus intelligent" et en plus, il appartient à la fratrie Lalouche :o Non, mais franchement... Bref :o Cette affaire ne m'arrange pas du tout :D

Victor ... *soupire* Je l'ai déjà dit mais il me tarde tellement ce moment où il va se prendre une porte en pleine tronche, qu'il sera la risée de tous, livré à la vindicte populaire...blablabla. C'est vraiment un homme détestable dont l'attitude est à vomir. Il m'apparait pareil à lui-même. Je pourrais presque avoir pitié de lui.

Vraiment, je me suis régalée et tellement impatiente déjà de découvrir la suite. J'ai peur pour "le frère", j'ai peur pour tout ce petit monde que j'adore. Merci encore mille fois de partager cette histoire avec nous, Ggo ♥
Arcaluce a dit…
L'histoire reprend exactement là où elle s'est arrêtée, et on se retrouve immédiatement plongée dans l'ambiance si particulière de ton univers.

Que d'amours déçues chez Corey ou Lazlo... Je crois que vous n'êtes pas amoureux de la bonne personne, les gars, pour pouvoir rêver mariage et enfants.

Victor tente toujours de garder le contrôle, quel qu'en soit le prix. Mais la violence n'engendre que la violence...

Tes images sont toujours aussi magnifiques, que ce soit dans la prise de vue ou la retouche des couleurs. Et, comme toujours, elles s'articulent parfaitement avec le texte pour fonctionner ensemble dans la narration.
GGO a dit…
Heidi : Merci beaucoup d'être passée et pour ton mot, ça me fait plaisir. 😊

Lydie : Oh merci beaucoup, je suis si contente de te compter à nouveau parmi les lecteurs ! Ca me touche beaucoup, merci. ❤

Eulaline : Haha énorme, je n'avais même pas réalisé que Kay avait précipité le rdv avec Sharon XD
Pour Lazlo, c'est sa propre auto-(dé)appréciation, Lin ne pense pas la même chose. On en reparlera plus tard du pourquoi elle revient systématiquement à lui. Je tiens d'ailleurs à te prévenir pour ménager tes petits nerfs, t'as pas fini de grincer des dents... Et y'a pas de soucis, tu peux venir râler, moi je hocherai la tête devant mon écran parce-que... Ben je suis bien d'accord 😄
Quant à Victor, lui y'a rien à sauver, je suis d'accord aussi.
Un grand merci pour ton enthousiasme ❤

Arcaluce : Ah c'est sûr qu'ils sont en plein dans le fantasme les deux... C'est triste... Victor lui est persuadé qu'il peut mater tout le monde et comme il a réussi jusqu'à présent, il n'a pas de raison de changer de méthode puisqu'il n'a absolument aucune empathie. 😄
Merci beaucoup d'être passée 😚
Ryu7072 a dit…
Rolala quel plaisir de retrouver U-Turn 😍 c'est fou comme on se retrouve direct plongée dans l'histoire !
Lin et Victor, ils se tournent autour sans vraiment mettre un mot sur leur relation... j'aimerais tellement que Lin revienne vers Dan 💔 mais je peux toujours rêver hein !
Ah et Corey...que dire il rêvasse d'une famille avec Silvia le pauvre petit il est bien loin du compte 😬
Et Victor que dire si ce n'est qu'il égale à lui-même, une ordure quoi!
En tout cas ce premier épisode est une belle entrée en matière, les screens sont juste sublimes et l'écriture parfaite! J'ai trop l'impression de suivre une série tellement c'est bien réalisé ! Bravo GGO! 🥰
GGO a dit…
Ryu : Oui, "le pauvre petit" tu as parfaitement raison XD TT
Un grand merci pour tous ces compliments ! <3
Agathe La Petite a dit…
Corey, le rêveur, l'idéaliste. Mais s'il n'était pas comme cela, cela ne serait pas lui non plus ^^.
Pour autant, il n'a pas toutes les cartes en main et il ne sait pas ce qu'est devenue Silvia (remarque, nous non plus, on ne sait pas vraiment XD). Alors, le rêve sur la plage, pas sûre qu'il se réalise un jour.

Les frères Lalouche... Que dire ? Autant, un, on pourrait presque le prendre en sympathie avec son amour à sens unique (?), mais qui reste quand même à Oaz'Corp et qui connaît tout ce qui s'est passé, autant Victor, il n'y a rien de bon à en tirer. Pourri jusqu'à la moëlle le gars ! Mais est-il sûr de tout maîtriser ou non ? L'avenir nous le dira j'imagine.

Quand à Lin, je ne sais pas trop ce qu'elle veut. Se rapprocher de Lazlo car elle a des sentiments pour lui. Ou uniquement pour le manipuler ? Ce n'est pas très clair.

Bon, sinon, Dimitri/Gustave, c'est quoi cette histoire ? Ce n'est quand même pas le Gus de l'opération sur Sixam, si ?!!! Mais comment est-il devenu extra-terrestre ? C'est quoi cette créature ? Oui, je sais tu ne vas pas me répondre mais j'avais besoin de poser mes questions XD.
GGO a dit…
Agathe : C'est sûr que Corey est en décalage complet par rapport à la réalité, mais il ne peut en être autrement. Et clairement, la plage, si ça arrive, c'est pas dans l'immédiat, hein XD

Je crois que ce n'est pas très clair pour Lin non plus. Elle est véritablement attachée à lui mais ne sait pas quoi faire de ses sentiments en raison des évènements passés.

Haha. O:D
Pythonroux a dit…
J'aime ce premier épisode... oui, je suis grave à la bourre alors que je suis prévenu toutes les semaines de l'arrivée du nouvel épisode.
Mais je n'ai pas le temps :(

Que de petits bouts d'intrigues qui se mettent en place ou continue de se mettre en place. Que nous fait notre petite Lin ? A quoi joue encore Lazlo ?
Et Victor, toujours aussi méprisable. Corey qui se pose toujours autant de question.
Vivement la suite (tout de suite pour moi :) )
GGO a dit…
Pythonroux Je suis tellement contente de te revoir ici !!!! Bon, dommage pour les circonstances, mais je suis contente quand même XD

Merci merci merci <3