Nadia 17.
Dès
l'aube, elle était sur la route. Son plan n'était pas clair, voir
absolument flou, mais elle devait commencer par là. Lui saurait la
renseigner sur ce qu'il se passait au commissariat, sur ce que
risquait Fabien et comment il allait.
Qu'à cela ne tienne, elle avait toute la journée s'il le fallait !
- « Belle vue ! »
L'exclamation fut si sonore que le bond de surprise de l'adolescent le fit presque chuter.
- « J'ai besoin de voir ton père.
- « T'as qu'à aller au poste.
- « J'aime pas trop aller là-bas.
- « Bah pourquoi, t'as tes petites habitudes pourtant, non ?
- « Très drôle.
- « Roooo ça va. C'est vrai que ça fait un moment que j'ai pas entendu mon père se plaindre de toi. T'étais trop occupée avec Miko c'est pour ça... »
Nadia préféra ignorer sa dernière réplique.
- « Est-ce-que tu peux dire, s'il te plaît, à ton père que je suis là ? »
- « Tu t'inquiètes pour Miko ?
- « …
- « C'était avant qu'il fallait le faire. Il risque gros, tu sais, à cause de toi.
- « …
- « …
- « …
- « … Est-ce-que tu as un moyen de l'aider ?
- « Je cherche. »
John poussa un nouveau soupir puis arrêta la machine. Alors que son ryhtme décélérait, il reprit :
- « Je sais que Dam's est un sale type. Mais ses parents sont des gens haut placés. Ils vont tout faire pour faire payer Miko. Il faut dire qu'il ne l'a pas épargné... »
Il descendit de la machine en secouant la tête d'un air las. Puis, en regardant son interlocutrice droit dans les yeux :
- « Si tu as besoin de
moi, je ferai ce que je peux pour t'aider. »
Un sourire éclaira alors son visage et il dit :
- « Et je vais commencer
par parler à mon père. Assis toi, je vais faire en sorte qu'il
vienne te parler.
- « Mer... Merci, Sen. »
Il haussa alors les épaules :
- « Miko ne mérite pas ça, Yang... Yang ne méritait pas ça et... J'ai adoré ton sens de la répartie. »
Il lui fit un clin d’œil et se dirigea vers l'intérieur.
Les mains sagement posées sur les
genoux, les pieds légèrement tournés vers le dedans, Nadia n'en
menait pas large. Pour la première fois, elle regrettait toutes les
conneries qu'elle avait faites car elles la décrédibilisaient
complètement face au père Gerold.
Un frisson la parcourut quand elle
l'aperçut de l'autre coté de la porte. Même avec une assiette de
pancakes à la main, il l'impressionnait. Et peu pouvaient s'en vanter.
Elle le vit jeter un regard dans sa direction, une expression indéchiffrable sur le visage. C'était ça aussi, le père Gerold : une série de masques qu'il modifiait à sa guise et rendait l'analyse de ses émotions extrêmement difficile.
Alors qu'il avançait dans sa
direction, elle se surprit à serrer son pantalon entre ses doigts.
Tu peux le faire, Nadia. Tu peux le faire.
Il s'approcha en silence, la saluant simplement d'un mouvement de tête avant de s'installer à table et de la fixer de ses yeux noisettes qui lui donnaient l'impression d'être toute nue.
- « Nadia Calcuta... Finit-il par dire. Que me vaut le... Enfin peu importe.
Alors ?
- « Je voulais vous parler de ce qu'il s'est passé avant hier.
- « Eh bien c'est une très bonne chose, ça change même, mais je t'attendais au poste hier...
- « Hier ?
- « Eh bien oui, en même temps que tous les autres... Où étais-tu ? »
Nadia se mordit la l'interieur de
la lèvre, ce qui n'échappa pas à son interlocuteur :
- « Je croyais que tu
voulais parler.
- « D'avant hier. Pas d'hier. »
- « Ce que je faisais hier n'a rien à voir avec avant hier.
- « Laisse-moi en juger.
- « Non !
- « Eh ben je termine ces crêpes et...
- « Vous avez pas le droit de m'emmener.
- « Bien sûr que si. Tu t'es introduite chez moi sans autorisation. Tes parents viendront te chercher dans mon bureau, un point c'est tout.
- « Sen m'a invitée !
- « Sen dira ce que je lui dis de dire.
- « Je pensais que vous étiez sympa, sous vos airs sévères, mais vous êtes une pourriture. Comme les autres.
- « N'aggrave pas ton cas. »
- « Ecoutez... Je suis venue vous parler. C'est que je suis de bonne foi, non ?
- « Nadia... Tu es beaucoup de choses, mais tu n'es pas de bonne foi. Tu es agressive, bornée, malpolie, désagréable, et de la pire mauvaise foi. J'ai oublié quelque chose ?
- « Votre pire cauchemar ?
- « Ne te donne pas autant d'importance. Mais tu me fatigues, je veux bien t'accorder cela.
- « Alors posez-moi les questions qui vous intéressent qu'on en finisse.
- « Avec plaisir ! Où étais-tu hier alors que tu étais convoquée au commissariat ?
- « …
- « On va continuer comme ça encore longtemps ou...
- « J'étais aux Terriers !! Voilà !
- « Aux Terriers ? Pourquoi faire ?
- « J'avais besoin d'air. J'avais envie de croiser personne.
- « Ah, en effet, les Terriers sont une bonne planque. Je te crois. »
La jeune fille poussa un soupir intérieur. Leur échange lui avait permis de réfléchir, car elle savait qu'il ne lâcherait pas.
- « Bon, on peut continuer. Raconte moi ta version des faits."
- « Un soir, il y a plusieurs mois de ça, j'ai croisé les Crotales au parc. Oruscant m'a interpellée et a commencé à m'agresser. Verbalement au début.
- « Sans que tu n'ais rien fait ?
- « Je rentrais chez moi. J'ai bousculé Miko, on s'est un peu disputés et les autres sont arrivés. Ils se sont payé ma tête et j'ai répliqué.
- « De quelle nature étaient les agressions ?
- « Sexuelles. Si je me souviens bien, Oruscant proposait d'occuper ma bouche avec son pén..."
- « C'est bon, on garde
ça pour plus tard, hein...
- « Je croyais que vous vouliez tout savoir ? »
Il la regarda d'un air mauvais.
- « Ne t'inquiète pas, tu auras l'occasion de t'épancher sur ce genre de détail si tu le souhaites plus tard. Et après ?
- « Je lui ai dit que je n'étais pas intéressée, mais il a continué. Du coup je me suis un peu emballée et je l'ai traité d'éjaculateur précoce. Les mecs n'aiment pas ça, en général. »
Gerold leva les yeux au ciel et se racla la gorge.
- « Je vois... Et après ?
- « Après il a voulu me frapper mais Fabien est intervenu. Il l'a repoussé et lui a dit d'arrêter.
- « Ce que Damian a fait ?
- « Plus ou moins. Mais après Fabien m'a traînée en dehors du parc.
- « Donc ce n'était pas la première fois qu'ils en venaient aux mains, sur l'initiative de Fabien ? »
Nadia cligna des yeux.
- « C'est pas bon ça, non ? »
Il avança légèrement la nuque et dit :
- « Nan mais attendez !
Il a fait ça pour me défendre ! Ça compte ça ! Non ?
- « Dans ton cerveau de midinette, je n'en doute pas ! Dans celui du juge, pas du tout. L'accusation peut tourner ça comme elle veut : le coup n'a pas été porté, alors il aurait pu juste avoir envie de se recoiffer, par exemple. »
Nadia tordit la bouche de dégoût :
- « Mais c'est faux ! C'est évident qu'il allait m'en mettre une !
- « Les avocats s'en foutent de savoir si c'est vrai ou pas. De plus, Fabien est vice capitaine. Son geste peut être interprété comme de la jalousie.
- « Et moi qui pensais qu'en vous disant ça, ça dirait qu'Oruscant avait déjà tenté de m'agresser...
- « Sans coup, ça ne vaut rien. Il aurait éventuellement fallu poser une main courante, à ce moment, mais bon... Allez... Passons à la suite.
- « Je n'ai plus croisé Damian avant avant hier. »
Nadia fronça les sourcils.
- « Tiens c'est curieux ça d'ailleurs... »
Elle haussa les épaules et poursuivit :
- « Je me suis fâchée avec Fabien et... »
Re-froncement de sourcils.
- « Et je suis tombée sur Oruscant. Ou plutôt c'est lui qui est tombé sur moi, puisque j'étais là avant. »
- « Que veux-tu dire ?
- « Nan rien... C'est juste que je me demande maintenant si Fabien ne faisiait pas en sorte qu'on ne se croise pas, avec Damian. Mais bon, c'est peut-être un hasard... je ne voudrais pas me donner trop d'importance, comme vous dites... »
Elle lui adressa un sourire désabusé :
- « Bref. J'étais avec Yang à la cafèt de L'Oaz'is, y'avait déjà quelques serpents, mais Oruscant n'est arrivé qu'après. Tout de suite il s'en est pris à moi.
- « De quelle manière ?"
Un sourire éclaira alors son visage et il dit :
- « Mer... Merci, Sen. »
Il haussa alors les épaules :
- « Miko ne mérite pas ça, Yang... Yang ne méritait pas ça et... J'ai adoré ton sens de la répartie. »
Il lui fit un clin d’œil et se dirigea vers l'intérieur.
Elle le vit jeter un regard dans sa direction, une expression indéchiffrable sur le visage. C'était ça aussi, le père Gerold : une série de masques qu'il modifiait à sa guise et rendait l'analyse de ses émotions extrêmement difficile.
Tu peux le faire, Nadia. Tu peux le faire.
Il s'approcha en silence, la saluant simplement d'un mouvement de tête avant de s'installer à table et de la fixer de ses yeux noisettes qui lui donnaient l'impression d'être toute nue.
- « Je voulais vous parler de ce qu'il s'est passé avant hier.
- « Eh bien c'est une très bonne chose, ça change même, mais je t'attendais au poste hier...
- « Hier ?
- « Eh bien oui, en même temps que tous les autres... Où étais-tu ? »
- « D'avant hier. Pas d'hier. »
Gerold posa pesamment sa main
sur la table.
- « Tu ne choisis pas, Nadia. Tu me parles ici, tranquillement, ou je t'emmène au poste de force et je peux déjà te dire que tu me raconteras jusqu'à ton premier souvenir. Ton copain risque grave, Nadia. Même si la partie "mineur" ne passera pas, il risque 3 ans de prison et 10 000 simflouzs d'amende. Est-ce-que tu crois que tu peux te permettre de faire la difficile ? »
- « Tu ne choisis pas, Nadia. Tu me parles ici, tranquillement, ou je t'emmène au poste de force et je peux déjà te dire que tu me raconteras jusqu'à ton premier souvenir. Ton copain risque grave, Nadia. Même si la partie "mineur" ne passera pas, il risque 3 ans de prison et 10 000 simflouzs d'amende. Est-ce-que tu crois que tu peux te permettre de faire la difficile ? »
- « Ce que je faisais hier n'a rien à voir avec avant hier.
- « Laisse-moi en juger.
- « Non !
- « Eh ben je termine ces crêpes et...
- « Vous avez pas le droit de m'emmener.
- « Bien sûr que si. Tu t'es introduite chez moi sans autorisation. Tes parents viendront te chercher dans mon bureau, un point c'est tout.
- « Sen m'a invitée !
- « Sen dira ce que je lui dis de dire.
- « Je pensais que vous étiez sympa, sous vos airs sévères, mais vous êtes une pourriture. Comme les autres.
- « N'aggrave pas ton cas. »
- « Ecoutez... Je suis venue vous parler. C'est que je suis de bonne foi, non ?
- « Nadia... Tu es beaucoup de choses, mais tu n'es pas de bonne foi. Tu es agressive, bornée, malpolie, désagréable, et de la pire mauvaise foi. J'ai oublié quelque chose ?
- « Votre pire cauchemar ?
- « Ne te donne pas autant d'importance. Mais tu me fatigues, je veux bien t'accorder cela.
- « Alors posez-moi les questions qui vous intéressent qu'on en finisse.
- « Avec plaisir ! Où étais-tu hier alors que tu étais convoquée au commissariat ?
- « …
- « On va continuer comme ça encore longtemps ou...
- « J'étais aux Terriers !! Voilà !
- « Aux Terriers ? Pourquoi faire ?
- « J'avais besoin d'air. J'avais envie de croiser personne.
- « Ah, en effet, les Terriers sont une bonne planque. Je te crois. »
La jeune fille poussa un soupir intérieur. Leur échange lui avait permis de réfléchir, car elle savait qu'il ne lâcherait pas.
- « Bon, on peut continuer. Raconte moi ta version des faits."
Elle se lança alors, pendant qu'il commençait son petit déjeuner :
- « Sans que tu n'ais rien fait ?
- « Je rentrais chez moi. J'ai bousculé Miko, on s'est un peu disputés et les autres sont arrivés. Ils se sont payé ma tête et j'ai répliqué.
- « De quelle nature étaient les agressions ?
- « Sexuelles. Si je me souviens bien, Oruscant proposait d'occuper ma bouche avec son pén..."
- « Je croyais que vous vouliez tout savoir ? »
Il la regarda d'un air mauvais.
- « Ne t'inquiète pas, tu auras l'occasion de t'épancher sur ce genre de détail si tu le souhaites plus tard. Et après ?
- « Je lui ai dit que je n'étais pas intéressée, mais il a continué. Du coup je me suis un peu emballée et je l'ai traité d'éjaculateur précoce. Les mecs n'aiment pas ça, en général. »
Gerold leva les yeux au ciel et se racla la gorge.
- « Je vois... Et après ?
- « Après il a voulu me frapper mais Fabien est intervenu. Il l'a repoussé et lui a dit d'arrêter.
- « Ce que Damian a fait ?
- « Plus ou moins. Mais après Fabien m'a traînée en dehors du parc.
- « Donc ce n'était pas la première fois qu'ils en venaient aux mains, sur l'initiative de Fabien ? »
Nadia cligna des yeux.
- « C'est pas bon ça, non ? »
Il avança légèrement la nuque et dit :
- « Non. »
Puis, après un court silence :
- « Tu as un autre témoignage à charge ou..."
- « Tu as un autre témoignage à charge ou..."
- « Dans ton cerveau de midinette, je n'en doute pas ! Dans celui du juge, pas du tout. L'accusation peut tourner ça comme elle veut : le coup n'a pas été porté, alors il aurait pu juste avoir envie de se recoiffer, par exemple. »
Nadia tordit la bouche de dégoût :
- « Mais c'est faux ! C'est évident qu'il allait m'en mettre une !
- « Les avocats s'en foutent de savoir si c'est vrai ou pas. De plus, Fabien est vice capitaine. Son geste peut être interprété comme de la jalousie.
- « Et moi qui pensais qu'en vous disant ça, ça dirait qu'Oruscant avait déjà tenté de m'agresser...
- « Sans coup, ça ne vaut rien. Il aurait éventuellement fallu poser une main courante, à ce moment, mais bon... Allez... Passons à la suite.
- « Je n'ai plus croisé Damian avant avant hier. »
Nadia fronça les sourcils.
- « Tiens c'est curieux ça d'ailleurs... »
Elle haussa les épaules et poursuivit :
- « Je me suis fâchée avec Fabien et... »
Re-froncement de sourcils.
- « Et je suis tombée sur Oruscant. Ou plutôt c'est lui qui est tombé sur moi, puisque j'étais là avant. »
- « Nan rien... C'est juste que je me demande maintenant si Fabien ne faisiait pas en sorte qu'on ne se croise pas, avec Damian. Mais bon, c'est peut-être un hasard... je ne voudrais pas me donner trop d'importance, comme vous dites... »
Elle lui adressa un sourire désabusé :
- « Bref. J'étais avec Yang à la cafèt de L'Oaz'is, y'avait déjà quelques serpents, mais Oruscant n'est arrivé qu'après. Tout de suite il s'en est pris à moi.
- « De quelle manière ?"
- « La même. Huuuuummmm... Il voulait
me faire goûter son cône vanille, je crois. »
Nadia ne put s'empêcher de rire
devant la mine exaspérée de son interlocuteur.
- « Et ça te fait rire, en plus.
- « Un peu. Ne râlez pas parce-que je suis précise !
- « Allez allez, continue.
- « Cette fois, j'ai essayé de l'ignorer. Mais il ne me lâchait pas. Ça a commencé à chauffer et tout le monde s'est rapproché. Ça a dérapé quand il m'a attrapé le bras. Je me suis dégagée en lui jetant un verre à la figure – enfin le contenu – et comme j'ai vu qu'il allait encore me frapper – et non pas se recoiffer, hein – eh ben je lui ai mis un coup de tête.
- « Donc tu as frappé en premier... ?
- « Bah euh... RROOOOO ! Mais si faut se faire tabasser avant aussi !!! Bon, en tout cas, le nez cassé, c'est moi ! C'est bon pour Fabien ça non ?
- « Bof, tu sais, qu'est-ce-qu'un nez à coté de 3 cotes cassées, une pommette fracturée et une entorse grave du genou ? Hum ? Et puis c'est sans compter les vidéos sur internet qui montrent ton chevalier servant à califourchon sur l'héritier Oruscant... »
La jeune fille était abasourdie. Alors le fait que le mec sous Fabien ait débuté les hostilités ne comptait pas du tout ?
- « Non, répondit-il. Il n'a pas porté le premier coup.
- « MAIS SI ! Je l'ai évité c'est tout !
- « Ce n'est pas ce qu'il se dit.
- « C'est faux !!! Demandez à Sen, il était là !!!
- « Je lui ai demandé, tu penses bien... »
Nadia se décomposa :
- « Il a pas dit qu'on avait commencé, quand même ?
- « Non. Mais je ne l'enverrai pas au casse-pipe pour une cause perdue.
- « QUOI ?!
- « Personne ne veut se frotter aux Oruscant.
- « Eh ben moi j'leur ai pété un nez et je recommence quand ils veulent !!!
- « Tu es une idiote.
- « Et vous un faux-jeton.
- « Je ne suis pas suicidaire. Nuance. 16 témoignages assurent que tu as commencé et que Fabien a pris ton parti contre le pauvre Oruscant. Vous êtes 3, allez, 4 en comptant John, à dire le contraire. Que va-t-il se passer, selon toi ?
- « Il y a forcément une solution. Ce type est un violeur, vous le saviez ?
- « Des rumeurs, pas de preuve.
- « Si je vous apporte la preuve, on peut s'en sortir ?"
- « … Il paraît. Je n'ai jamais réussi à la faire parler. Et je ne peux pas m'empêcher d'espérer que tu n'y arrives pas non plus. Prends le temps de la réflexion. Je vais faire mon maximum avec les informations que tu m'as données pour alléger la peine de Fabien. Il ne fera pas de prison, ça se trouve. Je pense que tu devrais laisser courir. Allez, je t'amène au lycée.»
Laisser courir ? Elle ?
- « Et ça te fait rire, en plus.
- « Un peu. Ne râlez pas parce-que je suis précise !
- « Allez allez, continue.
- « Cette fois, j'ai essayé de l'ignorer. Mais il ne me lâchait pas. Ça a commencé à chauffer et tout le monde s'est rapproché. Ça a dérapé quand il m'a attrapé le bras. Je me suis dégagée en lui jetant un verre à la figure – enfin le contenu – et comme j'ai vu qu'il allait encore me frapper – et non pas se recoiffer, hein – eh ben je lui ai mis un coup de tête.
- « Donc tu as frappé en premier... ?
- « Bah euh... RROOOOO ! Mais si faut se faire tabasser avant aussi !!! Bon, en tout cas, le nez cassé, c'est moi ! C'est bon pour Fabien ça non ?
- « Bof, tu sais, qu'est-ce-qu'un nez à coté de 3 cotes cassées, une pommette fracturée et une entorse grave du genou ? Hum ? Et puis c'est sans compter les vidéos sur internet qui montrent ton chevalier servant à califourchon sur l'héritier Oruscant... »
La jeune fille était abasourdie. Alors le fait que le mec sous Fabien ait débuté les hostilités ne comptait pas du tout ?
- « Non, répondit-il. Il n'a pas porté le premier coup.
- « MAIS SI ! Je l'ai évité c'est tout !
- « Ce n'est pas ce qu'il se dit.
- « C'est faux !!! Demandez à Sen, il était là !!!
- « Je lui ai demandé, tu penses bien... »
Nadia se décomposa :
- « Il a pas dit qu'on avait commencé, quand même ?
- « Non. Mais je ne l'enverrai pas au casse-pipe pour une cause perdue.
- « QUOI ?!
- « Personne ne veut se frotter aux Oruscant.
- « Eh ben moi j'leur ai pété un nez et je recommence quand ils veulent !!!
- « Tu es une idiote.
- « Et vous un faux-jeton.
- « Je ne suis pas suicidaire. Nuance. 16 témoignages assurent que tu as commencé et que Fabien a pris ton parti contre le pauvre Oruscant. Vous êtes 3, allez, 4 en comptant John, à dire le contraire. Que va-t-il se passer, selon toi ?
- « Il y a forcément une solution. Ce type est un violeur, vous le saviez ?
- « Des rumeurs, pas de preuve.
- « Si je vous apporte la preuve, on peut s'en sortir ?"
- « Techniquement, ça
change rien pour Fabien. Sauf si...
- « Sauf si quoi...
- « Sauf si les Oruscant retirent leur plainte. »
Le regard était lourd de sous entendu.
- « Mais c'est très risqué, Nadia. Tu risques plus que Fabien sur ce coup là. Je ne peux que te le déconseiller.
- « Vous savez pour Yang, c'est ça ?"
- « Sauf si quoi...
- « Sauf si les Oruscant retirent leur plainte. »
Le regard était lourd de sous entendu.
- « Mais c'est très risqué, Nadia. Tu risques plus que Fabien sur ce coup là. Je ne peux que te le déconseiller.
- « Vous savez pour Yang, c'est ça ?"
Nadia venait de comprendre qu'il comptait sur son amitié avec elle pour l'amener à parler.
- « … Il paraît. Je n'ai jamais réussi à la faire parler. Et je ne peux pas m'empêcher d'espérer que tu n'y arrives pas non plus. Prends le temps de la réflexion. Je vais faire mon maximum avec les informations que tu m'as données pour alléger la peine de Fabien. Il ne fera pas de prison, ça se trouve. Je pense que tu devrais laisser courir. Allez, je t'amène au lycée.»
Laisser courir ? Elle ?
Commentaires
Nadia semble déterminée, est déterminée à sortir Django de ce mauvais pas... à n'importe quel prix? Quel sera le prix à payer? Et si celui-ci n'était uniquement payé par Yang. Aaarfff... il me tarde de lire la suite. <3
Pas facile tout ça et les Oruscant ont l'air d'être bien pourrit par contre eux, ils seraient pas propriétaire d'un certain laboratoire par tous les hasards ???? ;)
En tout cas, ça s'annonce pas très bien pour cette petite bande. Ils ne se sont pas encore frottés aux Lalouches, mais chacun son truc.
C'est vraiment pas un quartier où on a envie de vivre ton Oasis. Corruption, expérience bizarre, même la police ne veut pas se frotter à la "royauté" et on laisse les gens faire ce qu'ils veulent et s'en sortir sans égratignure. Sauf si on est du mauvais côté de la barrière (ou du pont, pour faire une autre référence).
En tout cas, c'est dingue comme ce soin-off semble loin de ce qu'était U-Turn à l'époque. Je veux dire au niveau des thèmes et de l'univers. C'est beaucoup plus "mondain", plus "jeune". Mais à quoi aurait-on pu s'attendre avec un casting pareil ? En tout cas, je décore chaque chapitre, donc la qualité est là aussi ! :)