Meet... Corey 5
Je
ne savais pas quoi faire. Je ne pouvais pas tenir tête à Daniel,
tout comme il était impensable de laisser Silvia toute seule.
Je
n'ai jamais été d'un naturel très courageux. Mais je me rends
compte aujourd'hui, avec le recul, que la seule personne capable de
me faire dépasser ma lâcheté, c'était elle.
Notre
amitié. Je savais que Silvia avait besoin de quelqu'un, donc il
était hors de question de fuir.
J'ai
simplement dit à Daniel ce qu'il voulait entendre et je suis parti
la retrouver dès le lendemain. A cette heure là, un jeudi, dans l'état dans lequel
elle était, elle ne pouvait qu'être là-bas.
La
Cité de l'Espace d'Oaz' proposait trois nocturnes par semaine,
permettant aux visiteurs d'observer les étoiles depuis leur
établissement.
Cela
faisait quelques mois qu'elle était ouverte et la passion pour le
ciel de Silvia avait alors pris une toute autre ampleur.
Je
sais qu'elle n'aime pas être dérangée quand elle est là. Alors je
m'installe silencieusement à ses côtés et j'attends qu'elle copie
son affichage sur mon "écran". Non pas que ça m’intéresse
beaucoup, les cailloux et les gaz, mais ça me plaisait qu'elle
partage ça avec moi.
Même
si je ne comprenais pas tout à ce qu'elle m'expliquait, ces moments
faisaient partie de ceux où on était que tous les deux. Juste elle
et moi dans sa bulle. J'écoutais quand elle parlait, je me reposais
quand elle était silencieuse, comme ce soir là. N'étant
visiblement pas d'humeur à discuter, j'ai fermé les yeux dans
l'espoir de récupérer un peu d'énergie, laissée en route après
l'école, les devoirs, la musique, et tout ce qui tournait autour de
Silvia. Cela durait depuis des mois, j'étais carrément mort.
Mais
ça n'a été que peine perdue à côté d'une Silvia
particulièrement tendue qui râlait sans cesse et s'énervait contre
le programme, lequel devant certainement faire ce qu'il pouvait pour
exécuter ses ordres rendus imprécis par son agacement. Si bien
qu'au bout d'un moment elle a poussé un râle puis a agité ses bras
en tous sens avant de se lever brusquement pour se diriger vers la
vitre.
-
Dis moi ce que je peux faire, Silvia.
- Rien. Tu ne peux rien faire.
- Rien. Tu ne peux rien faire.
Le
ton était énervé mais j'ai senti qu'elle était à deux doigts de
se mettre à pleurer.
-
Tu ne peux pas changer mon frère, tu ne peux pas me changer, tu ne
peux pas changer ma vie.
- Pourquoi je voudrais te changer ?
- ...
- Je te l'ai déjà dit, je t'aime comme tu es.
- Pourquoi je voudrais te changer ?
- ...
- Je te l'ai déjà dit, je t'aime comme tu es.
-
Pas moi. Ces crises m'angoissent de plus en plus. Je ne sais pas d'où
elles viennent, je ne sais pas jusqu'où elles vont aller.
- Tu es retournée chez le médecin, non ? Il t'a dit quoi la dernière fois ?
- ...
- Hein ?
- Je n'ai pas envie d'en parler, Corey.
- Ecoute...
- Tu es retournée chez le médecin, non ? Il t'a dit quoi la dernière fois ?
- ...
- Hein ?
- Je n'ai pas envie d'en parler, Corey.
- Ecoute...
J'ai
alors attrapé son poignet pour la tourner face à moi et, en le
faisant, j'ai tiré sur son sweat, découvrant ainsi une partie de sa
clavicule.
Elle
a dû voir mon regard étonné car elle a tout de suite paniqué.
-
NE ME TOUCHE PAS ! TU SAIS QUE JE DÉTESTE QUAND ON ME TOUCHE DANS
CES MOMENTS LÀ !
-
TU NE LE SAIS PAS DEPUIS LE TEMPS ?!
- Silvia je...
- LAISSE-MOI !
- Mais enfin explique-moi ! Qu'est-ce-qu'il te prend ? C'est ta marque qui t'inquiète ? J'ai quasiment rien vu ! On voit rien là!
- Silvia je...
- LAISSE-MOI !
- Mais enfin explique-moi ! Qu'est-ce-qu'il te prend ? C'est ta marque qui t'inquiète ? J'ai quasiment rien vu ! On voit rien là!
-
Dan a raison... On peut pas continuer à se voir. Je ne peux pas être
aussi proche de toi...
-
Qu... Quoi ?
-
Je contrôle moins bien mes poussées quand tu es là...
- Quoi ? mais...
- On doit arrêter de se voir.
- Mais ! Et la musique alors ?! Tu as dit que ça te calmait !
- Oui mais... C'est compliqué, Corey. Je ne peux pas t'expliquer ce que je ne comprends pas moi-même. Tu dois me laisser partir. Ne me suis pas. Ne m'appelle pas. Ne vient plus me voir. C'est mieux pour tout le monde.
- No... Non ! Tu ne peux pas me demander ça !
- On n'a plus le choix. Je suis fatiguée de devoir lutter pour tout. Laisse-moi. Je... J'ai... Juste, laisse-moi. Au revoir Corey.
- Quoi ? mais...
- On doit arrêter de se voir.
- Mais ! Et la musique alors ?! Tu as dit que ça te calmait !
- Oui mais... C'est compliqué, Corey. Je ne peux pas t'expliquer ce que je ne comprends pas moi-même. Tu dois me laisser partir. Ne me suis pas. Ne m'appelle pas. Ne vient plus me voir. C'est mieux pour tout le monde.
- No... Non ! Tu ne peux pas me demander ça !
- On n'a plus le choix. Je suis fatiguée de devoir lutter pour tout. Laisse-moi. Je... J'ai... Juste, laisse-moi. Au revoir Corey.
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