Mission to Sixam 4





































- " Bah alors ! Tu t'es pas encore fait beau ?"



- " J'ai quelques préparations à faire encore, mais c'est bientôt fini."

Philippe se tourna à nouveau vers le four et se pencha pour observer la cuisson.
Lenny oscillait d'avant en arrière, gigotait, si bien que, bien qu'il lui tourne toujours le dos, le chef cuistot de la base demanda :

- " Oui Lenny ?
- " Ahem... Je... Je voulais éclaircir un point avec toi...
- " Un seul ?
- " Hum... Oui bon... Euh... Je ne suis pas homophobe.
- " Je sais Lenny, répondit-il en se retournant de trois quart. Mais tes propos peuvent porter à le croire. Et ils sont souvent irrespectueux pour la gente féminine également.
- " Oui, rooooo...
- " Nan Lenny..."

Philippe se retourna pour le regarder dans les yeux, avec une expression douce mais ferme en s'adossant contre les meubles de cuisine, les paumes en appui sur le plan de travail :

- " Pas de "Roooo" qui tienne. Je sais qu'on ne te changera pas en une semaine, mais tu dois commencer à changer de discours. À notre époque, certains propos, certaines blagues ne passent plus du tout. Et tu débuteras avec un changement de comportement envers Eric.
- " Oui ! D'ailleurs ! C'est pas parce-qu'il est gay que je me fight avec lui, hein ! C'est sa personnalité qui m'agace ! Et fais pas ci, et fais pas ça, et ça laisse des miettes gn gn gn... Pas son orientation sexuelle ! Regarde, j'ai pas de problème avec toi..."

Philippe soupira et regarda par terre avant de reprendre le contact visuel :

- " Je sais bien Lenny mais tes propos, encore une fois, laissent penser le contraire. Si tu ne veux pas qu'on fasse l'amalgame, ne le provoque pas toi-même en parlant à tord et à travers."

Lenny souffla mais acquiesça :

- " D'accooooord.
- " Pour en revenir à Eric, il faut vraiment que tu fasses un effort. Je ne te demande pas de l'apprécier, mais de le respecter. C'est un mec qui s'est fait maltraiter toute sa vie. Son père l'a harcelé pendant des années pour qu'il lâche ses bouquins et fasse du rugby. Tu sais, un sport de "bonhomme", comme tu dis. Puis il a fini par laisser tomber et le mépriser pour de bon. Ensuite on s'est moqué de lui à cause de son physique. Il était trop maigre, soi-disant. Et tu n'as pas idée de ce par quoi il est passé à l'adolescence et malheureusement encore après. Alors stop maintenant. Nous sommes tous des adultes, même toi Lenny, désolé de te le rappeler, alors on se respecte les uns les autres. Et fais attention avec Coumba, aussi..." Termina-t-il en agitant légèrement son index en direction de Lenny.
- " Quoi, avec Coumba ?
- " Elle tient beaucoup à toi. Ça m'embêterait que tu la jettes comme une merde de retour sur Terre.
- " Et si je la jette comme une princesse, c'est bon ?"

Ah il se sentait malin Lenny quand il blaguait... Les autres ne partageaient pas pour autant la si haute estime qu'il avait de lui-même.
Philippe leva les yeux au ciel.

- " Philippe... Si tu dois avoir peur pour quelqu'un... Aie peur pour moi..."



Le médecin sourit, soulagé, heureux, touché.

- " Ce serait vrai alors ? Coumba serait une sorcière ?" Plaisanta-t-il avant d'être averti par la sonnerie du four.
- " Je vois que ça !"

Philippe sortit son plat et dit après une toute petite pause :

- " Tu te doutes qu'on a parlé de cette histoire, avec les autres... Et si on était inquiets quant à tes intentions, je pense maintenant pouvoir parler au nom de tous en te disant qu'on est très heureux pour vous. Et on a tous hâte de retrouver notre Coumba pétillante."

Il lui fit un clin d'oeil sur ces derniers mots, mais Lenny remarqua autre chose :



- " Ne me dis pas que c'est du pain complet ?!
- " Si !"



- " Tu m'en veux encore, c'est ça ?
- " Oui. Oui Lenny ! J'ai fait du pain complet pour te torturer."




***






- " Wouah ! Nous sommes tous très belles et très beaux ce soir ! Eric arrive mais je ne vois pas Joseph ?"



- " Il essaie de se faire plus beau que moi !"



- " Classe ton costume Eric ! Hey me regarde pas comme ça, je te fais un compliment.
- " C'est toujours louche avec toi."



- " Eric, on te fait un compliment. Tu l'acceptes et puis c'est tout, tu veux bien ?
- " Merci Lenny, alors. Venant de toi ça me touche.
- " Eh ben voilà..."



- " Jo' tu es très très beau ! S'exclama Coumba.
- " Oh l'autre comment il essaie de me piquer ma copine !"



- " Je me laisserai pas faire, gamin.
- " Merci Coumba. Toi aussi tu es très belle. Encore plus que d'habitude...
- " Oh oh... hey...
- " Merci mon ptit Jo'. T'es un amour.
- " Toi aussi, Lin, poursuivit le jeune ingénieur.
- " Merci Joseph.
- " HEY ! N'oubliez pas qui est le lover ici, hein...
- " Tais-toi mon chat. Tu fais trop de bruit."


- " Tout ce que tu veux ma Coumba."





Un tintement les interrompit :



- " Ahem... S'il vous plaît..."

Lazlo leva son verre afin de capter l'attention générale :

- " J'aimerais dire quelques mots..."

Il se racla la gorge, eut un petit sourire, et se lança :

- " Les missions sur Sixam ne sont jamais simples. C'est long, angoissant, et nos proches sont trop loin pour nous épauler dans nos moments de doutes. Même si, en ce qui me concerne, et ce n'est un secret pour personne, m'éloigner de mes frères me fait le plus grand bien. Je cherche d'ailleurs une planète encore plus éloignée, pour tout vous avouer..."

L'assemblée rit doucement.

- " On a des hauts, des bas..."





- " ... Gustave... "



- " ... On ne te le dit peut-être pas assez. Merci d'être revenu pour former la nouvelle génération. Je n'ose imaginer la force que cela te demande tous les jours. Sache que nous te sommes tous très reconnaissant. Tu as toujours été quelqu'un de très précieux pour nous, je suis vraiment content que ce soit toi qui forme notre jeune Joseph..."





- " Joseph... Tu as la chance d'être formé par le meilleur ingénieur dans son domaine. J'espère que ça atténue un peu ta tristesse d'avoir laissé ta Rosita chez nous..."

L’intéressé hocha la tête, reconnaissant et nostalgique à la fois.

- " On a tous des raisons de vouloir être ailleurs... Je pense à toi, Philippe..."



- " ... Je sais que tu ne vois pas beaucoup tes enfants. Merci d'être toujours là. Merci d'être le second que tu es. Merci d'être l'homme que tu es. Cette équipe ne serait pas la même sans toi. Merci Eric de "tenir la baraque". Ton sens du détail est précieux dans ces conditions. Tu es d'une fiabilité à toute épreuve... Merci Coumba pour ta joie de vivre. Tu es un véritable soleil ici. Et ce n'est pas du luxe ! Merci de réchauffer nos cœurs. Et quand je pense à Coumba, je pense à Lenny... Notre enfant terrible... Mais bon... Soyons honnête, ce serait plus long sans lui, non ? Je ne vous demande pas Coumba ou Joseph..."

Tous rirent à nouveau.

- " Je reconnais qu'on ne s'ennuie pas..." Glissa Eric en souriant.

Les autres l'imitèrent.

- " Et enfin... Poursuivit lazlo. Vous ne m'en voudrez pas si je finis par le meilleur... Enfin LA meilleure..."



- " Merci Lin pour tes conseils toujours avisés, pour le temps que tu consacres à Oaz'Corp, pour ta passion pour ton travail... Tu es un des piliers de ce laboratoire. De cette entreprise..."

Il déglutit.

- "... de ma vie. Merci d'être mon amie depuis tout ce temps.
- " Oh je vais pleurer...
- " Tu pleures déjà Coumba..." fit remarquer Lenny.
- " Ah oui..."

Lin et Lazlo semblaient hors du temps. Lentement, ce dernier hissa son verre encore plus haut, et après un dernier regard appuyé vers sa voisine de gauche lança :

- " Merci à tous. C'est un honneur de travailler avec vous. Et c'est un formidable cadeau que de finir et de commencer l'année en votre présence."

Tous levèrent leurs verres et le remercièrent chaleureusement, mais Lenny, comme à son habitude, les surpassa tous :

- " Merci à vous, Docteur Lalouche. Perso, toutes les qualités dont vous venez de parler, là, eh ben je les retrouve chez vous. Vous êtes un chic type. Et vous savez ce qu'on dit ? On a l'équipe qu'on mérite ! Donc je sais pas bien ce que vous avez fait pour m'avoir, mais vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous même !"

Tous rirent de bon cœur et l'accusèrent de fausse modestie.



- " Merci Lenny.
- " On trinque pour le Docteur Lazlo Lalouche !
- " Au Docteur Lazlo Lalouche !"





- " On attaque les choses sérieuses ?"





- " Qu'est-ce-qu'il y a encore Lenny ? T'aimes pas les crevettes non plus ?
- " Si, si... Mais je les préfères déjà décortiquées."

Un moment plus tard, alors que Lenny tordait encore le nez devant les mets proposés, Philippe s'absenta quelques instants avant de réapparaître chargé d'un présent :



Lenny, des étoiles pleins les yeux, en fut muet d'émotion l'espace d'une seconde :



- " Tu as fait ça spécialement pour moi ?"



- " Des bolognaises. Ta recette préférée de pâtes il me semble.
- " Uuuuiiiiiiiiii..."



Les moqueries allèrent bon train. Mais Lenny n'avait d'yeux que pour Philippe, le papa qu'il aurait rêvé d'avoir.



***





- " Vous avez encore faim j'espère !"

Puis vint l'heure tant attendue. Tous se levèrent et s'étreignirent en se souhaitant la bonne année.



- " Bonne Année mon chéri. Je te souhaite plein de bonheur avec ma copine Rosita. Elle doit te manquer..."



- " Merci Coumba. Bonne Année à toi aussi. Et oui, elle me manque."

La jeune femme resserra son étreinte.

- " On a fait le plus gros mon chéri."



- " On fait la paix ? demanda Lazlo à Lin.
- " Mais bien sûr qu'on fait la paix... Je suis vraiment dés...
- " Chuuuut on en parle plus."



Il la prit alors dans ses bras, d'une manière dont elle ne pouvait ignorer le message qu'il lui faisait passer. Les bras bien écartés, des petites tapes dans le dos, un contact bref... Des amis. Ils n'étaient que de bons amis. Il avait saisi.

- " Bon allez les deux là ! À moi !" Rouspéta Lenny un peu plus loin.





Les embrassades terminées, une fois n'est pas coutume, tout le monde se retrouva dans le salon . L'air respirait le bonheur, et vibrait des rires des membres de l'équipe.








***

















- " Mais..."



- " ...Tu l'as apporté jusqu'ici ?"

Lazlo acquiesça, un sourire tendre aux lèvres.

- " Il me rappelle de bon souvenirs. J'en ai besoin, quand je viens ici.
- " Oh la la qu'est-ce-qu'on a pu se marrer n'empêche..."

Elle ouvrit le livre et le feuilleta, ne remarquant pas le soudain malaise de son ami.
Ils avaient passé des heures à lire ce livre à deux voix, pendant les temps d'analyse, se moquant du style mièvre du récit. Elle souriait avec nostalgie quand son expression se figea : là, sur une page, une inscription manuscrite avait attiré son attention :

" C'est là que j'ai su que je t'aimais."

Ses oreilles se mirent à siffler.
Elle reconnaissait le passage auquel le mot faisait allusion. Elle se souvenait de la blague qu'elle avait faite, la façon dont elle avait jeté sa tête en arrière pour rire comme elle savait le faire à l'époque, et le regard qu'elle avait capté à son retour à la verticale. Une déclaration d'amour à l'état brut, sans filtre, sans retenue. À laquelle elle n'avait pu répondre favorablement. Parce-qu'à l'époque où elle savait rire, elle était avec lui. Le seul. Pour toujours, pensait-elle alors. Cette idiote qui riait ne le savait pas, mais elle n'allait plus le faire longtemps. Parce-que le seul, l'unique, celui qui l'avait pénétrée par tous les pores de sa peau, allait piétiner leur histoire 7 mois plus tard. Tout ce qu'ils avaient traversé avait été balayé en une soirée. Tous ses plans avaient été renvoyés sur leur comète. Pourquoi ? Pour un délire. Un pur délire qui avait fait entrer en collision ses deux raisons de vivre : lui, et son rêve, celui de devenir chercheuse au sein du laboratoire le plus puissant de tous les temps. Elle avait eu les deux, l'espace d'une seconde. Et puis on lui avait arraché la moitié du corps. Pour un délire paranoïaque.
Elle referma doucement le livre avant de le ranger avec délicatesse.

Lazlo ne respirait plus. Il ne voulait pas que ça recommence. Il ne voulait pas qu'elle s'éloigne. Tant pis s'il ne pouvait l'étreindre que par l'intermédiaire d'une accolade amicale. Au moins il pouvait en profiter pour respirer son parfum, véritable carburant qui redonnait de l'éclat à ses souvenirs les plus précieux.

- " Je suis désolée..."

La main encore posée sur la tranche du livre, il ne voyait pas son visage.

- " Ne le sois pas..." articula-t-il. "Je... "

Il souffla, comme impuissant.

- " Je ne sais plus quoi te dire Lin. Je... Ce que j'ai dit tout à l'heure, je le pense. Tu es ma meilleure amie. Je ne veux pas perdre ça."

Elle se tourna lentement et se dirigea vers lui, la tête baissée. Arrivée à sa hauteur, elle répéta :

- " Je suis désolée... De t'avoir fait autant de mal."

Lazlo détourna le regard. Pour ne pas voir l'éclat de ses yeux bleus brillants, ou encore la lumière jouer avec le blond de ses cheveux. Il se mit en apnée, pour ne pas sentir son odeur ; il avait eu son compte de souvenirs. La nostalgie commençait à se muer en une présence amère. Il recula, pour ne pas que leur peau entre en contact. Pouvait-il aussi faire en sorte que son cœur arrête de cogner ?

- " Je suis un grand garçon, Lin. Je n'ai pas besoin qu'on s'apitoie sur mon sort. De plus, on en a déjà parlé, j'aimerais qu'on passe à autre chose maintenant."

Il priait de toutes ses forces pour que le calvaire s'arrête. Mais il ne faisait que commencer.
Ignorant toutes les barrières, tous les signaux qu'il avait envoyé, elle se jeta dans ses bras. Surpris, il l'accueillit un peu gauchement.



- " Je n'ai jamais voulu te faire de mal, je te le jure.
- " Je sais Lin, je sais. Ne t'en fais pas."



- " Allez... tenta-t-il."

Mais elle ne bougea pas.
Et lui s'évertuait toujours à ne pas toucher sa peau...



... à ne pas sentir son parfum, ne pas sentir sa poitrine contre lui.
Il l'entendit renifler. Puis des gouttes tièdes tombèrent dans son cou tandis qu'elle froissait le tissu de son costume dans ses poings.
Il bascula la tête en arrière, déchiré de l'intérieur, vaincu. Il la plaqua contre lui et frissonna tandis que ses doigts passaient malgré lui, dans le mouvement, au contact du dos nu.

- " Je suis là... Chuchota-t-il.
- " Je sais... Tu l'as toujours été...
- " Ce n'est pas grave, tu sais ? Ce n'est pas grave si tu ne m'aimes pas. Le fait de savoir que tu tiens à moi me suffit.
- " Je t'aime Lazlo. Je te jure que je t'aime. Mais... Je suis perdue... J'ai l'impression de ne plus savoir ressentir..."

Il soupira :

- " Je n'ai pas de solution, Lin. Tu t'es fermée à moi. Je ne peux pas t'aider si tu ne me fais pas confiance. Je ne peux pas t'aider si tu ne crois pas que je puisse le faire."

Alors, elle se lança. D'une voix tremblotante, elle lui raconta le premier regard, la première rencontre, l'amitié, puis les sentiments adolescents. Elle passa sur la lune, la nuit, le vent, la chaleur qui avaient enveloppé le premier baiser sur la jetée d'Oasis Springs. Elle enchaîna sur les difficultés, l'abandon, le poids sur les épaules de son jeune amant. Elle tut son amour dévorant, total, et son besoin viscéral de le voir s'en sortir pour pouvoir vivre pleinement leur relation. Mais elle parla de l'aide qu'elle avait tenté de lui apporter, de son soutien, de leur complicité dans les épreuves. Elle sauta le passage qui faisait de lui un ennemi d'Oaz'Corp pour arriver aux motifs de la rupture : un profond désaccord sur la vie qu'ils voulaient mener, l'agressivité dont il faisait preuve et qui enterrait petit à petit le doux garçon qu'il était. Elle finit par expliquer que l'homme qu'il était devenu avait massacré son idée du bonheur alors qu'elle avait 23 ans.

Un long silence s'ensuivit, pendant lequel chacun reprenait son souffle. Car oui, Lazlo aussi était étourdi. Il n'avait pas imaginé une telle déclaration d'amour... pour un autre. Car ce qu'elle avait tu se devinait aisément. Il vivait un enfer, conscient que jamais elle ne ressentirait ça pour lui. Jamais. Il ne faisait pas le poids. Mais avait-il d'autre choix que de soutenir celle à qui il venait de jurer son amitié ? Celle-là même qui était suspendue à sa nuque et dont le corps était pressé contre le sien ?

- " Est-ce-que tu l'aimes encore ?" Articula-t-il d'une voix rauque.
- " Il n'est plus là, Lazlo... Il a disparu, celui que j'aimais.
- " Alors il faut que tu acceptes ce qu'il s'est passé. Que tu fasses le deuil. Une bonne fois pour toute."

Elle hocha la tête.

- " Je comprends l'affection que tu avais pour lui. C'était ton premier grand amour, il avait besoin d'aide, vous avez traversé des choses ensemble... C'est normal que ce soit difficile de le laisser partir. Mais il est temps, Lin. Il est temps que tu t'ouvres à nouveau aux autres. Que tu recommences à sourire, et à rire. Parce-que quelqu'un mérite de te voir si belle."

Quelqu'un d'autre que lui, pour le coup.

Elle appliqua l'arrête de son nez contre la clavicule de Lazlo et effectua une petite pression avant de reculer légèrement. Elle renifla légèrement et planta un regard empli d'une détermination nouvelle dans le sien :



- " Je veux être belle pour toi.
- " Ce n'est pas ce que je voulais dire...
- " Je sais.
- " Je ne veux pas de ta pitié, Lin. Je ne veux pas être le choix facile. A portée de main. Je ne serai plus jamais ce gars pathétique qui se fait jeter après sa plus belle nuit d'amour. J'ai détesté. Je le déteste encore tous les jours."

Pour toute réponse, elle se serra contre lui davantage.


- " Ne me fais pas ça, Lin."

Elle approcha son visage, lentement, et frôla le bout de son nez avec le sien.

- " Qu'attends-tu de moi..." souffla-t-il, à l'agonie.
- " Rien de plus que ce que tu ne fais déjà. Tu vas m'aimer. Et je vais savoir accueillir ton amour cette fois. Embrasse-moi."







***














Une sonnerie stridente déchira l'air et brisa la volupté qui régnait en ces lieux.

Les cœurs s'affolèrent, les cerveaux s'emballèrent, les corps furent arrachés à leur bonheur.

La panique gagnait les esprits tandis qu'un message faisait hurler les haut-parleurs :

" Etat d'urgence déclaré. Niveau d'Oxygène critique. Niveau d'Azote critique. Niveau de dioxyde de carbone élevé. Tout le personnel doit évacuer. Je répète. Tout le personnel doit évacuer."

Suivit d'un second :

" Alerte. Alerte. Menace extérieure détectée. Verrouillage des issues. Interdiction de sortir de la base. Je répète. Interdiction de sortir de la base."

En boucle.

" Etat d'urgence déclaré. Niveau d'Oxygène critique. Niveau d'Azote critique. Niveau de dioxyde de carbone élevé. Tout le personnel doit évacuer. Je répète. Tout le personnel doit évacuer."

" Alerte. Alerte. Menace extérieure détectée. Verrouillage des issues. Interdiction de sortir de la base. Je répète. Interdiction de sortir de la base."

" Etat d'urgence déclaré. Niveau d'Oxygène critique. Niveau d'Azote critique. Niveau de dioxyde de carbone élevé. Tout le personnel doit évacuer. Je répète. Tout le personnel doit évacuer."



" Alerte. Alerte. Menace extérieure détectée. Verrouillage des issues. Interdiction de sortir de la base. Je répète. Interdiction de sortir de la base."

" Etat d'urgence déclaré. Niveau d'Oxygène critique. Niveau d'Azote critique. Niveau de dioxyde de carbone élevé. Tout le personnel doit évacuer. Je répète. Tout le personnel doit évacuer."

" Alerte. Alerte. Menace extérieure détectée. Verrouillage des issues. Interdiction de sortir de la base. Je répète. Interdiction de sortir de la base."



" Etat d'urgence déclaré. Niveau d'Oxygène critique. Niveau d'Azote critique. Niveau de dioxyde de carbone élevé. Tout le personnel doit évacuer. Je répète. Tout le personnel doit évacuer."

" Alerte. Alerte. Menace extérieure détectée. Verrouillage des issues. Interdiction de sortir de la base. Je répète. Interdiction de sortir de la base."







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