Nadia 27.







Toute à son étreinte, elle ne se rendit compte que tardivement qu'un nouvel invité s'était présenté.
S'en apercevant à son tour, Anjana se détacha de la jeune fille, bien qu'à contre-coeur, et laissa à Fabien Django l'opportunité de s'approcher, sous les gloussements des deux sœurs.


- « Je me sens observé, dit-il en se dirigeant vers Nadia.
- « Pas du tout. Tu te fais des idées, répondit cette dernière.
- « Hihi, tu crois qu'ils vont s'embrasser ?
- « Hihi je sais pas... Elle a jamais voulu me dire s'ils étaient amoureux..."


- « Mais c'est une bonne question, ça... Alors Nadia ? On est amoureux ou pas ? »




***







Deux jours après son entrevue avec le père Gerold, Nadia ne savait toujours pas quoi faire. Ce qu'il lui avait appris était tellement incroyable ! Tout comme sa proposition ! La situation ne pouvait pas être plus étrange... Avant de revoir son frère, tout ce qui comptait, c'était de le retrouver. A aucun moment elle n'avait réfléchi à ce qu'elle voulait faire de sa vie. Aux côtés de Dan, tout aurait coulé de source donc pourquoi s'en préoccuper ? 
Sauf que les faits s'étaient déroulés différemment et que son frère ne faisait plus partie de l'équation. Elle n'avait pas de passion, avait eu des résultats plus que médiocres quasiment tout le long de sa scolarité et n'avait d'admiration pour personne. Et puis ce n'est pas comme si elle savait faire quelque chose de ses dix doigts. Nan, décidément, Nadia n'avait pas beaucoup de talent. Bien qu'un seul aurait suffit, mais même un était difficile à trouver. C'était dire, donc, si elle trouvait l'intérêt du policier saugrenu...
Elle aurait bien travaillé au fast food d'Oaz' toute sa vie, mais il n'était pas bien sûr qu'elle réussisse à camoufler son inaptitude à servir des steaks indemnes encore longtemps. Cet après-midi, d'ailleurs, elle avait trouvé le regard de sa chef bien suspicieux après un énième vol plané de bœuf haché. Pourtant, elle était devenue sacrément rapide dans la récupération au sol de la marchandise.

Nan, Nadia ne devrait uniquement être payée qu'à lire des livres, tranquille, toute seule.


Ça, elle le faisait bien.
Des croissants, des livres... De quoi avait-on besoin de plus, en réalité ?

Peut-être, qu'à la réflexion, elle devrait se lancer dans des études littéraires ? Elle avait pas mal apprécié discuter avec Yang des différents ouvrages qu'elles avaient lues. Et puis critique littéraire devait être un métier solitaire...

Alors qu'elle commençait à se dire qu'elle tenait une piste concernant son avenir, quelqu'un pénétra dans la cafétéria et la voix qui salua le barista lui fit dresser les petits cheveux qu'elle avait sur la nuque.


Lorsqu'elle le vit se diriger nonchalamment vers le comptoir, des petits frissons perlèrent sur sa peau.
Ils ne s'étaient pas reparlé depuis le soir du bal. Fabien était parti et Nadia n'avait pas su quoi faire de toutes les révélations qu'il lui avait faites.
Cela devait donc faire une petite semaine depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus et force était de constater qu'elle en était toujours au même point : au milieu. Sa tête était inlassablement tournée vers Sen, mais des sentiments tenaces brouillaient le signal et lui rappelaient avec la même insistance son attirance pour Fabien. Ainsi, le statut quo était de mise : ni l'un, ni l'autre !
Cela dit, c'était bien plus facile quand elle n'était ni avec l'un, ni avec l'autre.
Se sentant sûrement observé, il tourna la tête dans sa direction et leurs regards se croisèrent. Après un petit moment de flottement qui fut interrompu par le barista qui tendait sa commande à Fabien, ce dernier prit le parti de faire le premier pas. Ainsi, il se dirigea vers elle, d'une allure qu'il aurait certainement voulu plus assurée.




- « Salut, dit-il simplement.
- « Salut...
- « Tu vas bien ?
- « Ça va... Qu'est-ce-que tu fais ici ? » Avant de se rendre compte que sa tenue était plutôt éloquente.
- « Je suis à la piscine, répondit-il poliment. Avec Raj.
- « Ah.
- « Et toi ?
- « Je lis. Et je mange un croissant. »

Fabien jeta un regard à la table et eut un petit rire nerveux. Oui, c'était aussi une question stupide.

- « Tu veux manger là ? Demanda Nadia en désignant la chaise à coté de la sienne en espérant dissiper un peu le malaise ambiant.

- « Euh... Nan mais je veux pas te déranger...
- « Ah... Ok...
- « Nan mais si ça te dérange pas...
- « Quoi ?
- « Beh que je m'assoie...
- « Mais je viens de te le demander... Mais si Raj t'attends...
- « Ah oui Raj... Nan mais c'est bon...
- « Ok. Donc euh... Du coup j'sais plus. Tu restes ou pas ?
- « Ouais, j'veux bien. »




Il posa alors son assiette et tira la chaise pour y prendre place dans un silence embarrassé. Si le reste de leur échange s'annonçait aussi laborieux, ça promettait !

Nadia essayait de sourire mais elle n'était pas bien sûre de ce que ça donnait vu de l'extérieur. Fabien n'en menait pas plus large et on n'entendait que leurs mandibules s'affairer quand il trouva enfin un sujet de conversation :


- « Hey mais... C'est un roman d'amour ça ! S'exclama-t-il moqueur.
- « Nan mais alors pas du tout ! C'est une enquête policière !
- « Mais arrête ! T'as vu la couverture ?!
- « Mais oui mais c'est parce-que y'a deux flics qui sont amoureux et on revit les derniers mois du type qui est mort et il se trouve qu'il vivait une histoire compliquée avec une fille qui était mariée à...
- « Ouais d'accord. C'est une histoire policière pour les filles.
- « Oh tout d'suite ! Nan mais d'façon pour vous les mecs, si y'a pas une voiture qui explose et le mot « flingue » tous les 3 mots c'est un scénario de gonzesse.
- « Pas du tout. Mais dans une même phrase, t'as mis « amoureux », « histoire » et « mariée », et ça concerne 3 ou 4 persos différents. Je suis sûr que ça parle plus de leurs vies perso que du type qui est mort et qui attend qu'on élucide son meurtre.
- « Mais pas du t... Bon... Mais si on se tape toute l'histoire d'amour de la victime, c'est parce-que le meurtrier y est mentionné.
- « Tu l'as fini ?
- « Nan. Mais j'ai eu des doutes assez vite et j'ai voulu vérifié donc j'ai regardé la fin.
- « Ok, répondit-il en riant. J'espère que l'intrigue amoureuse est plus palpitante que la policière.
- « Mais nan mais j'suis trop forte c'est tout.
- « Ouais...
- « Ok ! Bah lis le et on verra si c'est si simple !
- « Oh nan j'vais pas me taper 120 pages de guimauve pour 2 lignes de suspens.
- « Cette excuse en carton... T'as peur de te fouler un neurone c'est tout.
- « Quoi, tu me crois pas capable de deviner qui l'a tué ?"



- « Avant qu'on te le dise ? Nan. Répondit-elle moqueuse à son tour.
- « Nadia. A chaque fois que tu m'as défié j'ai gagné.
- « OH ! Ce mytho ! Et le lancé de fer alors ? 
- " T'as triché.
- " Queoi ?
- " T'as triché.
- " Ce sont les perdants qui disent ça."

Il inclina le tête sur le côté, et d'un regard entendu il persista : 

- " T'as triché."

Le souvenir de cet après-midi se rappela à elle et elle ne put s'empêcher de sourire en repensant à la technique qu'elle avait utilisée pour le faire ployer. Elle prit alors conscience qu'il lui avait dit la vérité l'autre soir. Il était tombé amoureux d'elle bien avant que Sen entre en jeu.

Le trouble qu'il n'avait su maîtriser au lancé de fer.






La tendresse dont il avait fait preuve au spa. A bien y réfléchir, ce n'était pas l'écho de son propre coeur qui lui parvenait du torse de l'adolescent, mais bien la réponse de son homologue.







Cette sensation paradoxale, quand elle l'avait embrassé, qu'il la repoussait avec ses mains mais la retenait avec sa bouche.


Ouais. Non seulement c'était bien avant Sen, mais en plus ce dernier ne tenait pas la comparaison. 
Le coeur à cent à l'heure, elle sentit ses yeux s'humidifier et ses joues commencer à s'empourprer plus que de raison.
Fabien la regardait, et son regard, d'abord perplexe, changea peu à peu pour prendre une teinte plus sérieuse.
Lui aussi se souvenait.
Il était temps de changer de sujet.

- "LE BABY !!!"

Le hurlement fit faire un bond de trente centimètres au pauvre adolescent.
Le sursaut, après un échange surpris entre les deux interlocuteurs, fit exploser de rire ces derniers.

- " Mais t'es complètement malade ! Fit Fabien entre deux hoquets."

Nadia, hilare, ne put répondre.

- " Tarée... confirma-t-il tandis qu'ils se calmaient.

La jeune fille se racla la gorge et dit d'un air plus posé :

- " Le baby. Je vous ai éclaté avec Yang.
- « Ouais, et le lendemain je t'ai mis une raclée, Dit-il en s'essuyant les yeux. Y'a le plongeon sinon. Tu veux qu'on reparle de ta performance ?
- « De la tienne plutôt ! T'as même pas sauté au fait !!
- « Nan mais Nadia... J'ai gagné par défaut. Un opossum bourré aurait fait mieux que toi."



- « OH ! Rétorqua-t-elle outrée. OK ! Challenge accepted !
- « J'ai rien demandé.
- « Peut-être, mais moi je demande réparation pour cette injure et te provoque en duel !
- « Si tu veux. Je suis quand même admiratif devant ton manque total d'amour propre. »


Ils se dirigèrent donc vers le lieu de la confrontation, et Fabien s'étonna de ne pas y trouver son ami.

- « Bah... Il est passé où ? »

Il tenta de le joindre par téléphone et la réponse qu'il obtint le fit s'exclamer :




- « J'y crois pas !
- « Quoi ?
- « Il s'est barré avec une meuf. Sans me prévenir !"


- « T'es vraiment étonné ?
- « … Non. »

Il rangea son téléphone et s'aperçut :

- « Mais... T'as apporté ton maillot ? »

- « Nan. Mais qui a dit qu'il fallait un maillot ? Y'a personne ! 
»




***



What did you expect ? ^^



- « Tu vas voir, je vais te ridiculiser ! »


- « J'attends de voir, justement. Allez saute. »





- « Ah bravo ! BRAVO ! Je suis sans voix ! Quelle classe ! Quelle maîtrise ! Et ce bouchage de nez... Une belle technique ! »
- « J'm'en fiche ! Au moins j'ai pas fait un plat !
- « C'est vrai. Tu as dépassé ton cousin bourré au classement. Chapeau bas.
- « Fais le malin vas-y. J'ai hâte de te voir sauter. Tu sais c'qu'on dit... C'est ceux qui en parlent le plus... »




- « T'es prête ?
- « Arrête de gagner du temps. »


- « Bon alors ?!!
- « Mais attends ! C'est un poil plus technique que ce que t'as fait... »




- « Alors j'ai combien ?
- « 4.
- « 4 ?!
- « T'as pas bien tendu les genoux.
- « Jalouse. »


- « Pas du tout !
- « Hey ! »


- « Tiens !
- « Mais euh !
- « 4... Ok tu vas voir... »


- « Regarde ! C'est comme ça qu'on s'la raconte !
- « Oui bah moi j'me mets ailleurs au cas où.
- « Nan mais tu risques rien ! Je maîtrise, mo-a.
- « J'vais quand même filmer on sait jamais... je cherche un moyen de gagner ma vie. »




- « Ha HA ! Ça c'est la perfecti... Nadia ? »


- « Hey Nadia !! T'as regardé au moins ?! J'espère que t'as filmé !! »

Nadia ne répondit pas, comme perdue dans ses pensées.

- « Ça va Nadia ? Demanda-t-il en se rapprochant.
- « Mmmh mmmh. »



- « T'as regardé ou pas alors ?
- « C'était magnifique. »


- « Te moque pas t'as rien vu !
- « Mais si ! »

Il s'approcha encore et dit :

- « Tiens ça te rappelle quelque chose ça ? »

Il lui attrapa alors la cheville et la fit glisser dans l'eau d'un coup sec. Elle poussa un cri strident et se jeta sur lui pour le faire couler dès qu'elle eut refait surface. Fabien l'écarta sans problème et ils s'éclaboussèrent l'un l'autre. Voyant qu'elle ne gagnerait pas, elle tenta de remonter mais il ne la laissa pas faire.



- « Laisse-moi j'ai froid ! 
- « Tiens, l'eau est chaude !"


- « Mon maquillage !
- « Teu teu teu ! Il est waterproof ! Je me souviens ! »


- « J'aurais jamais du te confier un secret aussi précieux. Tu l'utilises contre moi ! »

Alors qu'elle terminait de s'essuyer les yeux, elle surprit le regard de l'adolescent. 



Elle se sentait si importante, quand il la regardait comme ça.
Son expression changea subitement et il écarquilla les yeux :

- « Ouh là ! T'es violette !
- « Quoi ? Demanda-t-elle surprise.
- « T'as les lèvres violettes ! Et tu claques des dents en plus. »

C'était exact.

Ils se dirigèrent donc en trottinant vers le foyer du parc, Fabien la précédant de quelques foulées.



Il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour y parvenir et rapidement se dressèrent de jolies flammes orangées.

- « Eh ben... Tu maîtrises !
- « On venait souvent ici avec les Crotales.
- « Raj n'est pas reparti chez lui encore ?
- « Nan il est resté chez moi. Il part dans quelques jours.
- « Ah, mais il va rentrer comment ce soir si t'es là ? »

Il lui jeta un regard par le dessous et répondit :

- « Ah mon avis il rentrera pas... »

Elle dut faire une drôle de tête en comprenant l'allusion car il se mit à rire. Avec affection certes, mais à rire quand même.
Elle rougit en pensant que décidément, c'était une vraie gourde dès qu'il s'agissait de ce sujet. Souhaitant ne pas rester sur cette note embarrassante, elle demanda :

- « C'est quoi un popossum ? »

Question qui n'eut pas l'effet escompté puisqu'il se mit à rire à gorge déployée.

- « MAIS QUOI ?!
- « Un O-possum ! Pas un popossum... »

Et il rit de plus belle.

- « Nan mais ça va roooo... »

Vexée, elle s'assit devant le feu et saisit son téléphone sur lequel elle pianota « Oposom ». Après quelques secondes, elle trouva la bonne orthographe et tomba sur la définition . Interloquée, elle lut malgré elle à voix haute certains passages :

« Difficile de parler d'une vie sociale chez l'opossum . Car, même s'il est bien obligé d'avoir quelques contacts avec ses congénères ce marsupial solitaire et agressif a un comportement social réduit à sa plus simple expression. »



Mimique qui bien évidemment ne calma pas l'hilarité de son compagnon.
Elle se contenta de grogner en rentrant les épaules et frotta ses mains pour se réchauffer.

Fabien vint alors s'asseoir à ses côtés :


- « Ah ça fait du bien ! S'exclama-t-elle en savourant les vagues de chaleurs qui lui parvenaient.
- « Ouais, mais j'sais pas si j'me suis pas un peu emballé. »

En effet, les flammes prenaient de plus en plus de vigueur et commençaient à chauffer sérieusement la peau des deux adolescents.


Soudain, on n'entendait plus que le crépitement du bois, le parc ayant été déserté du fait de l'heure tardive, laissant ce silence si gênant s'inviter malgré la bonne humeur des instants précédents. Aucun des deux n'était dupe et ils se demandaient s'il était encore possible d'éviter le sujet qui les tenait à la fois à distance et qui pourtant les attirait irrémédiablement l'un à l'autre. Ne souhaitant cependant pas interrompre l'instant, ils restèrent confortablement dans leurs pensées, à l’abri. Pensées qui ramenèrent Nadia au texto qu'elle avait reçu un peu plus tôt.

- « Tu fais quoi alors à la rentrée ? Demanda-t-elle de but en blanc. Tu as les résultats des concours que tu as passé ? »


Fabien tourna la tête et tous deux maintinrent leur regard, conscients que le sujet des concours avait été évoqué la dernière fois qu'ils s'étaient vus, cette fameuse nuit où il s'était livré complètement. Tout à coup, il fut tenté de rentrer dans le vif du sujet. Mais ce fut ceci qui sortit :

- « Oui. Je les ai réussi. Il faut que je renvoie le dossier dans la fac que j'aurais choisie.
- « Tu ne t'es pas décidé ?
- « Non.
- « Mais il est tard non ? Ça va pas être trop tard ?
- « Je sais, Maman. »



Elle rit, il grogna, elle l'interrogea :

- « Pourquoi ? »

Il la fixa quelques instants avant de détourner le regard et de répondre :

- « Je sais pas.
- « Ah. Répondit-elle simplement avant de se tourner vers les flammes à son tour.
- « Et toi ? Tu as des projets ? »

Nadia poussa un petit soupir :



- « Pas vraiment. Je... Je m'étais toujours dit que mon frère viendrait me chercher à mes 18 ans et qu'on ferait tout ensemble. Mais... Je sais aujourd'hui que ça n'arrivera pas.
- « ... Ah bon ? T'as de ses nouvelles ? »

Second soupir, plus lent, plus profond, plus douloureux :



- « Oui. Si on peut appeler ça comme ça. »

Après un bref instant, il l'encouragea :

- « Que s'est -il passé ? »

Les paupières ouvertes, les iris fixés à nouveau sur le feu, les yeux de Nadia se voilèrent avant de se refermer.
Elle inspira et répondit :

- « Il m'a... Je crois que le terme c'est... « reniée ».
- « Hein ? Mais comment ? Pourquoi ? »

Autant de questions sans réponse.

- « Je n'ai toujours pas bien compris ce qu'il s'est passé. Mais... Tu sais, mes parents nous ont abandonnés sans raison avant de disparaître. Je me suis toujours dit que c'était à cause de ma petite sœur qui est décédée pendant "l’Épidémie du Berceau". Mais pour être honnête, j'ai jamais compris le geste. On ne perd pas un enfant pour ensuite abandonner les deux autres... Y'avait quelque chose de bizarre qui évidemment me dépassait. Et puis j'étais petite alors je me suis concentrée sur la personne qui s'occupait de moi. Mon frère. Jusqu'il y a quelques mois, c'était toute ma vie, il n'y avait que lui qui comptait. Et puis il m'a rejetée, sans que je comprenne pourquoi. »

Elle marqua une pause avant de demander :

- « Tu ferais quoi, toi, si on te proposait de fouiller le passé pour comprendre, tout en sachant que ça a l'air... dangereux ? Je suis quasiment sûre que mon frère a réagi comme ça la dernière fois pour ne pas me mêler à cette histoire.
- « Il enquête sur vos parents ?
- « Je sais pas bien ce qu'il fait mais c'est lié, oui.
- « Et il t'a chassée ?
- « Oui.
- « … On dirait qu'il essaie de te protéger... »

Oui. C'est bien ce qu'elle pensait.
Surtout qu'après les révélations du père Gerold, toute cette histoire avait l'air très sombre. Mais avait-elle le droit de le laisser se mettre en danger seul ?
Et puis elle savait qu'un autre sentiment lui donnait envie de s'en mêler. La jalousie. Ce monstre tapi qui lui donnait envie de dévorer cette nouvelle sœur qui avait le droit d'être aux cotés de Daniel et de tout savoir.
Oui, c'était certainement pour son bien qu'elle avait été écartée. Mais au final, elle n'était pas sûre de supporter d'être en marge. Elle aussi avait le droit de comprendre ce qu'il s'était passé. Elle aussi avait le droit d'être auprès de la seule famille qui lui restait.

Tout à coup, une vague de chaleur lui parcouru le dos et les épaules.




Puis le buste.


Perdue, déchirée, elle se blottit contre lui et épousa le corps de l'adolescent dans l'espoir d'y trouver un réconfort. Et ce qu'elle ressentit était à la hauteur de sa détresse. Pouvait-elle rester comme ça pour toujours ? En sécurité au creux de ses bras ? Loin de tout ce qui était susceptible de l'écorcher ?


Une petite secousse la fit revenir à elle et ses yeux tombèrent sur le large sourire de Fabien :



- « Qu'est-ce-qui te fait rire ?
- « Nan rien... C'est juste que j'avais peur de me prendre une mandale... »

Ils échangèrent un sourire complice et il la colla davantage à lui avant de dire :



- « J'ai l'impression qu'en fait, tu dois décider si tu laisses tout ça derrière toi pour de bon, ou si tu décides de t'impliquer. Tu pourras pas faire les choses à moitié. Ou tu acceptes ta nouvelle vie, celle de l'enfant d'Anjana et Nitish, soit tu t'accroches au nom des Magnolia.
- « Tu t'en souviens ?
- « De ton nom ? Tu m'étonnes... »

La gifle donnée et reçue s'imposa dans l'esprit de chacun :




- « J'étais pas sûre que t'ais senti quelque chose...
- « Ah si si... Je l'ai sentie pendant 2 jours même.
- « … Pardon.
- « T'excuse pas. Elle était méritée. J'ai été un vrai con. »

Nadia attendit. Elle attendit qu'il tourne la tête, qu'il voit à quel point tout ça était derrière eux et que la seule chose qui dépassait aujourd'hui l'importance du nom « Magnolia », c'était lui.
Mais il n'en fit rien et resta obstinément les yeux dirigés vers le foyer.

Peut-être était-ce mieux ainsi.
Son futur n'avait jamais été aussi incertain et sa solitude pourrait rendre sa décision plus facile.
Alors elle se blottit davantage contre lui et profita de ces instants de tendresse pleinement consciente que c'étaient peut-être les derniers avant un bon moment.



Les heures défilèrent plus rapidement que souhaité et vint l'instant où il poussa un petit soupir avant de lui embrasser le front.


- « Il faut que j'aille travailler. »

Elle hocha la tête, mutique, savourant chaque seconde.
Il se détacha d'elle et un violent frisson la secoua alors que son T-shirt encore mouillé par endroit se collait à sa peau.

- « Tu vas attraper la crève. Je vais te passer le mien. »

En effet, la moitié de son top qui n'avait pas été au contact de Fabien lui glaçait la moelle.

Il revint avec le vêtement en question et elle se dirigea pudiquement derrière les arbres pour faire l'échange.




Alors qu'elle réapparaissait, elle trouva l'adolescent en train de râler : 


- « T'en as mis un temps !
- « Essaie d'enfiler un slim sur des jambes moites toi ! »

Il leva les yeux au ciel et dit :

- « Allez viens je vais être à la bourre. »

Dit-il en se mettant à trottiner.





- « T'es obligé de repasser par chez toi ? Je te rends ton t-shirt si tu veux...
- « Nananana ça ira plus vite de faire l'aller retour !
- « Gnnééééé...
- « Nan mais j'ai mon uniforme chez moi surtout. Allez arrête de parler sinon tu vas pas suivre.
- « Nan mais je peux rentrer toute seule sinon.
- « Pas à cette heure y'a toutes les sorties de boîte.
- « Pas peur.
- « Cours. »




***





Un signe de la main.



Un signe de la main qu'il lui avait fait.

Genre : "Salut !"

Mais elle s'était attendu à quoi, au juste ? S'il ne l'avait pas embrassée cette nuit, il n'allait pas le faire alors qu'il se dépêchait d'aller bosser.

Sous la douche, elle s'était résolue à faire une croix sur leur histoire trop compliquée.

Sur son lit, elle avait essayé de s'imaginer quelle serait sa vie si elle suivait le chemin du père Gerold. Seulement son esprit avait été trop occupé à ressasser ses souvenirs, avec en arrière plan un compte à rebours : celui qui verrait l’adolescent terminer sa journée de travail. Viendrait-il à elle ?

Puis elle avait voulu se concentrer à nouveau sur son avenir, mais des flashs lui avaient imposé chaque partie du corps de Fabien. Sa peau, ses yeux, son torse, sa bouche, ses fesses, ses lèvres, ses mains...
A cette pensée, elle avait touché la sienne comme pour garder un peu plus longtemps la sensation des doigts de l'adolescent la parcourant doucement.




Alors qu'elle était dans un demi sommeil, deux petites vibrations la firent sursauter et elle se tourna d'un coup, tapotant la couverture pour trouver son téléphone.


Le cœur à cent à l'heure, sa précipitation lui fit faire tomber son mobile, qu'elle se dépêcha de récupérer au sol, n'attendant pas de se relever pour découvrir l'expéditeur.





C'était lui.





«  Tu me manques. »

Une sensation vertigineuse envahit tout son être. Les mains moites, des larmes au coin des yeux, elle s'assit doucement.


Nouvelles vibrations :

« Hier j'étais parti pour ne pas te brusquer. Tu as besoin de temps j'en suis conscient, j'ai beaucoup à me faire pardonner. Mais j'ai besoin de savoir. Est-ce-que j'ai rêvé hier ? Est-ce-que j'ai rêvé que tu ne m'ais pas repoussé ? »

Des petits piaillements attirèrent son attention. En tendant l'oreille, elle crut clairement entendre « Fabiiiiieeeeeen » dans la bouche de ses petites sœurs qui tapaient également sur la vitre, dans la chambre juste en dessous de la sienne.

Le cœur battant, elle se leva.


Sa main droite ressentit de nouvelles secousses : 


« Je sais que je ne suis pas une priorité pour toi en ce moment, mais je veux que tu saches que quoi que tu choisisses, je te soutiens. Je t'aime Nadia. Je veux être là pour toi. Que tu décides d'être Calcuta ou Magnolia. Si tu veux de moi, je te suivrai où que tu ailles. »

Son téléphone n'avait pas touché le sol qu'il vibrait une nouvelle fois. Mais elle se précipitait déjà dans les escaliers.


Elle ne les avait jamais descendu si vite.

Les yeux rivés sur l'écran de son smartphone, Fabien ne sembla s'apercevoir de son arrivée qu'au dernier moment. Dès qu'il la vue il alla à sa rencontre.


Nadia ralentit son allure pour le laisser arriver à elle.


Des larmes plein les yeux, la poitrine soulevée par le rythme effréné de sa respiration, elle rit de bonheur alors qu'il s'approchait.


L'élan qui l'avait attiré vers elle mit leurs corps violemment en contact et ses bras enserrèrent Nadia comme s'ils avaient peur qu'elle s'échappe.


La main droite de l'adolescent vint se placer derrière la tête de la jeune fille et l'excitation lui fit agripper sa chevelure tandis qu'il plaquait ses lèvres contre les siennes.


Nadia quant à elle se suspendit littéralement à lui.

Elle qui avait crié haut et fort toute sa vie son indépendance se rendait compte qu'elle adorait se sentir possédée par lui. 










***





- « Et voilà j'en étais sûre, fit Lola en secouant la tête.
- « Moi j'suis contente ! »


- « Bon c'est bon ! On a compris !
- « Il est long ce bisou... »



- « Pouah c'est vraiment dégoûtant ! »


- « Bon les jeunes ! Il y a des enfants ici que vous êtes en train de traumatiser ! »

Les deux adolescents séparèrent leurs lèvres à contre cœur.

- « Vivement qu'on soit tous les deux, chuchota-t-elle en fourrant son nez dans son cou. »



Pour toute réponse, il posa un baiser sensuel sur sa joue droite tout en froissant légèrement le tissu de sa robe en la serrant contre lui.
Et avant qu'il ne l'eut vraiment décidé, il fut écarté sans ménagement par une autre des sœurs :


- « Eh c'est bon tu vas l'avoir pour toi tout seul ma sœur. Tu me la prêtes maintenant.
- « Si je veux.
- « Nan. Si JE veux.
- « Tu es très demandée Nadia, dit Destinée avec affection. Fabien mon chéri, tu peux laisser Nadia à ses sœurs quelques instants quand même... »


- « Tu vois ? T'es obligé d'écouter ta maman. Allez du balai ! »

Destinée rit de bon cœur.

- « Elle a raison ! Ce sont les derniers instants où je peux prétendre avoir encore un peu d'autorité sur toi tu vas bien faire semblant de m'écouter ? »




Les derniers instants.





Les derniers instants au sein du foyer Calcuta.

A aucun moment elle n'aurait pensé ce moment si gai, si joyeux, si plein de nostalgie.



Les cris de joies et les chants qui célébraient son passage à l'âge adulte semèrent la confusion dans son esprit.


Et si elle faisait fausse route ?



Et si elle avait tort de tourner le dos à cette vie tranquille ?

Un léger contact sur son bras gauche lui fit tourner la tête et elle croisa le regard plein d'amour de Fabien. 
Il était là. 
Il serait là, avec elle. Elle savait qu'avec lui elle ne serait plus jamais seule.


Alors elle trouva le courage.



Et souffla de toutes ses forces sur ses 18 années qui ne lui avaient pas appartenu.
Aujourd'hui, elle prenait sa vie en main.



Aujourd'hui, plus personne ne décidait pour elle.
Aujourd'hui, elle quittait Oaz'.




***





La fourgonnette le déposa un peu plus loin pour ne pas attirer l'attention. 






Il revint lentement sur ses pas et trouva un angle de vue.


L'air respirait la joie de vivre.
Il inspira profondément. Gonfla ses poumons au maximum. 


Dieu que c'était bon.

Il se sentit sourire.
Tout ce petit monde gravitait autour d'elle avec beaucoup d'affection.
Et que dire de ce jeune homme qui la dévorait des yeux ?
Sa vue se brouilla, mélangeant l'espace d'une seconde instants passé et présent.
Il surprit un échange de regard et l'amour qu'il y trouva le frappa avec une telle violence qu'il sentit ses tripes remonter dans sa gorge.
Il renifla.
Il aurait tellement voulu la serrer dans ses bras, lui dire que lui l'aimait encore plus fort et combien elle lui manquait.

Mais...


Il aurait certainement tâché sa robe.
Et en la voyant aujourd'hui, si pure, sa propre âme lui parut encore plus souillée. S'il en avait encore une, après ce qu'il avait fait cette nuit.
Puis il pensa à la voiture pleine à craquer qui attendait devant la maison des Calcuta.
Son sourire réapparut. 
Et il éclata en pleurs, silencieusement.
Pour la première fois depuis que son père était revenu, il s'autorisa à pleurer. 


Parce-qu'il était heureux. Parce-que sa sœur allait être épargnée.
Des larmes le long des joues, il se mit à rire.

Elle était sauvée. Elle allait partir. Elle allait quitter Oaz'.

Va-t-en Nadia. Et ne reviens jamais. Vis ta vie loin de nous, loin de moi. Sois heureuse. Je t'en supplie.

Un petit coup de klaxon brisa sa minute de bonheur. Il se rappelait maintenant qu'il était attendu.


Il s'essuya alors les yeux, enterrant par la même occasion ses émotions et se dirigea comme un automate vers la fourgonnette.



***



Alors qu'elle se redressait après avoir mis tout son cœur pour éteindre toutes les bougies, symbole de toutes ces années subies, un petit son aigu, comme un coup de klaxon, lui fit lever les yeux vers les claustras.


 Son cœur s'arrêta.

Sans réfléchir une seconde, elle pivota sur elle-même et se dirigea à toute allure dans la maison pour aller de l'autre côté de la barrière.



Une fois dehors, elle entendit un bruit de moteur.
Elle hurla alors de toutes ses forces :


- « DAN !!!!! DAAAN !!!!! DANIIIIEEEEEEL ! »

La fourgonnette noire ayant disparu dans le virage elle courut à en perdre haleine dans l'espoir de l'atteindre, espérant de toutes ses forces la retenir au son de sa voix qui semblait écorcher sa gorge autant que l'air tant elle mettait de puissance dans son appel.

- « DANIEL !!!!! DANIEEEEELLLLLL !!!! »

Arrivée à la sortie du virage, elle dut se rendre à l'évidence : il avait disparu.
Elle porta ses mains à son visage en tournoyant sur elle-même.
A bout de souffle, les yeux écarquillés, les mains sur sa tête, la confusion était totale. Pourquoi était-il venu ? Pourquoi n'avait-il pas attendu ? Que voulait-il lui dire ? Il avait changé d'avis ? Etait-ce seulement lui ?

- « Nadia !! NADIA !! »



Fabien courrait à sa rencontre.

- « Sort de la route Nadia c'est dangereux ! »

Mais elle était paralysée.
Son frère était-il venu la chercher ? Mais pourquoi était-il parti ?

- « NADIA ! Sort de la route !! »

En plein dans le virage, elle ne se rendit compte que tardivement que les véhicules ne pouvaient pas la voir.
Des pneus crissèrent et elle crut le choc inévitable.
Mais au même moment on la saisissait brutalement par le bras et on la soulevait pour la poser sur le bas côté tandis que le conducteur hurlait des insultes.



- « Putain Nadia c'était quoi ça ?!!! »

Elle sentait le cœur de Fabien cogner comme un forcené contre sa poitrine.
Elle éclata en pleurs et se réfugia au creux de ses bras en enfouissant son visage dans le cou nervuré du jeune homme.

- « Je veux partir, articula-t-elle entre deux sanglots. Tout de suite. Je veux savoir. J'en peux plus d'être dans le noir. Je veux savoir ce qu'il s'est passé. Je veux savoir pourquoi. »


Fabien, qui se remettait doucement de la frayeur qu'il venait d'avoir, sentit l’inquiétude marquer ses traits. Que leur réservait la voie qu'elle avait choisie ?

Il la serra plus fort. 

Nadia n'était jamais autant vulnérable que lorsqu'il était question de ses origines. Supporterait-elle ce que sa quête était susceptible de lui apprendre ?

- « Je veux partir, répéta-t-elle.
- « Alors on y va, dit-il doucement. »

Il la serra encore.
Sera-t-il capable de la protéger ? Des autres ? D'elle-même ?


Il y était bien décidé en tout cas.
De la même façon qu'il avait défoncé la gueule d'Oruscant, il se sentait prêt à réserver le même sort à quiconque lui ferait du mal. A la terre entière s'il le fallait. Mais aujourd'hui, s'il avait envie de s'en prendre à quelqu'un, c'était bien à Daniel Magnolia. Car au final, s'il n'y avait qu'une personne capable de détruire Nadia, c'était lui.
Fabien attrapa la tête de la jeune fille entre ses mains et lui embrassa le front.



- « Je suis là. »


Elle hocha rapidement la tête et l'embrassa.
Le goût de ses larmes tordirent les tripes du jeune homme.

Non. Tout ça n'allait certainement pas se passer dans le calme.


Nadia avait séché ses larmes et avait étonnement réussi à sauver un minimum les apparences.
Fabien n'avait pas raté le visage rongé par l'inquiétude d'Anjana, mais la jeune fille avait su simuler la joie de vivre le temps des "au revoir" si bien que le départ se fit dans la bonne humeur malgré qu'il soit un peu précipité.


Une fois dans la voiture et en dehors du champ de vision de leur famille, l'adolescente se ratatina dans son siège et se laissa aller à son chagrin.
Le jeune homme se mordit la lèvre, dévasté par son impuissance devant la souffrance de celle qu'il aimait. 


Nadia, au rythme des paysages qui défilaient et qui lui renvoyaient ses souvenirs fit une promesse intérieure :

Je reviendrai. Et je guérirai. Attends-moi Oaz'. Attends-moi...




...Parce-que je vais revenir.



















Commentaires

Agathe2013 a dit…
Ce chapitre était vraiment très beau.
Par contre, tu ne leur épargne pas grand chose à tes petits Magnolias, hein ?
Je suis quand même contente que Nadia trouve une certaine sérénité avec Fabien (J'aurai préféré Sen, mais bon, quelque part, il ne connait pas le passé de Nadia, et... bref ! Ce n'est pas lui qui est choisit^^), même si cela leur a demandé du temps. J'ai l'impression qu'ils peuvent compter l'un sur l'autre et c'est vraiment très important pour ce que Nadia veut faire, la recherche de ses origines.
Ses origines. Toujours à effleurer à la surface, toujours aussi douloureux pour elle. Et comment cela ne pourrait pas l'être ? Même si elle commence à comprendre que ses parents ont fait cela pour les protéger, cela n'enlève pas la douleur du rejet. Certes, elle aurait pu faire le croix sur son passé et mener une petite vie tranquille. Mais en même temps, pour elle, c'était mourir à petit feu et se renier.
Chapeau pour le dernier passage avec Dan. On revient dans le feu de l'action et on se demande bien ce qu'il a fait, ce qu'il se passe...
Bon, eh bien, maintenant j'attends que Nadia fasse ses classes de police :-)
Merci pour ce très bon moment de lecture ♥
Eulaline a dit…
"Elle attendit qu'il tourne la tête, qu'il voit à quel point tout ça était derrière eux et que la seule chose qui dépassait aujourd'hui l'importance du nom « Magnolia », c'était lui."
Et si c'était vrai? :) Et si la seule quête qui vaille était celle-là?
On a tellement envie d'aimer comme ça et d'être aimé comme Django aime Nadia. Il y a des moments uniques, doux, complices où l'évidence est là mais très vite rattrapée par la réalité, par ses valises, par ses propres chaînes et son passé.
C'est un chapitre magnifique où on prend le temps de voir les deux adolescents s'apprivoiser à nouveau avant de succomber plus fort, plus lourdement. J'ai adoré chaque phrase. J'aime la façon dont le récit coule et les émotions qui l'accompagne. Tu as un talent de fou, vraiment, et ça représente un boulot de dingue; je suis folle de la justesse de chacun de tes screens.

Puis vient le moment où l'angoisse arrive: Dan. On souffre avec lui, on est heureux avec lui et en même temps, on sait qu'il a tout faux qui si Nadia part, si Nadia aime; ce n'est pas pour autant qu'elle ne fonce pas droit dans le danger.

Heureusement pas seule.

Heureusement, vraiment?

J'ai adoré. Je suis prête pour la suite :D
Sakura5192 a dit…
Right in the feels, comme on dit :D

j'ai pas de mots, mais je suis contente qu'elle ait choisi Fabien, et je flippe A MORT pour la suite de Dan, il a l'air dans un sale état :/
GGO a dit…
Merci :)
Beh en effet, mes Magnolias ils dégustent pas mal ^^"
Tu mets le doigt sur quelque chose : il ne connaît pas son passé. Pour une bonne raison : elle ne s'est pas confiée à lui. Pas parce-qu'il s'en fiche, mais parce-que finalement, l'opportunité ne s'est jamais présentée. Et pourquoi ? Parce-que Sen fonctionne selon un mode léger, insouciant. Donc si elle avait eu besoin, il l'aurait écouté bien sûr, avec intérêt, mais elle n'a jamais senti que c'était le moment...
Quant à son histoire c'est sûr que ça a été hyper violent. D'abord ses parents, puis son frère. Alors autant pour les premier leur famille a glissé doucement, autant pour Dan, elle ne s'y attendait pas du tout. Elle est traumatisée en fait. Et c'est vrai qu'être actif, c'est salvateur.
Ah je suis contente que ce passage t'ait plu, je ne savais pas trop comment il serait reçu... :)
Merci à toi pour tes supers coms :*
GGO a dit…
Par cette phrase, j'ai voulu traduire le désir qu'elle ressentait pour lui. Ce besoin pressant qu'ils se trouvent, enfin. Mais cette phrase est dite par une adolescente. En fait, pour moi, si elle avait été dite par une adulte, ça aurait été différent car ça aurait été du premier degré car j'aurais pensé cette phrase comme plus réfléchie. Mais venant d'une ado, c'était plus une façon de dire "réglons ça d'abord, on verra le reste ensuite". Parce-que pour Nadia, point de Salut avant d'avoir démêler tout ça. Elle est trop abîmée et fragilisée pour se construire sans avoir les réponses qu'elle attend.
Donc on est content que Django éprouve cet amour là pour elle. Si puissant. Parce-qu'elle va en voir besoin.
Rolala merci parce-que quand j'écris, dans le feu de l'action si j'puis dire ^^", je sais pas bien si c'est trop, pas assez, ennuyant... etc... Donc te voir réagir si favorablement ça me touche énormément. <3
Merci aussi pour les screens, car comme tu le sais ça prend du temps ;) Mais c'est un tel plaisir de capture leurs expressions (mention spéciale à Django pour l'histoire du maillot oublié et à Nadia pour le "popossum" X'D)...
Pour Dan, j'ai essayé d'imaginer ce qu'il ressentirait s'il observait, marginal, un tel bonheur. Un bonheur qu'il souhaitait de tout son être. (je suis un monstre --")
Heureusement, oui. Parce-que ça va pas être facile. La question est de savoir quel impact va avoir la vie qu'elle a choisit sur elle même, sur Django et... sur son couple... ;)

Merci infiniment, pour tout te dire, j'attends toujours tes commentaires avec une grande impatience. Voilà, tu as l'impression maintenant. XD La bonne nouvelle, c'est que tu as un peu de temps pour te préparer ;)

MERCI MERCI MERCI.
GGO a dit…
Cool alors :D

Ouais, Dan va pas bien :'(

Merci d'être toujours là ;)
Pythonroux a dit…
très belle fin de cycle pour Nadia. tu nous as fait un chapitre fantastique ;)
Dan est tout de même passé voir Nadia pour son anniversaire même s'il a tout fait pour ne pas être vu.
Vivement la suite et tu as intérêt à faire tenir sa promesse à Nadia....

j'aime pas quand ça finit pas bien (quoique :p)